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GREVE DES TRAVAILLEURS: La lutte continue pour des victoires encore plus grandes.

 

                Editorial du journal le Social Democrate:

               GREVE DES TRAVAILLEURS:

 La lutte continue pour des victoires encore plus grandes.

    

La grève des travailleurs  déclenchée en Janvier 2014  par les centrales pour protester contre la répression criminelle de la marche pacifique du 27 Décembre 2013 a duré quatre mois. Elle est passée par plusieurs phases qui auraient pu marquer sa fin. J’appelle ces phases des tournants.

  Ce que j’appelle tournants, ce sont des moments où les travailleurs font face à quelque chose de nouveau dans le cours normal de la grève, quelque chose de nouveau qui porte une charge de désagrégation de la grève, une charge qui tend d’abord à briser la grève, à la dissoudre. Les travailleurs sont alors  obligés de faire appel à une plus grande créativité pour faire face à la situation nouvelle qui se crée, s’ils veulent continuer la grève et exiger la satisfaction de leurs revendications

   Ainsi, aussitôt après le déclenchement de la grève,  Boni Yayi a asséné au mouvement le grand coup de marteau des   défalcations. Les travailleurs ont répondu : « Ne défalquez pas, supprimez les salaires » puis ils ont renforcé le mouvement de grève. Boni Yayi s’est rendu compte que ça n’a pas marché. Les travailleurs ont triomphé et le tournant est victorieusement franchi par les grévistes.

   S’en suivront les tournants   de la remise des défalcations,    de la levée de la motion de grève  du  Front des trois ordres d’Enseignement,   de l’annulation par Yayi  des concours frauduleux,   de la non-signature de la motion par les quatre centrales que sont   la CSA-BENIN, la CGTB, la CSPIB et la COSI-BENIN.

  Tous  les tournants qui provenaient   du gouvernement (donc de l’extérieur du mouvement de grève,) n’ont pas créé autant de problème  que les tournants provenant de l’intérieur du mouvement de grève, c’est-à-dire  des grévistes eux-mêmes. Cela est tout à fait conforme aux lois de la dialectique :les ennemis de l’intérieur créent plus de dégâts que ceux de l’extérieur.(Adjahoui a dit :gbonou kin ma gni kindé).

    Parmi les tournants  qu’a connus le mouvement de grève de Janvier 2014, deux tournants prennent leur racine au sein même du mouvement de grève. Ils ont eu les conséquences les plus désastreuses  sur le mouvement et ont exigé de la part des grévistes beaucoup plus d’énergie et de créativité. Il s’agit  du tournant causé par la suspension de la grève opérée par  le Front des trois ordres d’Enseignement et surtout de la suspension-  décidée par  les dirigeants   des quatre centrales que sont  la CSA-BENIN, la CGTB, la CSPIB et la COSI-BENIN. Ces deux tournants ont causé beaucoup de tord au mouvement de grève des travailleurs, pace que ces actes ont déséquilibré psychologiquement les grévistes et ces derniers sont obligés de se réarmer avant de continuer le combat.

Bien sûr que les travailleurs ont en définitive toujours  su administrer la riposte qu’il fallait à chaque tournant pour aller de l’avant et continuer la lutte mais il est clair qu’ils auraient préféré se passer de telles épreuves.

   Comme nous l’avons déjà dit dans notre déclaration du 09 Février 2014, le mouvement de Janvier a créé des ressources  qu’aucun autre mouvement des travailleurs n’a jamais créées dans notre pays par le passé. Il s’agit fondamentalement de la mise en place des comités départementaux  de luttes, et c’est de ces comités qu’est venue la solution face au tournant causé par la suspension  des quatre centrales que sont la CSA-BENIN, la CGTB, la CSPIB et la COSI-BENIN. 

