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EXTRAITS DU MANIFESTE DU PSD-BELIER pp17-25


     Mais avant d’aborder ces conséquences, il convient de dire un mot très bref sur le mensonge comme arme de bataille des intellectuels militaires et civils de notre pays.
L’arme de prédilection que les intellectuels militaires et civils manient avec le plus de dextérité dans leur vie privée comme dans leur vie publique pour atteindre leurs objectifs est le mensonge. Dans leur majorité les intellectuels militaires et civils de notre pays sont menteurs.
Ils se mentent à eux-mêmes, ils mentent aux autres, ils mentent à leurs subordonnés, ils mentent à leurs chefs, ils mentent au peuple, ils mentent par mesquinerie, ils mentent par escroquerie, ils mentent par jalousie, ils mentent pour calomnier, ils mentent pour diffamer, ils mentent par lâcheté, ils mentent par paresse, ils mentent par gourmandise, ils mentent par haine, ils mentent pour faire du mal. Ils mentent pour esquiver la manifestation de la vérité qui pourrait les confondre. Ils sont faux. Ils sont capable d’affirmer et de soutenir le faux envers et contre tous, juste pour pouvoir manger. Ils ont acquis une grande habileté à mentir.  Ils manifestent une facilité inquiétante à accueillir le mensonge, à le divulguer, à le propager et à régler leur comportement individuel et collectif sur la base du mensonge propagé. Leur amour pour le mensonge est un chef d’œuvre de honte et d’ignominie.
Ainsi, donc, depuis 1960 et particulièrement depuis 1972, les intellectuels militaires et civils, paresseux, gourmands et armés du mensonge ont conduit le pays à la tombe.
                   LES CONSEQUENCES
      Cette façon désastreuse de gérer notre pays a engendré des conséquences inouïes sur les comportements des béninois en général et de la jeunesse en particulier.
La première de ces conséquences est le goût de la vie facile et la corruption généralisée.
Tous les agents subalternes et cadres supérieurs des forces armées ne pensent qu’à s’enrichir. La course aux biens matériels est la seule qui les préoccupe. En conséquence le travail pour lequel ils sont payés ne sera jamais bien fait. Que ce soit sur les routes où il s’agit d’abord d’assurer la sécurité du voyageur, ou dans les bureaux des douanes où il s’agit de faire rentrer des fonds pour le compte du budget national, le comportement des agents est le même : ‘’ Tout pour moi, rien pour le pays ‘’.
Ainsi les agents  des services de douanes et les agents de la gendarmerie, s’en mettent plein la poche et ils le font sans considérer leur grade ni leur ancienneté. Et ils manient d’importantes sommes alors que leur grade et leur ancienneté ne leur permettent pas ce train de vie.
Leur comportement est une conséquence de la façon dont les intellectuels militaires et civils ont géré notre pays pendant les trente dernières années et surtout depuis 1972.
De même les commerçants mus par le gain facile ne veulent pas payer les droits de douanes au budget national. Tout leur effort consiste à corrompre les agents chargés des services dont ils ont besoin pour faire rentrer leurs marchandises à l’intérieur du pays. Le corrupteur est d’accord avec le corrompu. Tout va bien et tout baigne dans l’huile.
Cette plaie que constitue la corruption s’est étendue à tous les secteurs de la vie sociale, et même dans l’administration générale, les dossiers ne peuvent avancer que lorsqu’on y dépose un ‘’ caillou’’. Le caillou, c’est l’instrument de corruption que tout utilisateur des services de l’administration générale ou autre doit mettre en œuvre. Si l’on regarde bien donc, la corruption est généralisée à tel point qu’aucun rouage de l’appareil d’état n’est épargné, aucun béninois n’est épargné.
