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  • CHARTE DE L'ENSEIGNANT DAHOMEEN DU SECONDAIRE ET DU SUPERIEUR.

                     L’AUTRE REPERE
    Dans cette rubrique , je publierai des points de vue, mais aussi des documents d’histoire de la lutte d’émancipation du  peuple béninois.
    Aujourd’hui je fais publier la CHARTE De l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur charte adoptée par les Enseignants du Secondaire  et du Supérieur le 16 Juillet 1972.
    J’ai voulu permettre à une partie de la jeunesse de notre pays de reprendre contact avec notre histoire commune, celle qu’on peut renier ou embrasser, je le fais parce que je garde la foi que tout ne peut être perdu pour toujours. VIVE LE BENIN (Vous pouvez visiter mon blog où sont publiées certains de mes points de vue sur d’autres questions. Allez dans GOOGLE et tapez : blog de goras gaglozoun.
                                                            GORAS GAGLOZOUN
     
    CHARTE DE L’ENSEIGNEMENT DAHOMEEN DU SECONDAIRE ET DU SUPERIEUR

                                                 PREAMBULE

      L’expérience du CUESS pendant deux ans et la grève revendicative de juin 1972,  ont montré clairement la détermination inébranlable des Enseignants dahoméens du Secondaire et du Supérieur de réaliser l’Unité Syndicale. Depuis les 15 et 16 juillet 1972, l’UNITE  a cessé d’être un vœu pour devenir une REALITE tangible, vivante et agissante : les enseignants dahoméens du Secondaire et du Supérieur ont solennellement décidé de se constituer en un syndicat unique du secondaire et du supérieur :  SY. NA. E. S.S.
            Réunis au congrès constitutif les 15 et 16 juillet 1972 à COTONOU, les enseignants dahoméens du secondaire et du supérieur regroupés au sein du syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SYNAESS), après avoir procédé à une analyse de la situation générale en Afrique et au Dahomey, ont conclu à la nécessité de se définir clairement par rapport à leur pays et à leur temps en posant dans la présente charte les grandes lignes et principes qui doivent guider leur action dans le cadre du SY.NA.E.S.S. sur les plans professionnel, politique, social etc… Toute action, toute prise de position individuelle ou collective, qui, dans l’avenir, ne serait pas conforme aux principes énoncés ci-dessous, n’engagerait que leurs acteurs et sera dénoncée et combattue comme contraire à la présente charte et à la philosophie syndicale du SY.NA.E.S.S. Ce texte adopté de la charte ne peut être amendé que par le congrès souverain du SY.NA.E.S.S.

    A- QUALITE ET SITUATION DES ENSEIGNANTS DAHOMEENS DU SECONDAIRE ET DU PRIMAIRE

    a-    L’enseignant dahoméen du Secondaire et du Supérieur est un citoyen responsable dans un pays sous-développé où le peuple est en proie à la misère, faim, l’ignorance, conséquences de l’exploitation impérialiste ; comme tel, il ne saurait se réfugier dans sa tour d’ivoire, s’évader dans le mensonge, ou installer confortablement sur les gradins pendant que le fauve et l’homme s’expliquent dans l’arène. Son sort est étroitement lié à celui de son peuple, il reste compromis quoi qu’il fasse, avec le peuple, et doit se sauver ou se perdre avec lui. Dans le corps à corps gigantesque que l’Afrique vient d’engager contre la misère, la faim, l’ignorance et la honteuse exploitation de l’homme par l’homme, l’enseignant dahoméen du secondaire et du supérieur veut avoir une place d’avant-garde. Il veut être le fer de lance du peuple dans son combat titanesque contre les forces réactionnaires d’obscurantisme, d’oppression et d’exploitation. C’est pourquoi il doit travailler chaque jour à améliorer sa compétence professionnelle, à élever son propre niveau intellectuel et sa conscience politique aux nouvelles dimensions du monde.
    b-    L’enseignant dahoméen du secondaire et du supérieur est un travailleur. Comme tel il fournit un travail spécifique, en ce sens qu’il opère, non pas sur des registres de papier, des matériaux bruts ou des machines aveugles, mais bel et bien sur de jeunes esprits ouverts à la vie et prompts à la découvrir d’abord en leur maître. C’est tout dire !

