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  • A PROPOS DES RAILS AU BENIN

    Voici le point de presse  sur le combat de notre peuple  à propos de la question des rails au Bénin.

     

    COMITE DE SUIVI DES ORGANISATIONS POUR DES RAILS MODERNES AU BENIN

    98 96 12 62 / 96 32 47 09 / 97 76 18 29 / 97 26 36 20

     

     

     

    POINT DE PRESSE SUR LA CONCESSION FERROVIAIRE A BOLLORE

    Bourse du Travail de Cotonou, le 03 Septembre 2015

     

    Mesdames et Messieurs les journalistes,

    Nous vous remercions d’avoir répondu à notre invitation. Le sujet qui nous réunit aujourd’hui ici, est la question du contrat ferroviaire avec BOLLORE. Comme tout un chacun de nous sait, le chemin de fer représente un axe central de développement d’un pays et nous pouvons dire qu’il n’y a pas de développement sans rails. C’est dire que nous nous situons dans la logique de l’exigence des rails comme facteur de développement au Bénin. Notre propos ici s’articulera en les points suivants :

    1.      Historique de notre combat contre le contrat de concession ferroviaire au groupe français Bolloré ;

    2.      Pourquoi ce combat est vital pour le Bénin et appelle au regroupement de toutes les forces patriotiques de ce pays et Pourquoi notre combat rejoint celui du groupe Pétrolin du compatriote DOSSOU-AWORET

    3.      Que faire ?

     

    1°) HISTORIQUE DE NOTRE COMBAT

    Vers la fin de l’année 2014, j’ai été alerté en tant que Chef d’Organisation Patriotique par des béninois patriotes sur le complot que constitue la concession en cours des chemins de fer à Bolloré en ce qui concerne notamment les options techniques choisies par ce groupe et qui ont pour conséquence de plomber notre pays pour des générations. En effet, au lieu des rails modernes, c’est-à-dire des rails à écartement standard de 1,435 mètres en vigueur dans la plupart des pays du monde et recommandé par l’UEMOA, la CEDEAO, Bolloré décide de la réhabilitation et de la construction des rails sur le modèle 1910 à écartement métrique qui ne disposent plus nulle part ni de wagons, ni de locomotives modernes.

    A ce sujet, le 18 mars 2015, la Convention Patriotique des Forces de Gauche a sorti une alerte au peuple intitulé "Non au sabotage de la ligne ferroviaire Bénin-Niger, Burkina-Abidjan’’ Il y est dit notamment « Il ya environ quatre ans, les Chefs d’Etat, Hautes Autorités des quatre Etats que sont le Bénin, le Burkina-Faso, le Niger et la Côte d’Ivoire se sont réunies pour décider dans le cadre de l’intégration régionale des quatre pays, la construction d’une boucle ferroviaire moderne reliant Cotonou –Niamey- Ouaga- Abidjan, longue de 2950 km environ avec raccordement au Togo soit une distance de plus de 3000 km au total...L'écartement des rails est la distance séparant le flanc interne des deux files de rails d’une voie ferrée. L'écartement standard de 1.435 mm (soit 4 pieds 8 pouces et demi), définit la voie « normale »Avec la ligne métrique- ou voie étriquée- comme ce que nous avons en ce moment, on n’aura pas facilement de locomotive ni de wagon moderne pour circuler. La vitesse  des trains sera très limitée au risque d’accidents ferroviaires…

    Les Chefs d’Etat ont mis sur pied un Comité de pilotage à présidence tournante annuelle chargé de l’étude et de la réalisation de cet ambitieux projet. C’est-à-dire que chaque Etat assurera la direction de ce Comité pendant un an. A la fin des quatre le projet sera terminé. Un Secrétariat a été installé..

    Les premières études ont été réalisées par un consortium tchèque qui a retenu une boucle moderne avec construction de rail à écartement standard…  Par la suite un groupe français du nom de SOFRECO a fait les mêmes études et a conclu aux mêmes résultats.