Ceux qui se refusent à entrer dans le jeu sont considérés comme des fous. Comment un pays peut –il avancer avec une plaie aussi puante et aussi paralysante ?
La jeunesse ayant constamment devant les yeux la splendeur de la puissance dont jouissent les paresseux en raison de la magouille et de la corruption, est amenée tout naturellement à renverser les valeurs. Travailler ne sert à rien puisque ce sont ceux qui font l’effort qui croupissent dans la misère et la pauvreté.
Etre honnête ne sert à rien, puisque ce sont les malhonnêtes qui se font une place au soleil et disposent de tout, ce sont les voleurs qui sont montrés en exemple, ce sont les gens de mœurs  légères qui donnent les leçons de grande moralité aux autres, ce sont les menteurs qui tiennent le peuple en haleine et l’entraînent loin de ses intérêts et de ses préoccupations.
Bref les valeurs qui devraient servir de base pour une éducation saine et sereine de la jeunesse sont renversées et abandonnées au profit de contre valeurs destructrices de la société.
L’influence néfaste que cette gestion honteuse des intellectuels militaires et civils a sur la jeunesse est de loin ce qu’il y a de plus grave en raison des séquelles durables que cette conséquence peut avoir sur la société pendant, non pas des années mais des générations.
L’horizon est pratiquement bouché pour la jeunesse qui de ce fait n’est tentée dans son ensemble que par tout ce qui brille. Pour la jeunesse en effet, les voies les plus grandes qui sont ouvertes sont celles de la délinquance et de la déliquescence dans lesquelles la politique du pays la pousse. C’est là, dans la délinquance, dans la drogue, que la jeunesse plaît aux intellectuels militaires et civils machiavéliques qui ont dirigé notre pays pendant ces trente dernières années.
Dans le fond et sur le plan psychologique, une photographie psychique de notre société, la montrerait comme au lendemain d’une guerre. Dans cette photographie des ruines, la jeunesse est déboussolée, désorientée, perdue et ne sait où donner de la tête.
Ainsi le plus grand effort dont les intellectuels militaires et civils ont été capables en trente ans de gestion des affaires de notre pays est de nous donner un pays pas digne de ce nom, une jeunesse désemparée, une société atteinte de psychose, des brigands de grands chemins qui disposent du pays à leur guise. Quel beau palmarès.
Tous ceux qui sont honnêtes doivent se lever pour exiger que la morale entre dans la gestion des affaires d’Etat.
Il ne s’agit pas d’une entrée sporadique et conjoncturelle comme on le fait ces temps derniers, mais que la morale prenne carrément possession des lieux et y reste. Seule une telle prise de possession des lieux où sont gérées les affaires de notre pays peut nous permettre de le sauver.
Plus que les dizaines de milliards volés et escroqués au pays, ces comportements mentaux et psychologiques constituent le mal des maux que les intellectuels militaires et civils ont imposés à notre peuple et ce mal des maux prendra, pour guérir, non pas des années, mais des générations entières c’est de sa guérison que nous pouvons attendre le salut de notre pays. Car ce comportement est en lui seul générateur du vol d’autres milliards dans des proportions infiniment plus grandes. C’est à ce mal des maux que nous  devons nous attaquer avec des méthodes véritablement propres à l’éradiquer.
                                                             