    B- RÔLE ET RESPONSABILITE DES ENSEIGNANTS DAHOMEENS DU SECONDAIRE ET DU  SUPERIEUR

    a-    L’enseignant dahoméen du secondaire et du supérieur à la responsabilité de promouvoir l’éducation des jeunes gens qui lui sont confiés en affermissant leur personnalité, en éveillant leur conscience nationale, en enrichissant leur goût et leur positivité par un développement harmonieux de leurs aptitudes physiques, intellectuelles et morales ; et ce, conformément au génie propre de notre peuple et dans le sens de ses réalités passées et actuelles, en un mot, de ses exigences majeures.
    b-    L’enseignant dahoméen du secondaire et du supérieur a le devoir de rechercher et de mettre en œuvre tous les moyens susceptibles de hâter la promotion de la culture nationale, d’élever le niveau intellectuel et moral de la nation et, partant,la conscience nationale des citoyens. Ce faisant il fonde les bases subjectives d’un développement réel et rapide dans tous les domaines, c’est-à-dire de la véritable indépendance nationale.

                                  C- CORPORATISME OU SYNDICALISME ?

    a-    En tant que travailleur l’enseignant dahoméen du secondaire et du supérieur a des intérêts professionnels à faire valoir, ce qu’il ne peut faire que dans le cadre d’une  organisation syndicale solide à toute épreuve. Aussi a-t-il décidé de militer dans le SY.NA.E.S.S. et de le consolider.
    b-    Mais comme travailleur, d’un pays sous-développé et néocolonial il sait qu’il n’y aura aucune solution à ses problèmes spécifiques qui ne soit liée au problème fondamental de la nation entière, lequel problème est encore essentiellement politique. C’est pourquoi il considère, pour ce qui le concerne, comme rétrograde, irréaliste et inacceptable, toute forme corporatiste de lutte syndicale, et opte résolument pour un syndicalisme révolutionnaire.       
    c-    Le syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur n’est pas un parti politique : il n’organise pas de campagne électorale, ne présente pas de liste de candidats aux élections ne cherche pas à prendre le pouvoir en tant que tel, et c’est là son ‘’apolitisme’’.  Le SYNAESS est donc une organisation apolitique dans la mesure où il regroupe autour des mêmes intérêts fondamentaux des militants de différentes idéologies et tendances politiques, et qui se sont mis d’accord sur une plate-forme politique minimum indispensable à la défense de leurs intérêts communs liés aux intérêts du peuple. C’est dire que le SYNAESS se réserve le droit de prendre à tout moment toute position politique entrant dans le cadre de cette plate-forme politique fondamentale et nécessaire, d’utiliser toute forme d’action revendicative autorisée par les textes constitutionnels et les lois en vigueur conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme ;

    De lutter pour que la constitution et les lois en vigueur ne soient pas une menace contre les droits imprescriptibles travailleurs qui sont la liberté d’expression, la liberté d’association ; le droit de grève etc…, ou un moyen de répression contre  leurs actions revendicatives.

    D- PRINCIPES, OBJECTIFS ET CHAMPS D’ACTION DU SY.NA.E.S.S.   

