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REPONSE A AMANGBEGNON

L’AUTRE REPERE

LE BENIN, MON PAYS.
Par Grégoire AMANGBEGNON

REPONSE A GREGOIRE AMANGBEGNON par GORAS GAGLOZOUN

Mon cher AMANGBEGNON, ton article dans « LA PRESSE DU JOUR » du jeudi 2 octobre 2008 a suscité à mon niveau quelques réflexions que je voudrais bien partager avec les amis du Journal. Mes réflexions toucheront trois points à savoir :
1-De la qualité des ressources humaines
2-De la lâcheté des hommes politiques de notre pays et de la veulerie des cadres.
3- Du rôle d’éveilleur de conscience et de diffuseur d’idées nouvelles.

1-DE LA QUALITE DES RESSOURCES HUMAINES
Mon cher ami Amangbegnon, d’entrée de jeu, tu as écrit ceci :
« Nul ne peut prétendre douter de la qualité des ressources humaines que le Bénin a produites…. » et plus loin ne voyant pas le résultat que l’on devrait normalement attendre d’une telle situation,tu t’es posé une question en ces termes « Comment alors expliquer qu’un pays naturellement avantagé peine à retrouver ses marques ou à décoller au point que ses habitants vivent dans une paupérisation accrue ? »
La première partie de l’énoncé est un propos qui peut loger pendant longtemps dans la bouche des étrangers, des Français par exemple, qui ont tellement apprécié les prestations des cadres Béninois qu’ils les ont utilisés pour assurer leur domination dans les autres pays. Cette appréciation est aussi dans la bouche des Sénégalais , des Ivoiriens, des Nigériens , des Burkinabe et des ressortissants des autres pays colonisés. Mais chers ami ,AMANGBEGNON tout le monde convient que tout le monde félicite les cadres béninois à l’extérieur, mais dès qu’ils arrivent dans leur propre pays , ils ne sont plus capables d’offrir ce qu’on attend d’eux et c’est certainement cette situation qui te fait poser ta question. Que se passe-t-il lorsqu’ils arrivent chez eux ? Il ne se passe rien du tout. Ce sont des cadres qui, pour la plupart sont de mauvaise qualité, des cadres qui ont pour la plupart leur cerveau dans leur ventre. On dit qu’ils sont bons à l’extérieur et qu’ils ne sont pas bons à l’intérieur. La qualité d’un homme ne peut pas dépendre d’éléments extérieurs à lui. Ou il est bon, ou il n’est pas bon.
Les cadres béninois aiment se vendre et quand ils sont bien achetés ils savent comment faire pour ne pas se faire virer. Les hommes en tant que tels ne constituent pas une richesse. C’est leur qualité qui peut faire d’eux une richesse. Certains hommes sont une véritable calamité pour notre pays et il aurait été mieux pour nous qu’ils n’eussent jamais existé. Prenez les différents Béninois qui ont eu la destinée de notre pays dans leurs mains. Aucun d’entre eux n’a créé la moindre unité de production, ni même une ferme pour indiquer aux jeunes la voie qu’il nous faut. Ils cherchent par tous les moyens à ce que le biberon de l’état reste en permanence dans leur bouche et ce jusqu’à leur mort et l’état s’occupe de leur inhumation. Il n’y a pas là de modèles pour la jeunesse et cela fait pitié.

2-DE LA LACHETE DES HOMMES POLITIQUES DE NOTRE PAYS ET DE LA VEULERIE DES CADRES.
AMANGBEGNON, tu as écrit :
« L’autre, pour opérer un virage à plus de 180°, affirma, après près de deux décennies d’application, qu’il ignorait tout du marxisme.- léninisme et que cette doctrine lui avait été imposée par des cadres qui gravitaient autour de son pouvoir ».
Mon cher AMANGBEGNON, les hommes politiques de notre pays ont, comme tu peux le voir, tendance à renier très rapidement ce qu’ils ont adopté par gourmandise, par lâcheté, sans conviction rien que pour disposer du pouvoir ou pour manger.
Dès qu’ils sentent qu’une position politique adoptée tantôt ne donne plus à manger, qu’elle ne permet plus de disposer du pouvoir, ils retournent rapidement leur veste pour se conformer à l’ambiance du moment. Je ne sait pas de qui tu parles mais je présume qu’il s’agit du « grand camarade de lutte » qui pendant près de vingt ans s’est fait acclamer comme tel mais qui a dit après qu’il n’était pas un intellectuel. C’était sa façon à lui d’être lâche et d’immoler ses anciens amis pour se donner de nouveaux. Mais il est difficile d’immoler les idées, lui il ne le savait pas. Dans les constats que j’ai fini par faire, je suis arrivé à la conclusion que dans toute entreprise, dans tout mouvement, la conviction du plus haut dirigeant, la conviction du premier responsable constitue un élément fondamental de la victoire, un élément décisif pour le triomphe de l’entreprise, du mouvement. Kérékou était le premier responsable de la révolution. On comprend maintenant pourquoi il y avait tant de tares à l’intérieur de la révolution et pourquoi elle ne pouvait pas triompher. Le premier responsable portait les tares et les communiquait aux autres.

