DANIEL DOHOU
DANIEL DOHOU MILITANT DE LA LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE.
Militant de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE, DANIEL DOHOU appartient à notre génération, la génération médiane, celle qui a été formée par la première génération et qui, à son tour, a formé la troisième génération. La troisième génération est la dernière puis qu’il n’y en a pas eu d’autre, la dissolution de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE étant intervenue en 1974. A partir de cette date on ne parlera plus officiellement de la LNJP et plus personne ne va se réclamer de la LNJP.
La première génération est celle de ceux qu’on appelle les anciens. C’est la génération qui a fondé la LNJP, une organisation de masse.
La première génération s’est engagée dans le feu de l’action dans divers secteurs de la vie nationale.
-Elle a, par une politique de large union, imposé le soutien au processus révolutionnaire du 30 Novembre 1972.
-Elle a travaillé à la fondation de l’instrument de lutte révolutionnaire qu’aurait dû être le PARTI DE LA REVOLUTION POPULAIRE DU BENIN (PRPB), instrument dont les ennemis se sont saisis pour nous en frapper et liquider le processus d’émancipation du peuple béninois.
Dans un suprême et dernier effort, la première génération mis fin à l’expérience du PRPB. Son génie réside un peu en cet acte de portée historique qui libère la pensée, les idées et les initiatives.
Ainsi donc, comme il est rappelé plus haut, à partir de 1974 on ne parlera plus officiellement de la LNJP et plus personne ne va se réclamer de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE.
Aujourd’hui, les Béninois des deux sexes qui ont quarante ans et même plus et qui sont autour de nous ne connaissent pas ce que fut la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE. Il y en a parmi eux qui n’en ont jamais entendu parler. Nous avons, nous- mêmes, adopté et appliqué une incompréhensible loi du silence contre la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE. Nous avons adopté et appliqué une loi du silence contre ce à quoi nous avons sacrifié notre vie et une partie de la vie de ceux qui sont les nôtres. Nous avons fait tout cela pour nous plier aux exigences de nos ennemis, pour avoir leur soutien au processus du 30 Novembre1972. Aujourd’hui, nous sommes obligés de nous rendre compte que nous n’avons rien gagné dans ce silence que nous voulions salutaire pour notre Pays. Notre pays n’y a rien gagné et les ennemis sont devenus plus audacieux et plus criminels vis-à-vis de nous.
Depuis 1974, plus personne n’a parlé publiquement de la LIGUE en tout cas pas à ma connaissance. En 1999 j’ai donné une interview au Journal « LE MATINAL ». Les journalistes m’ont posé la question suivante.
QUESTION : « Vous avez fait vos premiers pas politiques au sein de votre parti (PSD-BELIER) ou dans une autre formation politique ? »
REPONSE : « En politique, j’ai fait mes premiers pas dans la Ligue Nationale de la Jeunesse Patriotique, ( LNJP).Comme je le disais plus haut , la LNJP était une organisation de jeunes qui regroupait les jeunes de toutes les régions sans distinction aucune. J’y ai milité avec la Foi et l’Espérance qui furent les nôtres à la fin des années 60 et au début des années 70. C’est au sein de la Ligue que j’ai appris à comprendre ce que signifient les déclarations politiques, ce que signifient les actes politiques, ce que signifient quelquefois même les simples regards. C’est au cours de mon militantisme au sein de la Ligue que j’ai su que la plupart de mes compatriotes ont leur cerveau dans leur estomac. C’est dommage, mais c’est comme ça et tout le monde peut s’en rendre compte tous les jours. » (cf LE MATINAL DU LUNDI 25 JANVIER 1999.)
En Octobre 2005 au CONGRES du PSD-BELIER, nous avons proclamé « que nous sommes dépositaires de toutes les luttes, de tous les combats de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE (LNJP) dans ce que ces luttes ont de progressiste pour l’émancipation du peuple Béninois et pour chaque Béninois. » Maintenant que nous sommes tous en train de tomber l’un après l’autre, il est nécessaire de rompre le silence comme le fit, dans la légende, le dernier termite avant de se jeter dans l’eau bouillante dans laquelle sont tombés ses amis, tous victimes de la trahison.
Si la mission accomplie par la première génération est si claire et si nette, quelle est alors la mission que la deuxième génération s’est assignée ?
Elle devait reprendre le combat là où la première génération l’a laissé.
La Première génération a fondé la LIGUE et parmi les nombreux appels généraux qu’elle a lancés, il y a l’appel général de Juillet- Août 1970 pour la ‘’ CREATION DU PARTI D’AVANT-GARDE DES TRAVAILLEURS’’. Après cet appel général, il n’y a pas eu de document annonçant la fondation d’un Parti par les responsables de la LNJP. La deuxième génération peut, à juste titre, estimer que c’est à cet endroit que la première génération a laissé le combat. Nous avons essayé, en tenant compte des possibilités qui étaient les nôtres, d’aller vers la fondation du parti, sans précipitation. Pour l’essentiel cette mission est achevée. Nous sommes à présent dans la phase d’édification du Parti à une époque de l’avancée prodigieuse des non-valeurs.
La deuxième génération doit aussi faire la synthèse théorique de toute l’activité inspirée et conduite par la Première génération dans les domaines politique, économique, social, éducationnel, culturel, artistique, moral et autres. Cette mission a, elle aussi, commencé et va être poursuivie.
(EXTRAIT DE "HOMMAGE A DANIEL DOHOU" LE 6 Octobre 2007 A BANIGBE)