    a-    Syndicat d’éducateurs d’un pays sous-développé et néocoloniale, le SY.NA.E.S.S. ne saurait se confirmer à défendre des intérêts égoïstes d’une caste professionnelle, et il situe son action dans le cadre de la défense des intérêts fondamentaux des populations des villes et des campagnes ainsi, il est un syndicat révolutionnaire. Il n’a pas le choix !
    b-    Lorsqu’un Etat étend sa domination économique et politique … sur un peuple ou un Etat, en français, cela s’appelle impérialisme !! Et toute métaphore, tout euphémisme tendant à désigner ce phénomène ou à remplacer ce mot n’est qu’une tentative hypocrite de masquer la réalité, et de vêtir la hyène d’une peau de mouton ! C’est pourquoi le SYNAESS se servira sans ambage de ce mot ‘’-isme’’ pour désigner le phénomène politique qui sévit à l’heure actuelle au dahomey, en particulier, et dans toute l’Afrique, en général ; n’en déplaise aux oreilles délicates allergiques à cette suffixation. Et cette mise au point terminologique ne sera pas sans importance dans la définition de notre ligne d’action.
    c-    Le dahomey donc souffre aujourd’hui encore de l’emprise de l’impérialisme, emprise qui se manifeste dans les domai==============lait, toutes nos revendications fondamentales notamment. De ce  =====liées à la liquidation de cette emprise et nous ne saurions chérir l’impérialisme, alors qu’il est la cause de tous nos maux. Nous devons le combattre jusque dans ces derniers retranchements sur notre territoire, en Afrique et dans le monde. Le SYNAESS doit regrouper et mobiliser les enseignants dahoméens du secondaire et du supérieur en vue de cet objectif fondamental commun. 
    d-    Lorsqu’un pays colonisé devenu ‘’indépendant’’ !! est encore indirectement administré par son ancienne métropole, une nouvelle puissance, ou un groupe de puissances étrangères, nous appelons cela NEO-COLONIALISME !! Le peuple dahoméens est encore sous l’emprise du néo-colonialisme français notamment,  phénomène politique qui entre en contradiction avec la défense de nos droits et de nos intérêts de travailleurs et de citoyens. Le SYNAESS doit dénoncer et combattre l’impérialisme international et le néo-colonialisme français partout où ils se manifestent, et jusqu’à la victoire totale du peuple dahoméen.
    e-    Le SYNAESS n’est inféodé à aucun parti politique et ne reçoit ses mots d’ordre que ses seuls militants. Le SYNAESS a cependant une ligne politique générale clairement définie, et se reconnaît le droit de soutenir tout parti politique  qui adopterait une ligne d’action conforme à ses options fondamentales qui peuvent résumer comme suit :

    1.    Une lutte résolue et conséquente contre l’impérialisme, le colonialisme et le néocolonialisme sous toutes leurs formes.
    2.    Une lutte résolue et conséquente contre les agents locaux de colonialisme et du néo-colonialisme, conditions sans laquelle aucune amélioration réelle et durable du niveau de vie des masses travailleuses ne saurait être possible. Cela suppose :

                                       SUR LE PLAN EXTERIEUR

    3.    Une politique d’indépendance, d’unité et de dignité africaine.
          3.   bis Une distinction objective entre les pays qui sont nos amis et ceux qui sont nos ennemis, même déguisés ; et l’établissement d’échanges commerciaux et culturels de préférence avec les premiers.

    4.    La restauration de la dignité des dahoméens trop longtemps bafouée et insultée à l’extérieure par des gens que la raison nous oblige pourtant à considérer comme des frères à plus d’un titre.
    5.    La démolition définitive des vicilles structures d’économie de traite imposée à notre pays par le colonialisme français ;
    6.    La reconnaissance, le respect et la défense des libertés démocratiques et syndicales, du droit de grêve, des droits de l’homme tels qu’ils sont contenus dans la déclaration universelle des droits de l’homme.
    7.    Une lutte résolue et conséquente pour la création et la promotion au Dahomey de nouvelles organisations authentiquement démocratiques et progressistes susceptibles d’assumer pleinement les profondes aspirations du peuples ;
    8.    Une politique hardie d’encadrement des paysans, de commercialisation rationnelle et profitable des produits agricoles par des organismes d’Etat spécialisés qui remplaceraient les organismes d’intervention (étrangère  !!) dans notre développement.
    9.    Une  politique non moins hardie de fixation, de stabilisation et de contrôle des prix des produits importées de consommation courante, souvent l’objet de hausses abusives aussi bien que fantaisistes de la  part des importateurs sous l’œil bienveillant et complice du gouvernement.
    10.    Une lutte sans merci contre les prévaricateurs et les agents véreux de la fonction publique.
    11.    Une politique systématique  et suivie  de recherche et d’encouragement  matériel et moral  de toutes les formes  d’activités culturelles  et sportives  susceptibles  de manifester à la face du monde  la richesse de notre patrimoine culturel, la vitalité et le génie de  notre peuple.
    12.    Une campagne décisive de lutte contre l’analphabétisme , l’un des plus grands fléaux de nos villes et campagnes, et principal frein à tout effort de de développement et de progrès.
    13.    La recherche d’une solution énergique au problème de la prolifération anarchique  des écoles privées dont la plupart  ne sont rien d’autre  que des entreprises commerciales  d’exploitation éhontée  des parents d’élèves  et de la soif de connaissances  de notre jeunesse.
    14.    Une politique hardie et progressiste de réforme des programmes d’enseignement  indigestes et mal adaptés aux exigences  actuelles de notre développement.                         