              TROISIEME PARTIE

              QUE FAIRE ?
    Pour mener ce combat, des béninois se sont mis au travail depuis une dizaine d’années et viennent de se doter de l’instrument de leur lutte.

      LE PARTI SOCIAL DEMOCRATE LE BELIER
    Parti Social Démocrate, Pourquoi ?
    Notre organisation est un parti parce qu’elle inscrit directement et ouvertement son action dans la perspective d’un projet de société pour notre pays.
    La composante essentielle de notre action politique sera sociale. Notre conviction profonde est qu’il ne peut exister de bonheur véritable pour aucun homme digne de ce nom dans une société où des hommes, des femmes et des enfants meurent quotidiennement de faim, de maladie et de misère, dans la pauvreté et l’ignorance.
Il est répugnant de voir mourir quelqu’un pour avoir trop mangé en face d’autres hommes qui meurent de faim.
Il est répugnant de voir quelqu’un donner de la viande fraîche à son chien quand d’autres hommes meurent de faim à côté.
Notre lutte sera une lutte pour le progrès social et pour une plus grande justice sociale, car comme le dit RAOUL FOLLEREAU « nul n’a le droit d’être heureux tout seul ».
Notre organisation est démocrate parce que la détermination des grandes lignes de son action et le choix  de ses priorités se feront sur la base de la démocratie.
Par ailleurs nous voulons, dans un effort commun, sublime et soutenu renouer avec les traditions de tolérance plusieurs fois séculaires de notre peuple et réapprendre à travers le P.S.D-BELIER à vivre une vie non artificielle mais pleine de richesse morale.
Car l’homme et l’homme seul doit rester l’alpha et l’oméga de toute notre entreprise et toutes les institutions qui y travaillent recevront notre indéfectible soutien.
Ces traditions plusieurs fois séculaires de notre peuple nous enseignent mieux que toutes les littératures du monde que les couvents, les églises et les mosquées coexistent pacifiquement et qu’aucun homme, aucune femme ou aucun enfant de nos villes et de nos villages ne s’offusquent guère du fait que certains soient catholiques, et d’autres animistes, musulmans, protestants ou encore d’autre obédience religieuse.
C’est dans cette tolérance de notre peuple que les militants du P.S.D-BELIER puiseront les linéaments, les grandes lignes de leur actions politiques, culturelles, économiques, éducatives et sociales. C’est pourquoi le P.S.D-BELIER accueillera à bras ouverts quiconque veut militer en son sein au regard de son programme qu’il soit catholique, protestant, musulman, vodouiste, athée, rosicrucien franc – maçon, eckiste, christianiste céleste ou de toute obédience religieuse. La tolérance dans ce cas exige de ne pas prendre le P.S.D-BELIER comme centre d’un combat religieux ou philosophique quelconque qui exténuerait les forces réelles du PSD-BELIER.
De même que la tolérance de notre peuple ne l’a pas obligé à supporter le voleur et le brigand, le P.S.D ne tolérera pas de voleur ni de brigand en son sein.
Cela implique que tout militant du P.S.D-BELIER doit être en mesure à tout instant de justifier l’origine de ses biens.
Tout membre du P.S.D-BELIER doit savoir que sa vie privée peut porter atteinte à l’image de marque du Parti. C’est pourquoi tout comportement de tout membre du parti, que ce membre soit militant à la base ou dirigeants à quelque niveau que ce soit, tout comportement, disons – nous, qui serait de nature à porter atteinte à l’intégrité morale du Parti sera proscrit et condamné.
Chaque membre du P.S.D-BELIER doit donc garder pure et immaculée l’image du Parti et travailler de toutes ses forces à son amélioration et à son renforcement.
L’emblème du P.S.D-BELIER est le bélier de couleur noire brandissant un drapeau vert et rouge dans sa main gauche, le tout sur un fond doré.
Le bélier est un animal pacifique, tolérant.
Mais le bélier est aussi un animal prêt au combat.
C’est pourquoi il est le symbole de notre volonté de tolérance et de combat pour que triomphe dans notre pays la justice, la liberté, la démocratie en même temps que soient sauvegardés les droits fondamentaux de la personne humaine.
Le vert symbolise la terre de nos aïeux, cette terre merveilleuse que nous aimons de tout notre cœur du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest.
Le rouge symbolise le courage qu’il nous faut pour en faire un pays respecté et digne et où l’on soit heureux de vivre.
La couleur dorée symbolise la richesse de notre pays.
Les thèses du parti Social Démocrate dans les domaines politique, économique, social, culturel, feront l’objet de publication dans son organe ‘’ Le Social Démocrate’’.
Notre idéal dans l’édification du parti est de faire en sorte que le P.S.D soit la synthèse vivante de notre société où vivent côte à côte des hommes des femmes, des croyants et des non – croyants ou ceux qui se proclament tels, des intellectuels, des non – intellectuels, des paysans et des ouvriers, des artisans et autres travailleurs manuels, des éleveurs et des pêcheurs, des commerçants et des industriels, tous ayant en commun l’honnêteté et l’amour du travail et du prochain de même que la tolérance, qui est une des vertus des habitants de notre pays.


                                        QUATRIEME PARTIE
        QUE FAUT – IL CONCLURE ?
    Nous sommes sûrs que les hommes et les femmes de notre pays comprendront notre manifeste et qu’ils seront indulgents envers nous. Notre bataille est une bataille de très longue haleine. Nous ne promettons pas la lune à qui que ce soit. Nous ne la promettons pas à nos enfants. Mais nous voulons que ceux qui ont été victimes de la gestion désastreuse de notre pays ne se découragent pas, qu’ils sèchent leurs larmes et qu’ensemble, nous nous mettions au travail pour nous assurer à nous – mêmes et à la postérité une vie meilleure.
Nous sommes sûrs que la jeunesse de notre pays nous comprendra, et saisira par cela nos possibles erreurs dans l’analyse de la situation politique et sociale de notre pays depuis ces trente dernières années, les préoccupations qui sont celles du P.S.D.
C’est pourquoi le P.S.D appelle tous les béninois qui sont contre la paresse, contre la gourmandise, contre la malhonnête, la mesquinerie et le mensonge, tous les béninois qui luttent pour une plus grande justice sociale et pour le progrès sociale, le P.S.D appelle tous ces béninois non pas nécessairement  à militer tous au sein du P.S.D-BELIER, mais à militer pour une nouvelle façon de conduire les affaires de l’Etat, une nouvelle façon de mener les activités politiques dans notre pays.

 

 

(EXTRAITS DU MANIFESTE DU PSD-BELIER 1990 pp17-25) 

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