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SITUATION DANS LA SOUS-REGION OUEST AFRICAINE

 

 

DECLARATION CONJOINTE PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB) - PARTI COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE DE COTE D’IVOIRE (PCRCI) - PARTI COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE VOLTAÏQUE (PCRV, BURKINA FASO)

 Sur la situation de la sous-région ouest africaine et au Mali 

Au regard de la gravité de la situation dans la sous-région ouest-africaine et particulièrement au Mali, les Partis politiques soussignés réunis à Cotonou ce jour 08 Mars 2013, ont décidé de rendre publique la Déclaration que voici :

Le vendredi 11 janvier 2013, l’impérialisme français sous la conduite de François Hollande  a déclenché  une guerre d’agression néocoloniale au Mali avec le soutien des autres puissances impérialistes telles celles de l’Union Européenne et les USA.  Les gouvernements des pays membres de la CEDEAO servant d’appui dans cette intervention armée avec l’envoi des troupes comme forces supplétives de l’armée française. Les prétextes évoqués par l’impérialisme français pour tenter de légitimer et justifier cette guerre réactionnaire sont  entre autres :

            Stopper de toute urgence la progression des djihadistes terroristes vers le sud du Mali et vers Bamako-  Libérer le Nord du Mali et rétablir l’intégrité territoriale du pays ; Eviter la déstabilisation des Etats de l’Afrique de l’Ouest…

            En réalité, comme nos trois partis (PCB- PCRCI- PCRV) le soulignaient  dans leur déclaration conjointe du 10 décembre 2012, les enjeux véritables de cette guerre réactionnaire néocoloniale, sont :

-          Politiques, géostratégiques, et militaires en rapport avec la lutte pour le repartage du monde et du continent africain :

-          Economiques (accès au pétrole du golfe de Guinée, de l’uranium du Niger et des métaux précieux dont regorge la sous-région, de l’énergie solaire, du cacao, du café, etc.)

-          La lutte des impérialistes anglo-saxons (USA, Grande Bretagne) et français pour contrer la pénétration dans la sous-région de nouveaux acteurs tels que la Chine, l’Inde, le Brésil, etc. ;

-          La volonté des puissances impérialistes d’étouffer toute sorte de contestation des masses populaires acculées à la misère et souffrant du manque de liberté politique, ainsi que de la répression exercée sur elles par des pouvoirs corrompus, leur volonté d’écraser tout mouvement révolutionnaire insurrectionnel.

L’impérialisme français avait, en fait programmé et minutieusement préparé cette agression au Mali par une suite d’actes dont les principaux sont :

- 1°- Aide aux régimes corrompus de Konaré et d’Amadou Touré dans la destruction de l’armée malienne.

- 2°- Après le coup d’Etat de mars 2012, l’organisation par le biais des Etats pro-impérialistes français de l’UEMOA de l’embargo sur le Mali et principalement du blocus dans les ports voisins de Guinée, de Côte d’Ivoire et du Sénégal, des armes payées par les sous maliens.

- 3°- Enfin par l’organisation méthodique de la division du pays par l’intermédiaire de la créature française qu’est le MNLA. Rappelons que la proclamation de la fameuse république dite d’Azawad a été faite depuis Paris.

Le déroulement même de la guerre en ce moment au Mali conforte ces assertions. Les objectifs politiques et militaires sont fixés unilatéralement par l’impérialisme français sans considération pour ses laquais de la CEDEAO, de l’UA et pour ceux au pouvoir à Bamako ; au mépris des intérêts et de aspirations du peuple malien. Les informations sur le déroulement de la guerre sur les fronts sont monopolisées par les impérialistes français qui les manipulent à leur guise. Les journalistes étant éloignés du champ de bataille. La collusion de l’impérialisme français avec le MNLA aujourd’hui à Kidal où même l’armée malienne est interdite d’entrée et ce par la décision de l’armée française révèle clairement la fausseté de la volonté de François Hollande du rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali.

Ainsi, l’armée française d’occupation a décidé de mener des opérations conjointes avec les troupes du MNLA, sa créature instigatrice de l’agression qui a permis aux djihadistes (AQMI, Ansar Dine, MUJAO, Boko Haram) de s’installer au nord-Mali.