               

    POUR ATTEINDRE CES OBJECTIFS, LE  SYNDICAT DOIT :

    a)Rechercher, organiser et développer l’unité d’action avec tous les syndicats de travailleurs  et les organisations démocratiques de masse, et cela  sur la plate-forme de lutte anti-impérialiste.
    b)Rechercher, organiser et développer l’unité de la lutte anti-impérialiste avec les syndicats et les mouvements de masse progressistes de tous les autres pays Africains.
    c) Maitenir une solidarité agissante  avec tous les mouvements engagés , sur le plan international ,dans la lutte anti-impérialiste ou de libération nationale.

    E PLACE DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ET SUPERIEUR DANS L’EDUCATION  NATIONALE  DAHOMEENNE.
    L’Enseignement Secondaire et Supérieur au Dahomeyjoue et jouera encore pendant longtemps un rôle important en fournissant à la nation la plupart de tous ses cadres.De ce fait il ne doit et ne peut être un enseignement de luxe et de classe, il est et doit être traité comme un enseignement de toute nécessité  et de touteutilité pour le développement rapide du pays.
                                            CONCLUSION
    La ligne de politique générale du SY.NA.E.S.S., ligne révolutionnaire de lutte anti-impérialiste,doit être le seul guide de notre action  et de nos prises de position  pour transformer  la réalité qui nous insère chaque jour plus étroitement  et pour hâter  et assurer la libération totale , le progrès et le développement  économique  du Dahomey dans  une  Afrique  unie et maîtresse de sa destinée.

                                          RECOMMANDATION

    -La CHARTE  de l’Enseignant  Dahoméen  du Secondaire et du  Supérieur  est la loi fondamentale  dont tout militant  doit s’imprégner : c’est la référence permanente , le guide  indispensable  de son militantisme syndical.
    -C’est pourquoi  le Congrès  recommande instamment  au bureau directeur  de faire en sorte  que ce document de base soit ronéoté ou imprimé et distribué à chacun des militants.

                                                    A   Cotonou , le 16 Juillet 1972.

  • REPONSE A AMANGBEGNON

    L’AUTRE REPERE

    LE BENIN, MON PAYS.
    Par Grégoire AMANGBEGNON

    REPONSE A GREGOIRE AMANGBEGNON par GORAS GAGLOZOUN

    Mon cher AMANGBEGNON, ton article dans « LA PRESSE DU JOUR » du jeudi 2 octobre 2008 a suscité à mon niveau quelques réflexions que je voudrais bien partager avec les amis du Journal. Mes réflexions toucheront trois points à savoir :
    1-De la qualité des ressources humaines
    2-De la lâcheté des hommes politiques de notre pays et de la veulerie des cadres.
    3- Du rôle d’éveilleur de conscience et de diffuseur d’idées nouvelles.

    1-DE LA QUALITE DES RESSOURCES HUMAINES
    Mon cher ami Amangbegnon, d’entrée de jeu, tu as écrit ceci :
    « Nul ne peut prétendre douter de la qualité des ressources humaines que le Bénin a produites…. » et plus loin ne voyant pas le résultat que l’on devrait normalement attendre d’une telle situation,tu t’es posé une question en ces termes « Comment alors expliquer qu’un pays naturellement avantagé peine à retrouver ses marques ou à décoller au point que ses habitants vivent dans une paupérisation accrue ? »
    La première partie de l’énoncé est un propos qui peut loger pendant longtemps dans la bouche des étrangers, des Français par exemple, qui ont tellement apprécié les prestations des cadres Béninois qu’ils les ont utilisés pour assurer leur domination dans les autres pays. Cette appréciation est aussi dans la bouche des Sénégalais , des Ivoiriens, des Nigériens , des Burkinabe et des ressortissants des autres pays colonisés. Mais chers ami ,AMANGBEGNON tout le monde convient que tout le monde félicite les cadres béninois à l’extérieur, mais dès qu’ils arrivent dans leur propre pays , ils ne sont plus capables d’offrir ce qu’on attend d’eux et c’est certainement cette situation qui te fait poser ta question. Que se passe-t-il lorsqu’ils arrivent chez eux ? Il ne se passe rien du tout. Ce sont des cadres qui, pour la plupart sont de mauvaise qualité, des cadres qui ont pour la plupart leur cerveau dans leur ventre. On dit qu’ils sont bons à l’extérieur et qu’ils ne sont pas bons à l’intérieur. La qualité d’un homme ne peut pas dépendre d’éléments extérieurs à lui. Ou il est bon, ou il n’est pas bon.
    Les cadres béninois aiment se vendre et quand ils sont bien achetés ils savent comment faire pour ne pas se faire virer. Les hommes en tant que tels ne constituent pas une richesse. C’est leur qualité qui peut faire d’eux une richesse. Certains hommes sont une véritable calamité pour notre pays et il aurait été mieux pour nous qu’ils n’eussent jamais existé. Prenez les différents Béninois qui ont eu la destinée de notre pays dans leurs mains. Aucun d’entre eux n’a créé la moindre unité de production, ni même une ferme pour indiquer aux jeunes la voie qu’il nous faut. Ils cherchent par tous les moyens à ce que le biberon de l’état reste en permanence dans leur bouche et ce jusqu’à leur mort et l’état s’occupe de leur inhumation. Il n’y a pas là de modèles pour la jeunesse et cela fait pitié.

