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MANIFESTE DU PARTI SOCIAL DEMOCRATE LE BELIER (PSD-BELIER) EXTRAIT

 

 

Ces différentes fractions de la couche privilégiée forment en fait un tout, une véritable hydre dont les différentes parties se compénètrent et se complètent. Ainsi tel militaire de la couche supérieure de l’armée, ministre, a sa belle – mère qui détient le monopole de tel produit de grande consommation et son oncle qui accapare d’immenses terres dans telle région. Tel autre intellectuel non militaire, Directeur Général de telle société d’Etat, est beau-frère de tel officier supérieur et neveu d’un commerçant qui possède de nombreux camions – titans que la société naturellement loue pour évacuer ses produits. On peut multiplier sans fin des exemples de ce genre. Il est donc intéressant que chacun saisisse nettement que c’est dans de tels rapports que se trouvent les différentes fractions de la couche privilégiée qui a dirigé notre pays depuis trente ans.

 

            Quant au monde ouvrier béninois, il est né avec les premières installations industrielles ou à caractère industriel. Il devrait normalement se développer quantitativement et qualitativement. Mais les différentes fractions de l’intelligentsia militaire et civile édifient depuis trente ans de véritables  entraves à son développement. En vérité le monde ouvrier est tué littéralement au fur et à mesure qu’il naît. Après les dockers et les cheminots, c’est dans les huileries qu’on voit apparaître les ouvriers. Ainsi les huileries d’Ahozon, de Gbada, d’Avrankou, d’Agamé, d’Ikpinlè et autres dont certaines ont disparu depuis, ont été et restent de véritables pépinières du monde ouvrier.

 

            Ces usines constituaient pour notre pays une grande promesse non pas tant en raison de ce qu’elles pouvaient apporter au pays comme richesse économique, mais à cause des hommes auxquels elles donnaient le jour.

 

            En effet, très nombreux étaient les ouvriers capables de fabriquer plupart des pièces des machines de leurs usines.

 

            C’était des hommes d’un monde nouveau pour notre pays à dominance agricole. En condamnant ces usines à mort, les différents gouvernements on condamné à mort du même coup, ces ouvriers et c’est par centaines qu’ils ont subi les crimes de intelligentsia militaire et civile. Ils ont été poussés dans l’ombre, livrés à la faim, à la maladie, à la misère et à la mort par ces hordes de malfaiteurs qui ne pensent à rien d’autre qu’à leurs intérêts.

 

            Mais une question fondamentale pour quiconque veut entreprendre de transformer notre société demeure celle du développement en quantité et en qualité des forces productives. Or pendant trente ans les intellectuels militaires et civils qui ont gouverné notre pays et son économie ont déployé toutes les ressources intellectuelles dont ils disposaient pour empêcher ce développement. Et le processus de destruction du monde du travail s’est accéléré de façon inouïe avec le pouvoir malhonnête, corrompu et anti-national du Parti de la Révolution Populaire du Bénin (PRPB).

 

            Qu’on songe un peu aux nombreuses sociétés d’Etat, aux nombreuses fermes d’Etat, aux nombreuses sociétés provinciales conduites à la faillite avec pour conséquence pour les populations la condamnation à mort de plusieurs milliers de personnes et des membres de leur familles.

 

            Une photographie instantanée de notre société donnerait aujourd’hui l’image suivante :

 

-       Un grand nombre de paysans individuels, avec des moyens de production arriérés, des paysans de plus en plus désespérés.

 

-       Un nombre de plus en plus grand d’artisans dont le niveau d’instruction s’élève avec l’apport des nombreux éléments venus de l’école mais dont les moyens de production sont rudimentaires et archaïques. Ils ne sont pas encore capables de voir plus loin que l’horizon immédiat et borné de la localité où ils vivent.

 

Un petit nombre d’ouvriers qui croupissent dans une misère grandissante et qu’on rencontre notamment dans les usines et les grosses unités de production comme la SONICOG, les cimenteries, l’OCBN, l’OBEMAP, le Port Autonome de Cotonou, les brasseries, les industries textiles, les fabriques de cigarettes et allumettes, les postes et Télécommunications, la SBEE et les fermes à caractère industriel.

 

      Enfin un nombre grandissant d’intellectuels militaires et civils qui s’emparent du pouvoir d’Etat et l’exercent dans leurs intérêts sordides. Dans son ensemble cette intelligentsia, parce que non productive, constitue un sérieux handicap au développement du pays. On rencontre ces intellectuels dans les administrations des sociétés où la lenteur des services dont ils s’occupent rend le travail des sociétés très peu rentable. On les  rencontre dans les écoles et entités universitaires, dans les banques et dans le secteur tertiaire hypertrophié où ils veulent tous s’occuper du commerce des produits fabriqués à l’étranger et le plus souvent par personnes interposées.

 

      Nous sommes ainsi en présence d’une société déformée, une société dont il devient urgent d’entreprendre la transformation.


(EXTRAIT  DU MANIFESTE DU PSD-BELIER 1990  pp3-5 )




 

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