    Toutes ces études étant terminées, des bailleurs de fonds se présentent pour le financement dont les Chinois. Les Nigérians qui sont en train de rénover leur système ferroviaire sur le système moderne … se sont mis de la partie pour apporter leur appui.  Venue ici pour exposer leur projet, la délégation nigériane n’a pas été reçue par le Chef de l’Etat.

    On était en  novembre 2013, lorsqu’intervient en ce moment le groupe Bolloré. Avec toutes les pressions et relents colonialistes dont on la sait  capable, elle balaie du revers de la main toutes ces études réalisées et fait imposer un mémorandum « d’entente » signé à Cotonou le 07 Novembre 2013 par lequel les Chefs d’Etat des quatre Etats lui confient le soin de construire la boucle ferroviaire. Ceci au grand désarroi d’autres accords antérieurs (tel avec le groupe de Dossou Aworet Samuel ; au grand désarroi de l’équipe des Experts, hauts Cadres et Techniciens béninois, comme de tous les Experts des autres  Etats concernés.  Car  l’on  sait que le groupe Bolloré n’est pas un groupe Constructeur mais d’Exploitation.

    Au lieu d’une Voie moderne, Bolloré retient  des rails de 1910 à écartement métrique. ..Au lieu d’une voie pour une durée de 200 ans environ, Bolloré veut nous imposer une ligne vieille, non compétitive pouvant poser d’énormes problèmes d’incompatibilités avec le réseau ferroviaire du Nigeria et nécessitant des réfections tous les cinq ans avec des surcoûts artificiels que l’on peut imaginer et ceci au profit de qui l’on sait. »

     Il faut signaler que déjà le 17 novembre 2014, le comité technique interministériel de suivi de la convention BENIRAILS, créé par l’arrêté N° 085/MDAEP/MTPT/MEF/MJUDH/DC/CTJ/SGM/DGIFD/DPF/SRC en date du 12 août 2014 avait envoyé au gouvernement un rapport d’étapes, où il préconise « - la prise en compte par le groupe Bolloré des normes techniques recommandées par l’UIC, par l’Union Africaine des Chemins de fer (UAC) et par l’UEMOA ;

    -          La mise en place par le groupe Bolloré du modèle financier à même de renseigner les Etats sur la hauteur des investissements, la période à partir de laquelle il y aura retour sur investissement et la durée des concessions. »

    Le 1er avril 2015, les membres du même comité Technique ont envoyé une lettre au Ministre du Développement et de l’Analyse Economique où ils soulignent l’élément suivant : «- Le Groupe BOLLORE propose de mettre en place une voie ferroviaire de type obsolète avec un écartement d’un mètre de vieux rails de réemploi de quarante (40) kilogrammes des années 1910. Par contre, le comité interministériel propose la construction d’une voie ferroviaire avec une plate forme de six(6) mètres de large et un écartement standard de 1,435 mètres avec des traverses à double écartement sur le tronçon Cotonou-Parakou-Niamey conformément à la directive n° 01/2014CM/UEMOA adoptée le 27 mars 2014 par l’UEMOA.

    -          Le Groupe BOLLORE n’entend pas que les Etats déterminent avant « le démarrage de la convention », la consistance du patrimoine immobilier et foncier de l’OCBN cependant que le comité propose qu’un inventaire du patrimoine soit fait avec détermination de la part à transférer au concessionnaire.

    -          Le comité a retenu que c’est à l’autorité concédante (à savoir les Etats du Bénin et du Niger) qu’il revient d’élaborer le cahier des charges techniques relatif à la construction et à l’entretien de la ligne, à charge pour le Groupe BOLLORE de s’y conformer et non la démarche inverse.

