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Kérékou et la trahison des intérêts du peuple béninois.(5)

 

          SEPTIEME EXTRAIT

 

 -Sur le plan de la politique intérieure notre objectif fondamental est de développer les libertés individuelles et collectives et de garantir leur exercice effectif.  

  (DISCOURS  PROGRAMME du 30Novembre 1972)

 

Sans la garantie des libertés individuelles et collectives  point de développement réel. Kérékou   n’a   développé  ni les libertés individuelles, ni les libertés collectives. Il  a jeté en prison  tous ceux qui ne lui plaisaient pas. Il a utilisé l’Etat pour réprimer sans ménagement ceux qui critiquaient ses méthodes de travail et de gouvernement. Pour ne pas avoir développé les libertés individuelles et collectives comme il l’a proclamé dans le Discours Programme, pour avoir réprimé la liberté d’opinion,  Kérékou ne peut pas être présenté comme un modèle à la jeunesse  et au peuple travailleur de notre pays.

 

         HUITIEME EXTRAIT

 -Imposer le respect du bien public et restaurer le prestige moral qui devrait être attaché à l’exercice de fonctions dirigeantes au sein de la société.

  (DISCOURS  PROGRAMME du 30Novembre 1972)

 

Kérékou n’a pas pu imposer le respect du bien public. Pour garantir la protection du bien public, il a été mis sur pied dans toutes les unités de production des Comités de Défense de la Révolution CDR. Les CDR  avaient la mission de protéger les biens des unités de production contre les malversations et la mauvaise gestion. Les DG ne voulaient pas entendre parler des CDR.  C’est pour cette raison qu’ils ont déclenché contre les CDR une violente bataille dès le départ. C’est avec la complicité de Kérékou que les DG des sociétés (nommés par Kérékou) ont massacré  CDR et les ont réduits au silence.  Les CDR réduits au silence, les DG   pouvaient détourner en toute liberté les biens des sociétés dont ils avaient la charge. Les travailleurs réduits au silence, les ministres et les DG pouvaient tailler comme ils le voulaient dans le bien public.  Au moment où Kérékou part du pouvoir (contre son gré) tout le  « le prestige qui devrait être attaché à l’exercice de fonctions dirigeantes dans la société », tout ce prestigedis-je,  a complètement disparu. Aujourd’hui  les populations regardent les dirigeants à tous les niveaux  comme des escrocs, des brigands, des voleurs des richesses du pays, des gens qui ne méritent aucun respect. Kérékou a saboté le respect du bien public, il a saboté le contrôle de la gestion par les travailleurs des unités de production. La société béninoise ne  peut  présenter comme modèle un homme qui a présidé à la mise en place d’un tel système de destruction du bien public. 

 

            NEUVIEME EXTRAIT

 

- L’attribution à l’Etat du monopole de l’exportation de tous nos produits et de l’importation de certains produits de grande consommation.

  (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

Pour atteindre l’objectif de donner à l’Etat le monopole de l’importation de certains produits de grande consommation,  des offices et sociétés d’Etat ont été créés.

C’est le cas de l’AGB et de l’ONP.

 L’AGB (Alimentation Générale du Bénin) a été créée  et disposait du monopole de l’importation et de la vente des denrées de première nécessité et  de grande consommation. L’AGB était chargée de gérer tous les dons  alimentaires que recevait le pays. Et pourtant elle est tombée en faillite ! Comment peut-on tomber en faillite en vendant des dons ? AGB en faillite, les petits employés sont  jetés au chômage et dans la misère, les dirigeants  sont nommés à d’autres postes de responsabilité et les grossistes privés se font beaucoup d’argent et à tour de bras. Kérékou n’a pas sanctionné les responsables de cette faillite inacceptable, il les a promus au contraire. Or il y a là manifestement  une trahison  de la vision exprimée le 30 Novembre 1972.

    « L’ONP (Office National de Pharmacie) avait le monopole de la vente de tous les médicaments dans notre pays. L’ONP  a pourtant fait  faillite.  Comment comprendre cette faillite autrement que par la gourmandise de ceux qui ont dirigé cet office et la protection dont ils ont bénéficié de la part du chef de l’Etat ? Aucun des dirigeants qui ont conduit cette structure à la faillite n’a été sanctionné. Tous ont  bénéficié de la complicité de Kérékou  et ont joui et jouissent toujours de l’impunité. C’est pour toutes ces raisons que nous ne pouvons pas   présenter Kérékou comme modèle à la jeunesse béninoise.

