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Kérékou et la trahison des intérêts du peuple béninois.(1)

 

   

Kérékou et la trahison  des intérêts du peuple béninois.

 

             INTRODUCTION

Chaque peuple présente aux générations présentes et futures des modèles. Pourquoi ?

Parce que les peuples ont besoin de se renouveler, de renouveler leurs producteurs, de renouveler leurs  éducateurs, de renouveler leur morale, de renouveler leur spiritualité et toutes les valeurs fondatrices de leur vie en commun.

Depuis un certain temps, un groupe de Béninois  bien connus de nos concitoyens,  fait énormément de vacarme et de  bruit dans le pays. L’objectif de cette agitation  est, selon les dires des promoteurs mêmes, de procéder à l’immortalisation de Mathieu Kérékou de son vivant. Immortaliser Kérékou de son vivant, c’est présenter Kérékou non seulement à la jeunesse d’aujourd’hui mais aussi à la jeunesse de demain comme un modèle.

Il y a là manifestement  une immense escroquerie intellectuelle et morale. L’objet de mon intervention  n’est pas de me demander pourquoi des personnes  estiment  aujourd’hui qu’il faut immortaliser Mathieu Kérékou, de son vivant. L’objet de mon entretien est de démasquer la supercherie qui se cache derrière une telle entreprise.  Le thème  de mon intervention est :

 Kérékou et la trahison des  intérêts du peuple béninois. 

 

En quoi consiste la trahison d’un homme ? Quand peut-on dire qu’un homme a trahi ?

La trahison  c'est le geste d'une autre personne lorsqu'il est vécu ou interprété comme brisant une loyauté. Pour qu'il y ait trahison, il faut qu'il y ait déjà un lien et il faut que ce lien implique une fidélité quelconque.

       La trahison ne sort pas de zéro. Elle a besoin  d’une base, d’un point de départ. La  trahison, présuppose l’existence  d’un pacte  entre deux   ou plusieurs personnes, entre deux groupes de personnes, entre une personne et un groupe de personnes. Sans l’existence d’un tel pacte il n’est pas possible de parler de trahison. 

  Les conditions sociales, politiques, économiques, culturelles de notre pays  ont  engendré des situations particulières .Ce que  je vais dire aujourd’hui, n’a de sens que regardé comme l’expression  des sentiments d’une partie de  la génération qui, en 1972, avait  entre  22 et 25 ans. Entre cette génération et Kérékou, il y a eu un pacte. Ce pacte est matérialisé par le Discours Programme du 30 Novembre 1972.

Pour développer mon thème je  m’appuierai sur les orientations générales de toutes les organisations de jeunes et de travailleurs de notre pays de cette époque.  Je m’appuierai ensuite sur les documents suivants.

1-La Charte de la Jeunesse des 11,12 et 13 Septembre 1964

2-Le Manifeste de la Ligue Nationale de la Jeunesse Patriotique de Février 1968

3-La Charte de l’Enseignant du Secondaire et du Supérieur de JUILLET 1972

4-Le Discours Programme du 30 Novembre 1972

Enfin je  conclurai mon  travail.

 

  A-   De la ligne générale des organisations d’élèves, d’étudiants et de travailleurs des années 60.

Pour la plupart des organisations  d’élèves et d’étudiants à la veille  et au lendemain des années 1960,  être-politique, c’est fondamentalement être     anticolonialiste,  anti-impérialiste, anti-néocolonialiste. Ces fondamentaux de la lutte étaient l’aune  à laquelle devait se mesurer toute déclaration  politique, toute activité politique.

   C’est à cette source que notre génération a bu.     Elèves, étudiants, ou jeunes travailleurs, nous  étions  à l’école de l’anti-impérialisme. Nous étions   tous, élèves, étudiants et jeunes travailleurs anti-impérialistes, nous étions pour  la lutte contre la  domination étrangère de notre pays, nous voulions le changement pour notre pays, nous voulions l’indépendance de notre pays et un mieux-être pour ses habitants, en un mot,  nous voulions la révolution. « L’élément le plus important, l’élément fondamental  de toute l’activité politique des jeunes de ces années 60 est d’avoir fondé tous les changements sociaux de la société béninoise, toutes les transformations  politiques, économiques, sociales et  culturelles sur la résistance  de tous à la domination étrangère. » Même les organisations d’obédience religieuse ne pouvaient pas montrer leur amitié avec les groupes représentant les intérêts étrangers. Telle était la ligne générale des organisations d’élèves, d’étudiants et de travailleurs des années 60.

 

 B  -  LA CHARTE DE LA JEUNESSE DAHOMEENNE

C’est le tout premier document dont s’est doté la Jeunesse de notre pays pour éclairer sa route du point de vue organisationnel et du point de vue politique. Le séminaire  qui a permis de doter la jeunesse de notre pays de cette Charte  a eu lieu à Cotonou les 11,12 et 13 Septembre 1964. Du point de vue organisationnel la Charte préconisait de faire tous les efforts pour unifier la jeunesse de notre pays dans un seul et même mouvement de jeunes.

Du point de vue politique, la Charte prescrivait comme exigence du futur mouvement la lutte commune contre la domination étrangère. La Charte a exercé une grande influence sur la majorité des organisations de jeunes qui sont nées après et toutes ont toujours mis au moins une phrase pour se référer à la Charte.La Charte prescrit l’unité de la jeunesse.Elle prescrit à toute la jeunesse la lutte contre la domination étrangère.            (la suite demain)  

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