    -          Le comité n’a pas approuvé la proposition de la durée de la convention telle que esquissée par BOLLORE, durée qui s’établit à 30/40 ans alors même que toutes les études disponibles ont confirmé la rentabilité du projet avec un retour sur investissement sur vingt (20) ans…

    Il a relevé qu’en l’absence de tout cahier des charges, le Groupe BOLLORE mène des travaux qui ne respectent aucune norme contemporaine des chemins de fer…

    En outre, dans les conditions actuelles d’exécution des travaux en dehors de toute commande publique et d’un business plan qui renseigne sur le montant probable des investissements à faire par le Groupe BOLLORE, ni la République du Bénin, ni la République du Niger ne sont en mesure d’apprécier la qualité et la valeur des ouvrages en cours de réalisation ou à réaliser. La conséquence directe et prévisible de cet état de chose est que les Etats paieront pendant des dizaines d’années le coût de travaux mal réalisés avec le risque d’avenants répétés comme c’est souvent le cas lorsqu’il n’y a pas un minimum d’accord entre les parties contractantes sur les caractéristiques de l’ouvrage à réaliser et sur son coût. »

     

    Malgré cela, le gouvernement du Bénin avec le gouvernement du Niger s’entêtent et avaient retenu de signer à Paris le funeste contrat le 21 juillet 2015. Signalons qu’entre temps a été nommé 1er Ministre chargé justement du dossier, Lionel ZINSOU dont on sait qu’il est plus Français que Béninois et qui appartient au cercle fermé de l’establishment français au même titre que les BOLLORE Vincent, Laurent FABIUS etc.

    Pour faire face à cette situation, la Convention Patriotique des Forces de Gauche a sorti en date du 14 juillet 2015 un appel au peuple intitulé « Peuple du Bénin ; Lève-toi pour empêcher la signature de la funeste convention ferroviaire par le duo BOLLORE-YAYI". Surpris par la clameur populaire, les protagonistes ont sursis à leur complot, et l’on remit à plus tard.

    La Convention Patriotiques des Forces de Gauche (dont est membre la CSTB) a aidé à faire prendre par la Conférence Syndicale Internationale des pays membres de l’UEMOA, réunie les 24 et 25 Juillet à Cotonou, avec la CSTB à une motion condamnant l’attribution à Bolloré du contrat de concession ferroviaire.

    Pour donner forme à cette mobilisation populaire contre le complot, nous avons au nom de la CPFG par un papier en date du 21 Juillet 2015, appelé les Partis politiques, organisations syndicales et de la société civile à une concertation. Ce qui fût fait le 28 juillet 2015. A cette occasion, une déclaration a été proposée et adoptée et un Comité de Suivi des Organisations pour des rails modernes au Bénin a été constitué.   Le 11 Août, une seconde réunion de concertation a eu lieu toujours à la Bourse du Travail de Cotonou où il a été retenu une adresse aux honorables députés pour leur demander de : « 1°- De se saisir de ce dossier patriotique et stratégique et interpeller le Gouvernement sur cette question vitale pour notre pays et ses hommes et de provoquer à ce sujet un débat public.

    2°-D’exiger à cet effet une autorisation parlementaire avant signature de tout contrat de concession ferroviaire qui devra respecter les normes légales, modernes et environnementales  en la matière. 

    3°- D’exiger à l’avenir la publication de tout Contrat avec cahier de charges concernant tout projet liant notre pays et cela avant exécution. ».

     De même, il a été retenu que la CSTB fasse une lettre de soutien aux travailleurs de l’OCBN soumis au non paiement des salaires depuis environ deux (02) ans.

    Le 1er Septembre 2015, une nouvelle réunion de concertation s’est tenue et a apprécié très positivement la réponse à notre appel et qui s’est concrétisée par l’interpellation du gouvernement  sur le projet de la boucle ferroviaire par le député Eric HOUNDETE, Vice-président de l’Assemblée Nationale et membre de la majorité parlementaire. Nous adressons aux députés, nos vives salutations patriotiques.