C’est inouï ce que les hommes peuvent être lâches !
Et pourtant, « la Révolution, fut une grande épopée composée et réalisée pour notre pays par des hommes et des femmes d’une exceptionnelle grandeur d’âme. Parmi eux certains ont perdu la vie, certains ont perdu leurs femmes, certaines ont perdu leurs maris, certains ont perdu leurs frères, leurs sœurs, leurs amis. Le PSD- BELIER rend hommage à eux tous pour leur courage, leur bravoure, leur abnégation et leur amour pour la patrie » Extrait de l’oraison funèbre prononcée à l’occasion de l’inhumation du camarade DANIEL DOHOU
La majorité des cadres sont minables, mais qu’importe !
Pourquoi les cadres sont-ils comme ça ? Ils sont comme ça parce qu’ils on fini par développer à leur niveau une caractéristique fondamentale. LE MENSONGE « L’arme de prédilection que les intellectuels militaires et civils manient avec le plus de dextérité dans leur vie privée comme dans leur vie publique pour atteindre leurs objectifs est le mensonge. Dans leur majorité, les intellectuels militaires et civils de notre pays sont menteurs :ils se mentent à eux-mêmes, ils mentent aux autres, ils mentent à leurs subordonnés, ils mentent à leurs chefs,ils mentent au peuple, ils mentent par mesquinerie, ils mentent par escroquerie, ils mentent par jalousie, ils mentent pour calomnier, ils mentent pour diffamer, ils mentent par lâcheté, ils mentent par paresse, ils mentent par gourmandise, ils mentent par haine, ils mentent pour faire du mal, ils mentent pour esquiver la manifestation de la vérité qui pourrait les confondre .Ils sont faux. Ils sont capables d’affirmer et de soutenir le faux envers et contre tous, juste pour pouvoir manger. Ils ont acquis une grande habileté à mentir. Ils manifestent une facilité inquiétante à accueillir le mensonge, à le divulguer, à le propager et à régler leur comportement individuel et collectif sur la base du mensonge propagé. Leur amour pour le mensonge est un chef-d’œuvre de honte et d’ignominie. »
(Manifeste du PSD-BELIER , 1ere. Edition p.18.)
Je pense qu’on peut s’arrêter là. Je dirai seulement, que les autres doivent continuer à réfléchir et à ne jamais prêter leur voix au cerveau d’autrui. C’est difficile mais c’est possible. Les hommes de courage doivent continuer à s’emparer de l’invincible arme de la réflexion et chercher par tous les moyens à diffuser le fruit de leurs réflexions.

3- DU RÔLE D’EVEILLEUR DE CONSCIENCE ET DE DIFFUSEUR D’IDEES NOUVELLES.

Enfin et c’est le dernier point sur lequel je vais échanger avec les amis, tu as écrit :
« L’éveilleur de conscience doit-il suivre le peuple, même s’il se trompe ? C’est vrai que face à la misère ambiante, les populations préfèrent boucher leurs oreilles pour foncer têtes baissées dans des directions où l’odeur des expédients les attire. Mais ce n’est pas une raison pour l’éveilleur d’abdiquer. On peut être seul contre tous, c’est un choix et il faut l’assumer. »
Mon cher AMANGBEGNON, il me plaît de rappeler que nous sommes allés à l’école fondamentalement pour acquérir des connaissances afin de les utiliser pour contribuer au changement de notre société. Aider aux transformations dans notre pays, c’est d’abord aider à conscientiser les populations, contribuer à leur prise de conscience afin qu’elles s’engagent dans les combats présents et futurs. Les cadres n’aiment pas assumer cette responsabilité jusqu’au bout par peur, par lâcheté, par paresse, par gourmandise.
Certains dans leur Jeunesse ont eu des idéaux, de grands idéaux.
Par exemple,
Ils ont cru à la victoire de la vérité.
Ils ont cru au triomphe du bien.
Ils ont cru au triomphe de la justice.
Ils ont été capables de s’enthousiasmer pour des idées de progrès.
Ils ont cru en la perfection de l’homme.
Ils ont cru à l’éradication des fléaux tels que la pauvreté, l’ignorance, la maladie, la corruption, l’impunité etc.…
Puis, après avoir reçu quelques coups, ils ont renoncé au combat pour le triomphe de la vérité, ils ont renoncé au combat pour le triomphe de la justice, ils ont renoncé au combat pour le triomphe du bien, du beau, du sublime, ils ont renoncé au combat contre la corruption, contre l’ignorance, contre la maladie, contre l’impunité, contre tous les autres fléaux qui mettent les populations de notre pays à genoux. Ils ont renoncé à tout ce qui a été autre fois leur rêve. Aujourd’hui ils n’ont plus de rêve ou plutôt leur rêve a changé et ressemble étrangement à ce qu’ils dénonçaient pendant leur jeunesse. Ces gens-là ne sont pas des hommes du point de vue du LIGUISME, du point de vue de ma pensée politique.
Tu comprends donc qu’ils renoncent tous à leurs idéaux, qu’ils renoncent à avancer devant les populations, qu’ils disent aux populations ‘’si vous êtes prêts je suis prêt’’, Tu comprends qu’ils veuillent suivre les populations au lieu de les éduquer et de leur indiquer la voie à suivre.
Que les cadres aient renoncé à jouer leur rôle d’éveilleur de conscience est une calamité, puisqu’en renonçant à jouer ce rôle ils jouent fatalement, de façon consciente ou de façon inconsciente, le rôle de traîtres aux intérêts du pays. Mais ça ils ne veulent pas que quelqu’un le leur dise. A bientôt cher ami AMANGBEGNON. La lutte continue.
GORAS GAGLOZOUN.

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