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FAUX MODELES, FAUSSES VALEURS

Je poste ce document  parce qu'il est le son de la résistance au culte des contre valeurs, un culte que développent tous ceux qui ont part à la rapine de Kérékou. Non à la tentative d'assassinat des vraies valeurs dans notre pays.

 

 

 

 

COMITE DES VICTIMES DE LA REPRESSION POLITIQUE AU BENIN

 

Tél. : 97-26-36-20 / 97-98-82-18 / 97-18-38-23 / 97-72-80-65

 

 

 

Lettre ouverte

 

A

 

-      Monsieur le Président de la République,

 

-      Monsieur le  Président de l’Assemblée Nationale,

 

-      Messieurs les Présidents des institutions,

 

-      Autorités politiques du Bénin en général,

 

Une infamie est en cours dans notre pays depuis le 03 septembre 2012. Il s’agit du fameux projet de l’ONG-SNDB de rendre hommage à Mathieu Kérékou et plus précisément de l’immortaliser comme, disent-ils, un modèle pour la jeunesse.

 

Messieurs,

 

Tout homme sensé ne peut manquer d’être indigné, à plus forte raison les victimes des forfaits de KEREKOU pendant 29 ans de mal gouvernance à la tête du pays. C’est pourquoi, une campagne contre la réhabilitation des tortionnaires et des fossoyeurs de l’économie nationale, Mathieu KEREKOU en tête est organisée depuis le 20  jusqu’au 30 octobre et se poursuivra au-delà en terme de devoir de mémoire au sujet des crimes de toutes sortes commis par Mathieu KEREKOU.

 

Dans ce cadre, les communications, les témoignages et les expositions de photo et de textes mettent à nu les crimes de sang, les crimes contre les libertés, les crimes économiques dont Mathieu KEREKOU s’est rendu coupable tout au long de son règne. On pourrait citer ses ordres de tirer à vue et sans sommation sur tout manifestant et qui ont entrainé l’assassinat de l’élève Parfait ATCHAKA, ses ordres de faire arrêter des responsables étudiants en 1976, 1979, 1985, ou des travailleurs en 1981, 1988, 1989, etc. On rappellerait à peine les assassinats dans le cadre de la lutte contre la féodalité dont les nombreuses victimes demeurent inconnues de même que reste inconnu le nombre des hommes et femmes tués lors des soulèvements à Cotonou, Abomey, Bohicon suite à l’assassinat de Michel AIKPE. En bref, KEREKOU  a semé la terreur, remplissant les prisons où nombre de détenus politiques sont morts faute de soins, poussant des gens à l’exil ou à la clandestinité. Rappelons également certains crimes économiques tels Affaire Kovacs, Vons de Cotonou, Moutons Mérinos etc. L’immunité qui lui a été accordée à la conférence nationale n’a servi qu’à le renforcer dans sa nature d’homme cynique comme osent le dire maintenant certains de ses anciens collaborateurs...Ainsi, à son retour au pouvoir, il renoue avec ses amours. On a encore connu de 1996 à 2006 des élections truquées avec une Cour Constitutionnelle aux ordres (mars 2001), des assassinats crapuleux non élucidés (inspecteur Koundé, les magistrats Dossou-Yovo et Coovi), le dépeçage et pillage du pays jusqu’à la faillite (affaire Défi emploi jeune, Bell Bénin, Béta, Hamani, Sonacop, Avion présidentiel, etc., ).  Ses exploits de déprédateur de l’économie nationale figurent dans le livre de Adoun et Awoudo (édité à la Fondation Friedrich Ebert, Cotonou).

 

Et c’est cette immunité qui est la base de l’impunité qui gangrène notre société de sorte que tant que KEREKOU ne sera pas jugé, il n’y a pas d’avancée possible pour la démocratie dans notre pays ainsi qu’on le voit avec les scandales qui fleurissent aujourd’hui. On assiste à des disparitions non élucidées, cas de Dangnivo, au déni de justice ou à la manipulation de la justice. Nombre de plaintes de victimes régulièrement faites devant les tribunaux y dorment dans les tiroirs depuis des années. Pendant ce temps on assiste à des procès commandités par le Président de la République. Le secret de l’instruction n’est pas respecté avec la complicité de procureur ou de juge d’instruction ou encore de commissaire de police.

 

Messieurs,

 

Vous conviendrez avec nous que l’initiative de présenter KEREKOU comme un modèle vise à célébrer non pas la probité, le patriotisme et le don de soi mais au contraire à magnifier un tortionnaire qui est l’incarnation du truand sans foi ni loi, du criminel qui a passé 29 ans au pouvoir pour tuer, priver le peuple de liberté afin de s’enrichir et ruiner le pays. Rendre hommage à KEREKOU, c’est sacraliser la barbarie dans les mœurs politiques, c’est immortaliser l’impunité au sommet de l’Etat.

 

Voilà pourquoi nous condamnons fermement cette odieuse initiative et demandons aux hautes autorités politiques de se démarquer de  cette tentative de déshumanisation de la jeunesse qu’on veut dévoyer de la quête de la générosité, du don de soi, du patriotisme, de la probité en lui présentant un truand et un assassin comme un modèle à suivre.

 

L’objectif inavoué, en dernière analyse, dans cette infamie c’est de faire croire que dans notre pays il n’y a pas d’hommes valeureux et vaillants qui n’ont pas du tout reculé devant la furie de Mathieu KEREKOU et dont le courage et l’esprit de sacrifice pour leur pays ont eu raison de lui et de son régime tyrannique.

 

Alors, Messieurs, le devoir de dire la vérité à la jeunesse et au peuple exige de vous de réhabiliter et d’immortaliser enfin, ici et maintenant, les martyrs et les héros qui ont donné leur vie et leur sang ou encore leurs années de formation ou de carrière pour vaincre l’autocratie et conquérir les libertés aux côtés du peuple. Vous auriez  contribué ainsi à barrer la voie à ceux qui accusent les jeunes à longueur de journée de perte des valeurs alors qu’ils ne leur montrent que les contre-valeurs comme le prouve cette funeste tentative de présenter KEREKOU comme un modèle. Il faut enfin lever l’immunité à KEREKOU, et le renvoyer devant la justice pour que cesse l’impunité. D’ors et déjà nous introduisons un dossier de recours en annulation de la loi portant immunité personnelle à Mathieu Kérékou.

 

A côté de ces solutions essentielles il restera à réaliser l’indemnisation sans délai des victimes conformément à la convention contre la torture avec la participation de leurs représentants aux commissions créées à cet effet , à prendre les lois appropriées et à faire la lumière sur les disparitions et assassinats non élucidés, le contrat de déchet nucléaire (contrat N° 35-/PR/MPS/MET/MFE/MJ/EPSP du 12 janvier 1988), les victimes des soulèvements de 1975, les victimes de la lutte contre la féodalité.

 

Avec tous nos sentiments déférents et patriotiques.

 

Cotonou, le 27 octobre 2012

 

Pour le Comité,

 

Denis Y. SINDETE

 

Commentaires

  • C'est courageux. On ne saurait oublier ni enterrer le passé mais on peut pardonner. Pourvu diriez-vous qu'il y ait de l'autre côté désir de repentir et de s'amender. Il faut peut-être exhorter le uns et les autres à se pardonner mutuellement une fois que les bourreaux d'hier auront fait amende honorable

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