    Entre temps, face à la mobilisation populaire au Bénin, le groupe de Français constitué de Vincent BOLLORE, Lionel ZINSOU est allé signer le funeste contrat furtivement à Niamey, le 13 Août 2015.

    2) POURQUOI CE COMBAT EST VITAL POUR LE BENIN ET APPELLE AU REGROUPEMENT DE TOUTES LES FORCES PATRIOTIQUES DE CE PAYS ?

    C’est pour les raisons suivantes :

    Ce projet, si réalisé retardera notre pays pour des générations en ce que :

    -          Il isolerait notre pays ainsi que les autres concernés par le projet, des autres pays de la CEDEAO contrairement aux directives à la fois de l’UEMOA et de la CEDEAO qui préconisent la libre circulation des personnes et des biens.

    -           Par l’imposition de vieux rails de réemplois de 1910, notre pays serait dépendant pour des années encore, de la bonne volonté de BOLLORE, en fourniture en vieux locomotives et wagons jetés à la poubelle et repeints avec des coûts exorbitants pour notre pays.

     

    -          EN CE SENS  NOTRE COMBAT REJOINT CELUI DU GROUPE PETROLIN DU COMPATRIOTE DOSSOU AWORET

    Pour les raisons suivantes :

    -          Les gouvernements nigériens et béninois ont formellement accordé par lettre en date du 22 juillet 2010, la concession du réseau ferroviaire Bénin-Niger au groupe Pétrolin et qui fait l’objet d’une notification d’adjudication de la concession de réseau ferroviaire en cette date.

    -          Ensuite, dans le processus d’Appel  d’Offre, BOLLORE n’était pas soumissionnaire et à ce titre, ne pouvait être adjudicataire. Il s’agit là d’une violation manifeste des dispositions réglementaires de notre pays en matière de passation de Marchés Publics et cela ne saurait-être toléré.

    -          Le groupe Pétrolin selon leurs engagements, a retenu de construire des rails modernes selon l’écartement standard.

    -          Enfin, pour nous, dans les marchés publics de notre pays, il faut privilégier à compétence et surface financière égales, le compatriote et non l’étranger.

     

    3) QUE FAIRE ?

    Les protagonistes en charge du complot, le groupe BOLLORE et le gouvernement du Bénin, répandent partout que BOLLORE veut leur construire des rails pour zéro franc de charge pour notre pays. Et qu’il n’y a point de dette pour notre pays. Ce qui leur permettrait de contourner ainsi l’autorisation parlementaire. Il s’agit là d’un gros mensonge et d’un gros complot contre notre peuple. On n’a jamais vu dans ce monde d’aujourd’hui, des projets de cette envergure qui n’aient rien coûté au pays qui en serait bénéficiaire. Si tel est le cas c’est qu’il s’agit d’un complot pour enterrer ce pays.  C’est là que réside la plus grande inquiétude et nos interrogations au sujet des questions de contamination des populations du Niger et du Bénin par pollution radioactive. Rien que pour ça déjà, le peuple et ses représentants élus doivent s’en saisir.

    Pour toutes ces raisons, nous avons déclaré et réaffirmons que ce contrat constitue une violation des normes nationales et internationales en vigueur, une agression de notre peuple et qu’en conséquence, notre peuple se donne le droit de le combattre par tous les moyens. C’est dire que le contrat soit disant signé le 13 Août 2015, pour nous et le peuple béninois, est nul et de nul effet.

    En conséquence, nous avertissons les autorités aujourd’hui en charge de notre pays qui prennent le risque de participer à un tel crime, qu’ils endosseront à titre personnel et sur leur budget propre, les conséquences financières des dommages qu’ils auraient entrainés.

    Nous demandons aux Députés  et aux populations de continuer à s’opposer par tous les moyens à leur portée, à la construction de vieux rails dans notre pays à travers des interpellations, meetings, sit-in, marches, assemblées générales….

    Vive le peuple béninois en lutte !

    En avant pour la construction de rails modernes !

