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  • GREVE DU 16 JUIN 1972

     
     

    Qu’est-ce que je retiens pour ce weekend ?
    16 Juin 1972, 16 Juin 2017.
    Le 16 Juin 1972, les enseignants du Secondaire et du Supérieur regroupés au sein du CUESS (Comité pour l’Unité des Enseignants du Secondaire et du Supérieur) ont déclenché une gigantesque grève des corrections pour exiger entre autres un Statut Général de la Fonction publique. Le CUESS regroupait les quatre syndicats qui existaient au Secondaire et au Supérieur. Il s’agissait du Syndicat Dahoméen de l’Enseignement Secondaire et Supérieur ( SDESS), du Syndicat National des Professeurs des CEG ( SYNAPROCEG), du Syndicat National de l’Ennseignement Technique ( SNET), du Syndicat National des Enseignants de l’ Education Physique et Sportive ( SNEEPS) La grève des corrections déclenchée le 16 Juin 1972 a été précédée en Mars 1972, d’une grève d’avertissement qui annoçait les mouvements de Juin.Nous avons donc assuré la surveillance des examents mais nous avons décidé de bloquer les corrections pour exiger des négociations sur nos revendications. Nous avons débuté la grève à Porto-Novo où étaient les centres de Correction.Le pouvoir voulait utiliser certains professeurs pour briser la grève, mais la détermination des grèvistes a tôt fait de dissuader le pouvoir.Conséquence, le pouvoir a fait transferer les copies des élèves à la Présidence de la République à Cotonou. Notre mouvement s’est installé au Lycée Béhanzin d’où les forces de l’ordre sont venues nous déloger.Nous sommes allés nous installer à Davié d’où nous avons été encore délogés.Nous avons alors déplacé notre mouvement à Cotonou à la Bourse du Travail. Entre temps la plupart des membres de la direction du CUESS ont été arrêtés et incarcérés au commissariat Central de Cotonou. Mais la grève continuait de plus belle. D’autres arrestations ont été opérées au sein des enseignants.Puis les forces de l’ordre nous ont délogés de la Bourse du Travail.Nous sommes allés alors nous installer au siège du SYNCODANI (Syndicat des Cheminots de l’Organisation Commune Daho Niger.) C’est là que, faisant le point du combat mené et dirigé par la direction du CUESS que présidait Joseph DEGLA, c’est là disais-je, que nous avons mis fin à notre mouvement de grève.Entre temps les membres de la Direction du CUESS ont été libérés. Les résultats des corrections organisées à la Présidence de la République ont été proclamés. Beaucoup de professeurs y ont participé. Quand je les vois aujourd’hui, je n’ai pas l’impression qu’ils soient très différents de moi. J’ai même l’impression qu’ils sont un peu moins épanouis que moi. Première leçon : lorsque se déclenche un mouvement pour soutenir des revendications d’intérêt général, tout jeune, tout travailleur doit y participer sans réserve, parce que les victoires, dans ce cas, profitent toujours à tout le monde et il n’est pas bon d’être un escroc.Les négociations qui ont eu lieu ont permis d’aboutir à quelques résultats.En ce moment-là le BEPC se faisait en deux sessions, la deuxième session n’étant accordée qu’à ceux qui avaient plus de 7 de moyenne.
    Le CUESS n’a pas exigé l’annulation des corrections organisées à la Présidence de la République qui n’est pas un lieu approprié pour corriger les examens scolaires.La seule chose que les enseignants ont exigé, c’est d’autoriser tous ceux qui avaient échoué à se présenter à la deuxième session et pas seulement ceux qui avaient obtenu une moyenne égale ou supérieure à 7 sur 20 à l’examen.
    Lorsque, le 1er Juillet 1972, nous avons mis fin à notre grève, nous avons en même temps décidé de nous retrouver les 15 et 16 Juillet 1972 en Congrès Constitutif du syndicat de l’unité au niveau de enseignants du Secondaire et Supérieur. Ce sera le Congrès constitutif du Syndicat National des Enseignants du Secondaire et du Supérieur, (SYNAESS). Il n’ y avait que quatre syndicats et nous nous sommes battus pour réaliser l’unité.Aujourd’hui il y a près de soixante syndicats au secondaire et au supérieur.
    Ce sera pour gagner quelle bataille ? Si les enseignants veulent influencer la politique dans notre pays, il faut qu’ils se remettent réellement en question et qu’ils replacent leur combat dans le combat général du peuple béninois.Je vous souhaite une bonne nuit à vous et autour de vous !

