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MANIFESTE DE LA LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE-5

 

 Il en sera surtout ainsi tant que les syndicats de la classe ouvrière dahoméenne continueront de se limiter à des actions épisodiques et purement corporatistes. S’arrêtant là, les syndicats n’ont pas encore clairement diagnostiqué les causes premières et lointaines de notre mal, et ils s’attaquent seulement à ses manifestations symptomatiques et superficielles. Ils ne voient pas encore les causes fondamentalement politiques du mal.

Aujourd’hui où les vielles forces politiques traditionnelles du pays commencent à s’agiter de nouveau pour revenir violer la conscience de nos masses, les travailleurs des villes et des campagnes doivent comprendre que depuis 1958, toute l’activité politique du Dahomey s’est cristallisée autour de trois hommes qui pensent s’identifier chacun à l’une des trois grandes zones géographiques naturelles du Dahomey : le Nord, le Centre et le Sud.

En fait de politique, nous n’avons connu jusqu’à ce jour que le culte idolâtre et fanatique de MM. Maga, Ahomadégbé et Apithy, dans leurs partis qui n’ont eu de programme et de doctrine que le tribalisme, le régionalisme et le népotisme. Et comme tous les faux dieux, aucun de ces démiurges n’a pu apporter le salut ni l’espoir à notre Peuple provisoirement prostré, parce qu’aucun d’eux n’a compris que le peuple Dahoméen était le vrai moteur de notre développement et le vrai producteur de richesse ; aucun d’eux n’a voulu faire confiance au peuple, s’appuyer sur lui, révéler sa conscience nationale et patriotique, et lui proposer un programme clair et une orientation progressiste. Ils ont tous tourné le dos au peuple pour courir se jeter dans les bras de leurs maîtres impérialistes dont ils n’ont cessé de nous chanter les « louanges » et les « bienfaits » ! Et au lieu de faire leur « mea culpa », ils se sont ingéniés à présenter une misère qu’ils ont aggravée, ou créée selon le cas, comme la rançon inévitable de l’accession à l’indépendance juridique. C’est pourquoi ils sont tous morts, bel et bien morts, de leur propre mort, dans  la totale indifférence du Peuple. Mais une telle situation a profité avantageusement à l’impérialisme qui, utilisant en cela la stratégie coloniale du colonel Dodds  n’hésitera pas à remettre les vieilles idoles sur leurs hôtels d’abjections.

Tout cela doit changer ! Et tout cela ne peut changer que si la jeunesse patriote de notre pays le veut et s’organise en conséquence ; tant il est vrai que la richesse du Dahomey est une richesse humaine : c’est la vitalité de sa jeunesse jusqu’ici inexplorée et inexploitée. Et tout pays dont la jeunesse attend passivement et voit venir les événements sans chercher à les provoquer et les contrôler, est un pays malade et atteint de débilité sénile. Si les vieux ont eu à bâtir le passé il revient aux jeunes de jeter les fondations solides d’un avenir plus beau et d’en être les architectes.

(EXTRAIT DU MANIFESTE DE LA LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE LNJP 09 FEVRIER 1968)


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