     

    Je vous remercie

    Philippe NOUDJENOUME

  • DECLARATION DU PCB

     

    Je publie cette déclaration  du PCB.

    PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B)

    01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)

    Tél. :21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.la-flamme.org

     

    DECLARATION DU COMITE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE DU BENIN

    FACE A LA SITUATION NATIONALE

    Le Comité Central du Parti Communiste du Bénin, réuni le samedi 15 août 2015 à Cotonou en session extraordinaire, après avoir examiné la situation nationale, a adopté la déclaration dont la teneur suit :

    I-                   IL FAUT SE LEVER POUR SAUVER LE PAYS DE LA CATASTROPHE

          Dans quelques mois, YAYI Boni va finir son deuxième et dernier mandat à la tête du Bénin. En 2006, après 10 ans de gestion scabreuse du Président KEREKOU avec tous les scandales que personne n’a oubliés, le peuple béninois a vu en YAYI Boni, quelqu’un qui pouvait remettre d’aplomb, le pays appauvri et traumatisé. YAYI Boni a promis le changement pour se faire élire. Neuf ans et demi après, le rêve du changement s’est transformé en cauchemar de la refondation et le peuple béninois abasourdi, se demande ce qui lui arrive. Si avec les 10 ans de KEREKOU notre peuple croyait avoir touché le fond, il était loin d’imaginer que le pire était devant lui. Le dernier putsch constitutionnel à travers la décision DCC 15-156 du 16 juillet 2015 sur l’âge minimum à avoir pour être candidat à la présidentielle et qui promet un sacré cafouillage dans le système juridique béninois en est une manifestation patente. Le pays traverse une crise économique, sociale, politique et morale aux conséquences imprévisibles.

    1°- Sur le plan économique

          Tout le programme du gouvernement c’est la vente des secteurs vitaux de l’économie nationale ; d’abord, par une gestion crapuleuse, il contribue à fragiliser ces secteurs par des ponctions financières anarchiques pour ensuite montrer qu’ils ne sont pas viables dans le secteur public et qu’il faut s’en débarrasser. Il en a été ainsi du port, des cimenteries, des brasseries, et aujourd’hui de l’OCBN et de Bénin Télécoms etc. Au cours de ces privatisations, la priorité est donnée aux groupes étrangers au détriment des opérateurs nationaux comme on le voit dans les chemins de fer avec Bolloré contre DOSSOU Aworet. L’économie tourne au ralenti puisque les opérateurs économiques travaillant pour l’Etat sont pris à la gorge avec un pouvoir débiteur, incapable d’honorer ses engagements. En l’absence du pouvoir de contrôle des travailleurs et des peuples, le patrimoine public est bradé et les deniers publics pillés.             

    2°- Sur le plan social

          Le désarroi au sein de la société a atteint des niveaux jamais égalés. Frappée par un chômage massif,  la jeunesse béninoise désemparée ne sait pas à quel saint se vouer. Avec des concours truqués à répétition et des nominations partisanes, le pouvoir de YAYI Boni a contribué à désorganiser complètement l’administration béninoise. Les derniers examens aussi bien au Bac qu’au BEPC, la situation dans les universités notamment à Abomey-Calavi, montrent à satiété l’ornière dans laquelle est plongée l’école béninoise. Les femmes des marchés sont frappées par la mévente de leurs produits, la paysannerie vit mal, tandis que beaucoup de travailleurs comme ceux de l’OCBN, des catégories d’enseignants attendent des mois voire des années d’arriérés de salaires et que les dockers au port sont confrontés à d’énormes difficultés.

    3°- Sur le plan de l’éthique et de la morale

    En arrivant au pouvoir en 2006, YAYI Boni avait promis d’éradiquer la corruption ; à la fin de ses deux mandats, il se retrouve lesté de dossiers de corruption les uns plus gros que les autres. Le dernier en date, celui dit de l’eau qui touche au moins un des ministres les plus proches de YAYI Boni, montre la putréfaction du système YAYI. Machines agricoles, Avion présidentiel, Icc-services, affaire CEN-SAD, nouveau siège de l’Assemblée Nationale, Maria Gléta, la liste est longue des crimes économiques non punis sous le pouvoir de YAYI Boni.

