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DECLARATION DU CCN/CSTB SUR LA SITUATION POLITIQUE NATIONALE

 

Je poste la présente déclaration du CCN/CSTB sur mon blog  parce qu'elle reflète bien ce que nous vivons dans notre pays aujourd'hui. Il est nécessaire que chaque Béninois prenne la véritable mesure de ce qui nous arrive.Il y va de  notre existence en tant qu'êtres humains et en tant que nation dans le concert des nations. Restez vigilants.



CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN

       (CSTB)

                                 03 B.P. 932 Cotonou

         Tél. : (00229) 21-30-78-57 Fax : (00229)  21-30-78-49

                        Email : cstbsn@yahoo.fr

                                                        

DECLARATION DU CCN/CSTB SUR LA SITUATION POLITIQUE NATIONALE.

 

Le CCN/CSTB réuni en sa séance du jeudi 30 août 2012, après examen de la situation sociopolitique nationale, a décidé de rendre publique la déclaration ci-après.

Depuis le 1er août 2012, par suite de la sortie médiatique du Président de la République, la situation politique nationale s’est considérablement dégradée, avec de grosses menaces qui pèsent sur les libertés, sur les hommes et la démocratie. On eût dit que le 52ème anniversaire de l’accession à l’indépendance de notre pays, outre qu’il se passe dans la misère noire pour les peuples de chez nous, a été l’occasion de réveiller les vieux démons avec l’appel ouvert au régionalisme et à la division des peuples, à l’affrontement des différentes couches socioprofessionnelles du pays.

Jugez-en avec les propos tenus par le chef de l’Etat et ses thuriféraires.

 

1.      A l’interview du 1er août 2012,

« … Alors, on (M. TALON) mouille pratiquement toutes les forces, les politiques, les syndicats, les magistrats ; les valises circulent au vu et au su de tout le monde… Les 2/3 des journalistes de la presse écrite émargent chez lui (TALON) ; 300 000 FCFA ou 400 000 F, rien que pour insulter le Président… »

 

« … J’ai appris qu’ils vont tenir une réunion et réunir les syndicats, les magistrats et les autres pour former un front uni pour me faire partir. Moi YAYI ? Ils sont trop petits !... Je vais leur montrer que moi aussi, j’ai du monde derrière moi dans le Nord profond et ils vont s’affronter ».

 

Et quand le journaliste interloqué fait remarquer « Quand la haine appelle la haine, M. le Président !!! », le Président répond, trompeur mais ferme.

 

« … Vous avez raison… Je m’excuse vraiment… Je leur dis, venez, mais ils refusent… Il n’y aura pas de Madagascar au Bénin… Malick, dis leur que je n’ai pas peur d’eux… »

 

A la question de savoir la dictature du développement  qu’est-ce à dire ? Et les libertés publiques ? Le Président répond : « … Il faut rayer la pauvreté… Mais notre comportement nous éloigne du développement… Il faut changer de vêtement, mettre de nouveaux  habits… La démocratie, est-ce l’anarchie et le désordre ?... il faut que l’Etat soit fort ! »

 

2.      A partir des champs de cotonniers de Ouassa-Péhunco, dans les villes de Djougou, Djidja… le mercredi 22 août 2012.

 

C’est la même rancœur, les mêmes menaces dans les propos du Président.

« … Ils ont acheté les enseignants… Je ne leur dois rien ! Ils menacent de fermer les écoles à la rentrée… Ils ont payé les communistes ! Descendez tous à Cotonou leur demander des comptes ! L’école, c’est l’affaire des communes. C’est à vous de les interpeller! Descendez tous à Cotonou ! ».

 

Ces longues citations des propos du Président ont été voulues pour montrer avec quelle rage, quelle volonté farouche il veut en découdre avec les enseignants, certains  opérateurs économiques, les communistes, les peuples de la partie méridionale de notre pays. Pour le Président de la République, la démocratie béninoise, c’est le désordre, l’anarchie. Les revendications des enseignants ? Une farce grotesque emmerdante, dont il n’a que cure! Et comme tout baigne dans la corruption dans cet univers, enseignants, syndicalistes, magistrats, communistes, tous sont achetés.

 

Voilà pourquoi ceux du Nord profond doivent descendre à Cotonou pour punir les ‘sudistes’. Exit l’unité nationale. Vive la dictature du … développement  pour que vive la dictature du Président !

 

Le top donné, les meutes dressées montent au créneau.

Le Ministre de l’Intérieur crie à l’insurrection, annonce l’état d’urgence et menace.

La coordination FCBE, les jeunes turcs de Médjico, les jeunes patriotes de Béhanzin, tous à qui mieux-mieux hurlent leur indignation et crient au sacrilège. Dans cet unanimisme général, aucune contradiction n’est tolérée surtout si elle vient des rangs et le député Azanaï l’a appris à ces dépens : depuis sa sortie, il est voué aux gémonies.

 

La Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB) fustige les propos guerriers anti- peuples du Président de la République et les condamne en tant que propos ethnocentristes, régionalistes, fauteurs de guerre civile. Elle condamne tout autant l’aveuglement et l’hystérie des supporters  du Président qui font ici office de faiseurs de despotes.

 

Elle appelle tous les travailleurs à prendre toute la mesure de la gravité de la situation pour renforcer leurs organisations, se mobiliser massivement et faire échec à toute tentative de régression préjudiciable à notre peuple.

 

En, tout état de cause, la CSTB est persuadée que nos peuples, qu’ils soient du Sud ou du Nord, de l’Est ou de l’Ouest ont tous contribué à la conquête et à l’enracinement de la démocratie chez nous. De ce fait, ils sont aguerris pour ne pas se laisser manipuler à des fins obscures, étrangères aux intérêts bien compris de la nation.

 

Cotonou le 30 août 2012

 

Pour le CCN/CSTB,

Le Secrétaire Général Confédéral

 

Gaston K. AZOUA

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