  • ORADOUR-SUR-GLANE

    Qu’est-ce que je retiens pour ce weekend ?
    Connaissez-vous ORADOUR-SUR-GLANE en France ? Peut-être pas, mais jusqu’à hier Samedi 10 Juin, je ne connaissais pas non plus. ORADOUR-SUR-GLANE, est un village français où les NAZIS allemands ont commis des atrocités le 10 Juin 1944, atrocités au cours desquelles les Allemands ont tué 642 civils du village, la plupart brûlés vifs. Hier, 10 Juin 2017, le Président de la République française est allé commémorer en compagnie d’enfants venus de la France entière, ce massacre des NAZIS sous forme de dénonciation vigoureuse d’un acte de barbarie inhumaine intolérable.
    Et maintenant, connaissez-vous TANGUIETA ? Certainement ! Eh bien le 11 Avril 1918,( l'année prochaine ça fera cent ans) les Français ont commis le massacre de TANGUIETA où ils ont assassiné des jeunes gens fusillés devant le pont de TANGUIETA pour assouvir leur ambition de domination.Ce crime des Français est de même nature que les crimes des NAZIS. Le Président français a-t-il raison de dénoncer ces crimes des NAZIS ? OUI ! Mais nous n’allons pas lui montrer la grosse poutre qu’il y a dans ses yeux ! Nous n’allons pas demander au Président français de venir dénoncer les crimes commis par ses concitoyens sur notre sol.C’est à nous de le faire. Ce sont nos Présidents qui doivent faire ce travail de dénonciation des crimes commis dans notre pays.C’est eux qui doivent savoir que nous n’avons pas le droit d’oublier les villages incendiés par les Français chez nous, les points d’eau empoisonnés, les hommes déportés.Nous n’arrivons pas à construire notre âme collective parce que nous ne savons pas que si ces éléments nous manquent, ils manqueront à notre âme collective.
    Dénoncer les Allemands c’est bien. Mais si le gouvernement français ne vient pas demander pardon pour les atrocités commises par des citoyens français sur notre sol, leur acte restera à mes yeux un acte d’une vaste hypocrisie et sans valeur.
    Aujourd’hui les Allemands et les Français constituent le duo européen qui construit l’Europe, cela n’empêche pas que les Français commémorent des faits historiques qui font partie de leur âme collective.Nous aussi nous devons nous donner le droit de commémorer les faits historiques sans lesquels notre âme collective ne saurait se construire comme il convient.Dites donc à Soglo, à Yayi, à Talon, à Albert Tévoédjrè, à Adrien Houngbédji, à Bruno Amoussou, à Robert Dossou, à Kolaolé Idji, à Mathurin Coffi Nago de contribuer à la construction de de notre âme collective.Dites-leur de ne pas faire comme s’ils étaient d’accord avec l’assassinat des jeunes de TANGUIETA le 11 AVRIL 1918.Dites-leur de ne pas faire comme s’ils étaient d’accord avec les Français qui ont incendié des villages chez nous.Dites-leur de ne pas faire comme s’ils étaient d’accord avec les atrocités commises sur le sol béninois.Je vous souhaite une bonne journée dominicale ainsi qu’autour de vous!

  • ESCLAVES DE MAISON,ESCLAVES DES CHAMPS

    Qu’est-ce que je retiens pour ce weekend ?

    Je retiens que la France officielle est notre maître d’esclave.Le Gouvernement français et toutes les  institutions françaises  tiennent la place du maître d’esclave.Ce sont eux qui ont la haute main sur nos richesses, sur nos trésors,presque sur nos vies puisque leurs décisions peuvent impacter dangereusement la vie de milliers de Béninois.Par exemple quand ils ont, à travers le Fonds Monétaire International,imposé l’Ajustement structurel à notre pays, cela a fait basculer la vie de centaine de milliers de citoyens de notre pays.Le maître d’esclave  prend avec lui, pour sa domesticité, quelques esclaves.Ce sont ces derniers qui assurent les travaux domestiques dans la maison du maître d’esclaves.Ici, au Bénin, ce sont les différents gouvernements du pays et les institutions de la République du Bénin.Jusqu’ici  ces gouvernements et ces institutions ont joué le rôle d’esclaves de maison.Quant au peuple béninois, il est l’esclave des champs.C’est de lui et de ses organisations de combat qu’on peut attendre des changements.Aucun changement ne peut venir des esclaves de Maison.Leurs intérêts sont  liés aux intérêts du Maître d’esclaves.Si les esclaves  des champs veulent de véritables changements qui impactent favorablement  la vie de nos concitoyens, ils doivent empêcher les esclaves de maison de continuer à régenter la vie de notre pays.Les esclaves des champs doivent renforcer leurs organisations et éclairer leurs militants sur la mauvaise gouvernance des esclaves de maison.