    2-DE LA LACHETE DES HOMMES POLITIQUES DE NOTRE PAYS ET DE LA VEULERIE DES CADRES.
    AMANGBEGNON, tu as écrit :
    « L’autre, pour opérer un virage à plus de 180°, affirma, après près de deux décennies d’application, qu’il ignorait tout du marxisme.- léninisme et que cette doctrine lui avait été imposée par des cadres qui gravitaient autour de son pouvoir ».
    Mon cher AMANGBEGNON, les hommes politiques de notre pays ont, comme tu peux le voir, tendance à renier très rapidement ce qu’ils ont adopté par gourmandise, par lâcheté, sans conviction rien que pour disposer du pouvoir ou pour manger.
    Dès qu’ils sentent qu’une position politique adoptée tantôt ne donne plus à manger, qu’elle ne permet plus de disposer du pouvoir, ils retournent rapidement leur veste pour se conformer à l’ambiance du moment. Je ne sait pas de qui tu parles mais je présume qu’il s’agit du « grand camarade de lutte » qui pendant près de vingt ans s’est fait acclamer comme tel mais qui a dit après qu’il n’était pas un intellectuel. C’était sa façon à lui d’être lâche et d’immoler ses anciens amis pour se donner de nouveaux. Mais il est difficile d’immoler les idées, lui il ne le savait pas. Dans les constats que j’ai fini par faire, je suis arrivé à la conclusion que dans toute entreprise, dans tout mouvement, la conviction du plus haut dirigeant, la conviction du premier responsable constitue un élément fondamental de la victoire, un élément décisif pour le triomphe de l’entreprise, du mouvement. Kérékou était le premier responsable de la révolution. On comprend maintenant pourquoi il y avait tant de tares à l’intérieur de la révolution et pourquoi elle ne pouvait pas triompher. Le premier responsable portait les tares et les communiquait aux autres.

    C’est inouï ce que les hommes peuvent être lâches !
    Et pourtant, « la Révolution, fut une grande épopée composée et réalisée pour notre pays par des hommes et des femmes d’une exceptionnelle grandeur d’âme. Parmi eux certains ont perdu la vie, certains ont perdu leurs femmes, certaines ont perdu leurs maris, certains ont perdu leurs frères, leurs sœurs, leurs amis. Le PSD- BELIER rend hommage à eux tous pour leur courage, leur bravoure, leur abnégation et leur amour pour la patrie » Extrait de l’oraison funèbre prononcée à l’occasion de l’inhumation du camarade DANIEL DOHOU
    La majorité des cadres sont minables, mais qu’importe !
    Pourquoi les cadres sont-ils comme ça ? Ils sont comme ça parce qu’ils on fini par développer à leur niveau une caractéristique fondamentale. LE MENSONGE « L’arme de prédilection que les intellectuels militaires et civils manient avec le plus de dextérité dans leur vie privée comme dans leur vie publique pour atteindre leurs objectifs est le mensonge. Dans leur majorité, les intellectuels militaires et civils de notre pays sont menteurs :ils se mentent à eux-mêmes, ils mentent aux autres, ils mentent à leurs subordonnés, ils mentent à leurs chefs,ils mentent au peuple, ils mentent par mesquinerie, ils mentent par escroquerie, ils mentent par jalousie, ils mentent pour calomnier, ils mentent pour diffamer, ils mentent par lâcheté, ils mentent par paresse, ils mentent par gourmandise, ils mentent par haine, ils mentent pour faire du mal, ils mentent pour esquiver la manifestation de la vérité qui pourrait les confondre .Ils sont faux. Ils sont capables d’affirmer et de soutenir le faux envers et contre tous, juste pour pouvoir manger. Ils ont acquis une grande habileté à mentir. Ils manifestent une facilité inquiétante à accueillir le mensonge, à le divulguer, à le propager et à régler leur comportement individuel et collectif sur la base du mensonge propagé. Leur amour pour le mensonge est un chef-d’œuvre de honte et d’ignominie. »
    (Manifeste du PSD-BELIER , 1ere. Edition p.18.)
    Je pense qu’on peut s’arrêter là. Je dirai seulement, que les autres doivent continuer à réfléchir et à ne jamais prêter leur voix au cerveau d’autrui. C’est difficile mais c’est possible. Les hommes de courage doivent continuer à s’emparer de l’invincible arme de la réflexion et chercher par tous les moyens à diffuser le fruit de leurs réflexions.