En effet,  les comités départementaux de luttes des travailleurs réunis à Azové le 10 Mai 2014 (tous les départements ont été représentés !)  ont décidé de ce qui suit après analyse de la situation concrète dans le pays : 

  « La 4ème rencontre prend acte de l’attitude nouvelle des enseignants  à la reprise des cours avec un désintérêt  manifeste aux activités pédagogiques. Il y a là une forme nouvelle de résistance  face aux refus du pouvoir  de Boni Yayi de satisfaire les revendications tout en n’offrant aucune perspective  pour un réaménagement sérieux du calendrier scolaire ; elle vient s’ajouter aux formes aujourd’hui appelées que sont les AG, les sit-in, les marches, toutes autres  formes qui permettent  le maintien  de la pression sur le pouvoir failli »

Le mérite des travailleurs  est donc  d’avoir mis en place au cours des   grèves de Janvier 2014  des   comités départementaux  de luttes et ce sont ces comités  qui sont devenus l’organisation qui aujourd’hui permet aux travailleurs  de pouvoir se  replier en ordre sans trop de dommage pour le mouvement.  

   Avec la rencontre d’Azové, les travailleurs  reprennent en main le contrôle de la grève  et annulent complètement le désordre moral et psychologique engendré par   la suspension -trahison     des quatre centrales que sont la CSA-BENIN, la CGTB, la CSPIB et la COSI-BENIN.

 Les Comités Départementaux  ont suggéré aux deux Secrétaires Généraux restés fidèles aux travailleurs à savoir les SG de la CSTB et de la FESYNTRA-FINANCES, de   prendre en compte la nouvelle situation constatée au niveau des travailleurs afin de laisser ces derniers inventer et développer les nouvelles formes qui leur paraîtront plus adaptées pour leurs combats revendicatifs. Le jeudi 15 Mai, les deux Secrétaires Généraux de la CSTB et de la FESYNTRA-FINANCES prennent en compte la suggestion  des Comités  Départementaux de luttes et suspendent la grève sous sa forme  du 7 Janvier 2014. La date du 10 Mai 2014  est donc la journée de la victoire des travailleurs  sur Boni Yayi.

C’est la journée de l’institutionnalisation des comités départementaux de luttes et  c’est la plus grande victoire des travailleurs au cours de ces mouvements de Janvier 2014.

   Au moment où les travailleurs déclenchaient leur mouvement de grève le 7 Janvier 2014, ils croyaient tous que leurs revendications pouvaient être satisfaites avec Boni Yayi. Quatre mois après,  ils    se rendent compte que Yayi n’a cédé sur rien. Les travailleurs ont compris qu’il leur faut voir plus loin que les revendications corporatistes s’ils veulent que soient satisfaites leurs revendications corporatistes. Voir plus loin  que les revendications corporatistes, c’est savoir que tant que Yayi sera au pouvoir, les travailleurs et surtout les enseignants n’auront rien.  

 Or il s’agit de revendications vitales pour les travailleurs. Aujourd’hui, la grande majorité des travailleurs en général et surtout la grande majorité  des enseignants en particulier sait que si l’on veut avoir 1.25, si l’on veut avoir la sédentarisation des vacataires, si l’on veut voir sanctionnés les violateurs des  libertés, il faut à tout prix chasser Boni Yayi. Il y a là une évolution notoire de l’état d’esprit du monde du travail.

   Yayi doit s’en aller, il est devenu  l’obstacle N° 1 sur la route de l’émancipation des travailleurs et du peuple béninois. Les travailleurs savent maintenant que l’insurrection est la seule alternative qui leur reste, la seule alternative qui reste au peuple et c’est le moins onéreux pour lui. Boni yayi a fait faire un bond  qualitatif  aux travailleurs du BENIN. Pour avoir méprisé leur mouvement et avoir fait comme si de rien n’était, pour avoir refusé de négocier sérieusement, pour avoir excellé dans le dilatoire irresponsable, il a transformé le mouvement de grève  en un cancer qui va finir par tuer son système, le système honni de la droite béninoise gourmande , paresseuse et cupide. La grève fera désormais partie intégrante de notre vie et nous ne pourrons plus vivre sans elle.

Courage à vous tous, vous qui marchez  sur la grand route de l’émancipation des travailleurs et du peuple béninois !

                             Goras GAGLOZOUN

 

 

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