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EXTRADITION DE REFUGIES IVOIRIENS:Honte au gouvernement togolais

Je publie la présente déclaration sur mon blog parce qu'elle exprime mon point de vue sur la question des refugiés ivoiriens.

 

 

ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS
DE L’HOMME ET DES PEUPLES (O.D.H.P.)

02 BP 1670 Cotonou (Rép. du Bénin)

Tél : (229) : 21 03 23 98 / 97 88 84 18 / 97 98 82 18

 

 

 

L’EXTRADITION DE REFUGIES IVOIRIENS EN AFRIQUE DE L’OUEST

 

VERS LA CÔTE D’IVOIRE EST UN ABUS DE POUVOIR

 

Monsieur Moïse Lida KOUASSI, réfugié ivoirien au Togo où il s’est exilé depuis plus d’un an, a été arrêté le mercredi 6 juin 2012 et a été extradé par les autorités togolaises en Côte d’Ivoire le même jour. On peut lire dans les colonnes du journal béninois  « La Nation » qu’il « était ministre de la Défense en septembre 2002 lors du coup d’Etat manqué de rebelles venus du Nord ivoirien contre M. GBAGBO. Il s’était fait discret depuis plusieurs années, et n’a pas occupé les avant-postes dans le camp GBAGBO durant la crise de 2010-2011 ».

 

Les autorités togolaises sont dans un embarras évident pour expliquer leur acte :

 

a.       Un responsable  de la Gendarmerie a expliqué que M. Lida Kouassi a été arrêté ce mercredi 6 juin 2012 "suite à un mandat d’arrêt international lancé contre lui en juin 2011" ; c’est typiquement le même genre de mandat d’arrêt qui visait au Bénin treize (13) réfugiés ivoiriens avec les mêmes chefs d’accusation :

 

o   vol en réunion, à mains armées, commis avec violences et effraction ;

 

o   détournements de deniers publics et complicités ;

 

o   concussion et complicités ;

 

o   atteinte à l’économie publique et complicités ;

 

o   pillages et complicités ;

 

b.      Le Colonel togolais Matieyendou Mompion a indiqué dans un communiqué qu’il lisait à la télévision nationale togolaise que "la perquisition effectuée à son domicile a permis la saisie de certains documents révélant l’existence d’activités subversives tendant à la déstabilisation du régime en place en Côte d’Ivoire".

 

c.       Le Colonel Mompion a également expliqué : "En application des accords de coopération policière existant entre nos deux pays, il (M. Lida Kouassi) a été remis pour les suites de l’enquête à une délégation de l’interpol Côte d’Ivoire venue à cet effet".

 

Pure coïncidence ou résultat d’une mise en scène, le Président Alassane OUATTARA était également présent à Lomé à l’occasion d’une réunion de l’UEMOA. Preuve s’il en est d’une complicité entre les gouvernants ouest-africains sur la base de parjures. Aujourd’hui, sur la base de pressions évidentes, le Togo procède à une extradition de réfugié ivoirien, pour donner l’exemple aux autres gouvernants ouest-africains. Le prétexte d’une perquisition ne visant qu’à se donner bonne conscience sur fond d’atteinte à la liberté d’opinion.

 

En effet, selon la Convention de Genève (du 28 juillet 1951 relative au statut des Réfugiés), Article 33 - Défense d’expulsion et de refoulement : « 1.  Aucun des Etats contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. (...) » ;« l’extradition d’un réfugié sur son pays d’origine ou de persécution constituerait la négation même du principe fondamental de non-refoulement (…) ». Dans le cas où un demandeur d’asile, même si le statut de réfugié lui a été refusé, fait l’objet d’une mesure d’éloignement du territoire, le choix de la frontière doit lui être laissé ; la remise aux autorités de son pays d’origine de toute personne se trouvant dans cette situation, n’est pas acceptable et constitue un abus de pouvoir. 

 

L’ODHP dénonce l’attaque frontale des droits des réfugiés par les autorités togolaises comme partie intégrante d’un complot des gouvernants ouest-africains (en ce moment où les Présidents Boni YAYI et Alassane OUATTARA sont présidents en exercice respectivement de l’UA et de la CEDEAO) contre les libertés publiques et la Convention relative au statut des Réfugiés. En tout état de cause, l’ODHP met en garde le Gouvernement béninois contre toute extradition de réfugiés ivoiriens au Bénin vers la Côte d’Ivoire.

 

Fait à Cotonou, le 11 juin 2012,

 

Pour le Bureau Exécutif National de l’ODHP

 

Le Président

 

Signature illisible

 

Gustave ANATO

 

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