    Les discours sur la lutte contre la corruption se sont révélés faux, tous les organes se sont révélés incapables et instruments pour duper et endormir le peuple. Au demeurant, des couvertures pour les pilleurs pour voler tranquille. Comme la LEPI qui n’est que l’informatisation de la fraude. La mafia a compris qu’il n’y a rien de mieux pour elle que de créer au sommet des organisations de lutte contre la corruption et ensuite de s’y glisser, de les prendre d’assaut pour les utiliser pour se protéger.

    Les mafieux se reproduisent à une vitesse stupéfiante et nous inondent de leurs rejetons prêts à remplacer leurs pères biologiques ou spirituels. Dans l’affaire PPEA2 (le vol de l’argent donné par les Hollandais pour l’eau potable), le présumé chef bandit, en fait le tuyau par lequel on a siphonné les sous de l’eau n’a que 32 ans. Que 32 ans et déjà complice de vols de plusieurs milliards. Les vampires se reproduisent et se répandent dans toutes les générations,  du grand-père au petit-fils déjà.

    L’impunité règne partout. Des crimes crapuleux comme l’enlèvement de Dangnivo et l’assassinat de magistrats et d’anciens ministres sont restés impunis jusqu’à ce jour.

    Le développement et l’exacerbation de l’ethnocentrisme et du régionalisme par celui-là même qui est chargé de la préservation de la cohésion nationale à savoir le Président de la République ont mis à mal l’unité nationale.

    4°- Sur le plan politique

    Le pays est plus que jamais sous la botte de l’impérialisme, notamment français. Le pacte colonial jamais rompu est remis au goût du jour avec les grandes institutions du pays qui sont prises d’assaut par des agents ou des binationaux directement envoyés par l’ancien colonisateur. Les dernières élections législatives, communales et locales ont montré la putréfaction et l’impasse dans lesquels le pays est tombé. Une liste électorale non fiable, faite de bric et de broc, qui laisse de côté des centaines de milliers de Béninois ; des cartes distribuées jusqu’au jour des élections avec des candidats qui ont pu en mettre de côté et fabriquer des dizaines de milliers de procurations pour se faire élire. L’argent, distribué de manière indécente et scandaleuse a contribué à abêtir nos populations. On ne doit donc pas s’étonner que les scandales de détournement de deniers publics s’étalent à la une de la presse car tout cet argent doit bien provenir de quelque part. Mais le plus grave, c’est ce à quoi on a assisté lors de la désignation des organes dirigeants de certaines institutions du pays. Que ce soit au niveau de l’élection du bureau de l’Assemblée ou des mairies, ce à quoi on a assisté est tout simplement ahurissant ; contre de l’argent, on arrache des procurations aux élus en les obligeant à rester chez eux ou en les kidnappant, afin de s’assurer du résultat de cette élection. Cette pratique inaugurée par YAYI Boni en 2007 s’est donc généralisée et est devenue désormais  la norme dans le fonctionnement du régime du Renouveau Démocratique.

    5°- Les élections présidentielles de 2016.

    C’est dans les conditions décrites plus haut que vont se dérouler les élections présidentielles. Une crise économique, sociale, un désenchantement généralisé, une administration détruite, une jeunesse déboussolée et sans perspective, un pays rongé par le régionalisme et l’ethnocentrisme.

    Aujourd’hui la presse est prise d’assaut pour en mettre plein la vue au peuple sur des candidats dont tous les hauts faits montrent simplement qu’ils ont toujours œuvré ou œuvrent pour l’étranger contre le Bénin : Fernand AMOUSSOU, GBIAN, Bio TCHANE, KOUKPAKI, TALON, Lionel ZINSOU bien sûr, etc.