                     

        DIXIEME EXTRAIT

 

-      La résiliation de tous les baux administratifs, l’harmonisation des indemnités de logement aux ayant droit et la construction de bâtiments administratifs et d’immeubles d’habitation à loyer modéré (HLM);

  (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

 

Au moment où Kérékou proclamait le Discours Programme, notre pays  payait cent millions de francs pour les baux administratifs. Au moment où il quitte le pouvoir (contre son gré), le pays paye plusieurs milliards de francs pour les baux administratifs. Ici également l’échec  est patent. Le système du bail  administratif est le suivant : des personnes qui ont eu de l’argent un peu facilement achètent des terrains et  y érigent   des  bâtiments que prennent en bail leurs amis responsables au niveau des structures étatiques. Ces bâtiments  servent à abriter des services publis. Un contrôle sommaire a démontré en 2012 qu’il y a un grand nombre de ces baux administratifs qui ne servent à rien et pour lesquels notre pays  continue de payer de l’argent. Les baux administratifs ont au moins deux inconvénients : d’abord ils pompent inutilement l’argent du pays, ensuite ils augmentent artificiellement les loyers dans le pays ce qui défavorisent les citoyens. Il est donc utile de se battre contre le système  de baux administratifs instauré. Cela signifie que  ce que Kérékou a  déclaré  le 30  Novembre 1972  sur les baux administratifs entraient bien dans les préoccupations des organisations anti-impérialistes de travailleurs et de jeunes du pays. Mais Kérékou a échoué. Nous ne pouvons pas présenter quelqu’un qui a échoué comme un modèle à la jeunesse béninoise.

 

         ONZIEME EXTRAIT    

 

-      Jusqu’ici l’enseignement, l’éducation et la culture ont été au service de la domination et de l’exploitation étrangères. Ici également s’impose une politique nouvelle d’indépendance nationale qui rompt avec le carcan d’étouffement de nos valeurs nationales que constitue l’école traditionnelle.  

Elaborer une réforme authentique de l’enseignement conforme aux exigences de la nouvelle politique. Cette réforme aura à mettre en place des structures, un enseignement d’orientation et de contenu conformes aux nécessités d’un développement économique et national indépendant ;

 

  (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972

-       

Ce que Kérékou a proclamé le 30 Novembre 1972 est fondamentalement vrai et juste. Il était nécessaire de faire une réforme de l’enseignement digne de ce nom. La réforme a été élaborée. Pour sa mise en  application Kérékou nomme à la tête des ministères des personnes bien connues pour leur opposition aux principes contenus dans le Programme National d’Edification de l’Ecole Nouvelle, des personnes bien connues pour leur farouche opposition aux idées de progrès. Kérékou s’est servi de ces personnes  pour martyriser et malmener  tous ceux des enseignants qui travaillaient sincèrement et avec courage pour le triomphe des principes   de l’Ecole Nouvelle.   Pour nous décourager, le mensonge a été utilisé comme outil et nous disperser, et finalement n’en pouvant plus face à notre ténacité, Kérékou a fait dissoudre notre syndicat, le Syndicat National des Professeurs  du Supérieur, du Technique et du Moyen Général (SYNAPROSTEM). Sur la base d’un gros mensonge, plusieurs des dirigeants du Syndicat ont été emprisonnés après plusieurs jours  d’interrogatoire humiliante. Les acteurs de cette tragédie sont là aujourd’hui et nous nous regardons. Ce sont eux qui s’agitent  pour  immortaliser Kérékou de son vivant. Au moment où Kérékou part du pouvoir (contre son gré), l’école  est plus que jamais au service des intérêts étrangers. Dans le domaine de l’Ecole aussi la trahison est totale. La société béninoise ne peut présenter comme un modèle  à la jeunesse béninoise un homme qui  a échoué dans la mise en œuvre  de principes aussi clairs et aussi progressistes pour libérer   l’école de la domination étrangère.

 

 

               DOUZIEME EXTRAIT

 

En ce qui concerne les entreprises industrielles et commerciales et les institutions financières, l’objectif doit être la prise en charge progressive par l’Etat du contrôle des secteurs vitaux de notre économiequi conditionnent le développement et l’indépendance de notre pays et la mise en valeur rapide de nos ressources.

   (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

Parmi les secteurs vitaux  de l’économie il y a le secteur bancaire. Ce secteur a été pris en charge en 1974 et a été organisé.

  Ainsi dans le domaine financier, ce sont trois banques qui assuraient la circulation monétaire dans notre pays : La BBD (Banque Béninoise pour le Développement), la BCB (Banque Commerciale du Bénin) et la CNCA (Caisse Nationale de Crédit Agricole).Toutes ces banques sont  allées en faillite.