    3- DU RÔLE D’EVEILLEUR DE CONSCIENCE ET DE DIFFUSEUR D’IDEES NOUVELLES.

    Enfin et c’est le dernier point sur lequel je vais échanger avec les amis, tu as écrit :
    « L’éveilleur de conscience doit-il suivre le peuple, même s’il se trompe ? C’est vrai que face à la misère ambiante, les populations préfèrent boucher leurs oreilles pour foncer têtes baissées dans des directions où l’odeur des expédients les attire. Mais ce n’est pas une raison pour l’éveilleur d’abdiquer. On peut être seul contre tous, c’est un choix et il faut l’assumer. »
    Mon cher AMANGBEGNON, il me plaît de rappeler que nous sommes allés à l’école fondamentalement pour acquérir des connaissances afin de les utiliser pour contribuer au changement de notre société. Aider aux transformations dans notre pays, c’est d’abord aider à conscientiser les populations, contribuer à leur prise de conscience afin qu’elles s’engagent dans les combats présents et futurs. Les cadres n’aiment pas assumer cette responsabilité jusqu’au bout par peur, par lâcheté, par paresse, par gourmandise.
    Certains dans leur Jeunesse ont eu des idéaux, de grands idéaux.
    Par exemple,
    Ils ont cru à la victoire de la vérité.
    Ils ont cru au triomphe du bien.
    Ils ont cru au triomphe de la justice.
    Ils ont été capables de s’enthousiasmer pour des idées de progrès.
    Ils ont cru en la perfection de l’homme.
    Ils ont cru à l’éradication des fléaux tels que la pauvreté, l’ignorance, la maladie, la corruption, l’impunité etc.…
    Puis, après avoir reçu quelques coups, ils ont renoncé au combat pour le triomphe de la vérité, ils ont renoncé au combat pour le triomphe de la justice, ils ont renoncé au combat pour le triomphe du bien, du beau, du sublime, ils ont renoncé au combat contre la corruption, contre l’ignorance, contre la maladie, contre l’impunité, contre tous les autres fléaux qui mettent les populations de notre pays à genoux. Ils ont renoncé à tout ce qui a été autre fois leur rêve. Aujourd’hui ils n’ont plus de rêve ou plutôt leur rêve a changé et ressemble étrangement à ce qu’ils dénonçaient pendant leur jeunesse. Ces gens-là ne sont pas des hommes du point de vue du LIGUISME, du point de vue de ma pensée politique.
    Tu comprends donc qu’ils renoncent tous à leurs idéaux, qu’ils renoncent à avancer devant les populations, qu’ils disent aux populations ‘’si vous êtes prêts je suis prêt’’, Tu comprends qu’ils veuillent suivre les populations au lieu de les éduquer et de leur indiquer la voie à suivre.
    Que les cadres aient renoncé à jouer leur rôle d’éveilleur de conscience est une calamité, puisqu’en renonçant à jouer ce rôle ils jouent fatalement, de façon consciente ou de façon inconsciente, le rôle de traîtres aux intérêts du pays. Mais ça ils ne veulent pas que quelqu’un le leur dise. A bientôt cher ami AMANGBEGNON. La lutte continue.
    GORAS GAGLOZOUN.