En intervenant militairement au Mali, l’impérialisme français l’a fait pour réaliser un plan réactionnaire qu’il a élaboré depuis des années 1950 avec le projet de l’OCRS( Organisation Commune des Riverains du Sahara) pour diviser les peuples du Mali et d’autres pays de la zone sahélo-saharienne( Algérie, Niger, Mauritanie, Burkina-Faso) pour faire main basse sur les immenses richesses dont regorge cette zone.

Les Etats membres de la CEDEAO et de l’UA ont été entraînés dans la guerre réactionnaire néocoloniale en cours au Mali par l’impérialisme français au mépris des aspirations et de la sécurité des peuples de ces Etats.

La sécurité des peuples des pays membres de la CEDEAO et de l’UA est doublement menacée

D’une part par l’impérialisme français et ses alliés qui  prennent des mesures liberticides pour museler les peuples et étouffer à leur niveau toute forme de contestation et toute forme de mouvement insurrectionnel populaire( proclamation de l’état d’urgence, désignation d’organes spéciaux d’espionnage et de répression etc.) d’autre part les groupes djihadistes terroristes qui menacent  de porter la guerre dans tous les pays qui ont envoyé des troupes  au Mali  pour les combattre (organisation d’attentats terroristes contre diverses cibles etc.)

Les conséquences dramatiques de cette guerre réactionnaire (perte en vies humaines, destruction, catastrophes humanitaires etc) sont passées sous silence ou minimisées par l’impérialisme français dont l’armée d’occupation est seule habilitée à diffuser et à contrôler  et à autoriser informations à diffuser.

L’inconséquence et le cynisme de l’impérialisme français et des impérialistes anglo-saxons( USA, Grande –Bretagne) sont patents ; eux qui prétendent combattre les djihadistes terroristes au Mali alors qu’ils se sont alliés avec des djihadistes terroristes qu’ils ont armés et financés en Lybie pour renverser Kadhafi et en Syrie pour tenter de renverser Bachar el ASSAD avec l’aide  des pouvoirs islamistes obscurantistes d’Arabie Saoudite et de Qatar (qui finance et arme les djihadistes opérant au Mali)

Au regard de ce tableau d’ensemble nos trois partis le PCB, le PCRCI et le PCRV déclarent que la guerre déclenchée et dirigée par l’impérialisme français au Mali est une guerre d’agression impérialiste –comme celles menées en Côte –d’Ivoire et en Lybie en 2011- et vise essentiellement  à réaliser un plan réactionnaire des puissances impérialistes et de leurs alliés de la sous-région pour maintenir et renforcer leur domination et pour l’appropriation de ses immenses ressources.

 C’est pourquoi nous, PCB, PCRCI et PCRV, signataires de la présente Déclaration :

1°- Condamnons cette guerre injuste menée contre la souveraineté du peuple malien et ses intérêts légitimes.

2°- Déclarons que cette guerre n’est pas seulement dirigée contre le peuple malien mais contre l’ensemble des pays et peuples de la sous-région ouest-africaine

3°-Dénonçons par conséquent la présence des troupes d’agression étrangère impérialistes au Mali, et dans les autres pays d’Afrique de l’Ouest, (française, américaine, anglaise etc.) y compris celles des pays membres de la CEDEAO et de l’UA.et exigeons leur départ immédiat.

 4°- Exigeons par conséquent le retrait des troupes béninoise, ivoirienne et burkinabè du territoire malien et tiendrons pour responsables les Gouvernements de ces pays de tous les dégâts que subiraient ces militaires envoyés au Mali.

 5°- Soutenons le prolétariat et les peuples du Mali dans la situation difficile qu’ils connaissent et sommes convaincus qu’ils sauront trouver entre eux les formes d’organisation idoine pour une vie épanouie pour toutes les nationalités du Mali, sans exclusive aucune.

 6°- Lançons un appel au prolétariat, aux peuples, aux forces démocratiques et révolutionnaires d’Afrique et du monde pour qu’ils s’opposent à l’intervention militaire de leur pays au Mali ainsi que partout ailleurs en Afrique.

7°- Déclarons solennellement que toute question politique, de quelle que nature que ce soit, doit être laissée avant tout à la souveraineté du peuple du pays concerné et que les interventions étrangères par expérience n’ont jamais résolu aucun problème dans l’intérêt des peuples.

Fait à Cotonou le 08 Mars 2013

Parti Communiste du Bénin (PCB)

Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI)

Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque (PCRV) Burkina Faso).



 

Commentaires

  • Je publierai ce texte demain sur le blog du Sanglier Rouge

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