  Des milliards de francs, fruit de l’effort de petits épargnants du Bénin et du labeur du peuple ont disparu. Mais en même temps ces milliards se retrouvent ailleurs car ils ne sont perdus que pour le pays et les petits épargnants. L’argent qui a disparu ne se perd pas pour tout le monde, il est toujours quelque part. Pour certaines institutions,   les  bureaux  ont été incendiés après que les responsables ont    vidé les caisses. Ces derniers  ne veulent pas qu’on   puisse   savoir un jour ce qui    s’est passé. Aujourd’hui, après la faillite et la liquidation des banques d’Etat, nous assistons à la naissance de plusieurs  banques privées qui sont toutes  florissantes. L’exemple des banques  comme ECO-BANK, ORA BANK, BANK OF AFRICA,  DIAMOND BANK, CONTINENTAL BANK etc...   est là pour  montrer que ces faillites des banques d’Etat étaient dues à une mauvaise gestion. Il en est de même  du secteur des assurances où après la disparition de la Société Nationale d’Assurance et de Réassurance (SONAR)tombée en faillite, plusieurs sociétés d’assurances se sont installées et sont très prospères.   Les banques et les sociétés d’assurances qui sont installées  dans notre pays sont dirigées par des cadres béninois qui apparemment ne sont compétents que  contre le Bénin. Les responsables qui ont conduit nos banques et notre société d’assurance à la faillite n’ont pas été poursuivis.    

Tous ont bénéficié de la protection  de Kérékou que ces situations de faillites douteuses n’ont pas semblé émouvoir. On dirait même que ces faillites entraient dans un plan d’ensemble de destruction des biens du pays et du pays tout entier.   Tous les responsables ont   bénéficié d’une totale impunité. Pour avoir conduit le pays dans l’impasse, Kérékou ne peut pas être présenté à la jeunesse béninoise comme un modèle.

 Dans le domaine industriel, les unités industrielles ont été conduites  à la faillite. Ainsi ONIGBOLO et la Sucrerie de Savè, après avoir englouti des dizaines de milliards sont  bradés. Et les privés se frottent les mains parce qu’ils ont eu presque gratuitement ce que la sueur et le sang du peuple ont permis de bâtir. Le chef de l’Etat n’a pas demandé des comptes à ceux que lui-même a nommés à ces différents postes de responsabilité.

  Dans les sociétés d’Etat, le schéma a  toujours été le même. Le responsable est nommé par Kérékou et il met aussitôt le couvert et la fête se termine par des ouvriers renvoyés et réduits au chômage, avec ce que cela implique comme faim, misère, maladie et mort. Et toujours le sauvetage des responsables directs de ces crimes par le chef de l’Etat : Il les nomme à   la tête d’autres entreprises qu’ils détruisent de la même façon.

La situation est la même s’agissant  des fermes d’Etat. L’objectif des fermes d’Etat était de produire en quantité des produits agricoles nécessaires à la consommation des populations. Mais les fermes d’Etat devaient être aussi des laboratoires de recherche sur nos produits en vue de leur amélioration, des laboratoires de recherche  sur les techniques culturales afin d’aider nos paysans à entrer progressivement dans la production de l’époque moderne. C’est un combat pour  la souveraineté, pour ne pas laisser  l’alimentation des populations dans les mains de l’étranger.

 Les intellectuels nommés pour diriger  les fermes d’Etat   ont systématiquement bouffé les fonds alloués à ces fermes à tel point que  le pays  se retrouve  avec des chômeurs sur les bras et la disparition sans trace de la plupart des fermes.

Plusieurs sociétés agricoles et commerciales ont été créées. Toutes ont fait faillite. Ici aussi, ces dirigeants ont bénéficié de la protection du chef de l’Etat et de l’impunité. 

    C’est la responsabilité du chef de l’Etat que d’assister sans réagir  aux échecs de tout ce qui est entrepris sur la base des points inscrits dans le Discours Programme du 30 Novembre 1972.

Aujourd’hui, c’est le règne de l’indignité nationale, de la servilité  nationale, le règne sans partage de la soumission nationale à l’étranger, le règne  de la démission nationale, le règne du renoncement national, le règne de l’idéologie   de la domination étrangère et des religions étrangères, c’est le règne du reniement total.    Sur tous les plans l’échec est patent.   Pour couronner le tout, Kérékou déclare que lui, Kérékou, n’a jamais lu Marx ou Lénine ou Mao. Et que ce qu’il a fait, ce sont des gens qui lui ont dit de le faire. Et pendant dix-huit ans, il a été Président de la République  de cette façon-là! Il y a là manifestement un esprit de très grande responsabilité. La société béninoise ne peut pas présenter comme modèle  à la jeunesse quelqu’un qui refuse d’assumer ses responsabilités.


                            (La suite demain)



           

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