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MANIFESTE DE LA LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE-4

 

Tout irait certainement mieux si les sociétés d’exploitation capitalistes de la place étaient sérieusement contrôlées et correctement imposées, si une politique conséquente des prix et des loyers était pratiquée et si la nationalisation hardie de certains secteurs d’activités vitaux de la Nation était engagée. Tout irait certainement mieux si les concessionnaires et les fossoyeurs de nos finances publiques étaient châtiés de manière exemplaire, et si les biens scandaleusement mal acquis par ces mauvais citoyens étaient restitués au peuple. Le peuple dahoméen qui est doué d’un génie créateur extraordinaire et qui est capable de très grands sacrifices lorsqu’il sait que ses sacrifices servent réellement sa dignité et sa souveraineté sur tous les plans, sait aussi que tout irait mieux le jour où émergerait de son sein, dans la lutte, d’authentiques dirigeants en mesure de défendre courageusement et jusqu’au bout ses intérêts fondamentaux et légitimes.

Oui ! Notre peuple saura étancher sa soif légitime de dignité de respect de sa souveraineté nationale et internationale. Trop longtemps il a été ulcéré dans sa chair et dans son âme des humiliations et des vexations constantes que certains impérialistes se font aujourd’hui un malin plaisir de lui infliger. Et, au lieu d’une sincère amitié avec notre peuple, l’expérience a démontré plus d’une fois que ses soi disant nos « amis », préfèrent sceller sur notre dos une amitié personnelle avec les valets qu’ils ont hissés au pouvoir. Notre Peuple n’a pas la mémoire courte et il se souviendra qu’aux heures douloureuses de son histoire alors qu’il se débattait dans les difficultés, ses « Amis » (!!) lui ont préféré des individus qu’il à définitivement vomis. Notre peuple saura mettre fin à la vassalisation de sa politique extérieure vis-à-vis de l’étranger, reconnaître ses vrais amis ; il saura faire taire définitivement les sempiternelles jérémiades des valets locaux qui, lorsqu’ils ne sont pas « revenus les mains vides » (!!) de Paris ou de Washington, mais les poches vides, nous ont toujours ravalés, et sans vergogne, au rang de tristes mendiants internationaux il faut que ça change !

En octobre 1963, le peuple Dahoméen s’est dressé comme un seul homme et, armé de simples rameaux, symbole de son pacifisme il a renversé le régime impopulaire anti-national du PDU. Mais très vite les fruits de ce soulèvement populaire lui furent usurpés par une poignée non moins anti-populaire et anti-nationale de la bourgeoisie nationale regroupée dans le PDD. Ce ne pouvait donc être qu’un simple changement d’hommes à la tête de l’Etat, mais non pas d’orientation politique et de méthode de travail.

Tout récemment avec les grandes journées de grèves de Décembre 1967, la victoire incontestable des travailleurs sur le  régime militaro- bureaucratique du Général SOGLO, quoique importante, est restée incomplète, et pour cause. Demain, il en sera ainsi tant que l’armée continuera d’être la seule force organisée et disciplinée de ce pays, tant que les masses laborieuses ne mettraient pas sur pied, démocratiquement leur propre organisation pour défendre leurs intérêts et lutter contre les exploiteurs de notre pays. Il en sera surtout ainsi tant que les syndicats de la classe ouvrière dahoméenne continueront de se limiter à des actions épisodiques et purement corporatistes. S’arrêtant là, les syndicats n’ont pas encore clairement diagnostiqué les causes premières et lointaines de notre mal, et ils s’attaquent seulement à ses manifestations symptomatiques et superficielles. Ils ne voient pas encore les causes fondamentalement politiques du mal.

(EXTRAIT DU MANIFESTE DE LA LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE LNJP 09 FEVRIER 1968)


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