    Tous ces candidats qui parcourent nos rues et qui s’achètent des pages entières dans les journaux et sur les antennes ont gagné leurs galons et/ou argent avec le système en place et en faillite ; pour la plupart, ils ont soutenu et financé, après celle de Mathieu KEREKOU2 l’arrivée au pouvoir de Boni YAYI, promettant monts et merveilles au peuple, et/ou ont activement travaillé à ses côtés pour piller le pays et réprimer les populations. Bon nombre d’entre eux, sans l’impunité des crimes économiques et politiques ne pourraient même pas prétendre aux fonctions de chef de village. Hélas, ils bénéficient de la triple protection du gouvernement, des députés au parlement et de la Cour Constitutionnelle, championne dans le tripatouillage des textes. 

    Avec Lionel ZINSOU, c’est un retour en arrière de plus de 50 ans au temps des gouverneurs coloniaux.

    Souvenons-nous ! Depuis 25 ans, les élections n’ont été que fraudes, fraudes qui ne font que croître année après année. Les dernières élections sont un modèle du genre. Des occasions où l’on vient souiller et droguer le peuple avec l’argent du pillage des ressources nationales. Le plus grand bandit devient le héros et le gagnant des périodes électorales et produit les « honorables » députés, les conseillers communaux et le Président de la République qui, chacun à son poste, s’évertue à piller de nouveau et constituer le trésor de guerre pour les échéances suivantes.

    L’argent des détournements achète les électeurs, les cartes d’électeurs, les candidats des partis rivaux, les organes de presse, les organes chargés d’organiser et de contrôler les élections. L’argent achète même les scrutins exprimés transformant les perdants en gagnants ; des suppléants de dernière zone et même des non candidats se métamorphosent en titulaires vainqueurs à la surprise générale des électeurs.

    Des conseillers sont vendus à 100 millions frs. cfa l’unité. Un électeur peut collecter et voter à la place de 12 000 personnes en une journée, sans que cela ne choque ni n’émeuve les organes chargés du contrôle de la régularité des votes.

    Il n’y a pas jusqu’au Président actuel de l’Assemblée Nationale qui ne soit le trophée du plus fort enchérisseur au marché à la criée des plus grands mafieux, le résultat de l’affrontement reporté en direct à la télé des plus grosses fortunes mafieuses. Et les journaux et le Président de la République nous ont décrit comme dans un film de gangsters comment nos députés électeurs se faisaient acheter par le plus offrant, agissaient et réagissaient aux ordres de télécommandes d’ici et d’ailleurs, du Bénin et de Paris et aux effluves plus ou moins fortes de l’argent dont on sait qu’il est mal acquis.

    On l’a vu : des conseillers séquestrés ou exilés pour éviter qu’après avoir vendu leur vote en donnant des procurations, ils ne réapparaissent brusquement dans la salle du Conseil pour prendre part aux votes et perturber les prévisions. Des Chefs d’Arrondissement (CA) au Président de l’Assemblée Nationale, il n’y a presque que des postes achetés ; il n’y a pas d’élus. Il en a toujours été ainsi du Président de la République et il en sera encore ainsi en 2016. Sauf si le peuple se lève.

    Tout cela s’étale sans pudeur partout, dans toutes les conversations et dans toutes les presses.

    Si on ajoute à cette situation les agissements de certains organes de régulation et de contrôle et notamment la Cour Constitutionnelle qui s’est convertie en appendice du pouvoir exécutif en révisant régulièrement la Constitution au profit de ce dernier, on peut conclure que le Renouveau Démocratique né de la Conférence Nationale de Février 1990 est en fin de course. Après cinq ans d’illusions sous le Président Nicéphore SOGLO, les 20 ans suivants ont été des années de catastrophe. Les règles de fonctionnement du pays élaborées en 1990 sont manifestement en faillite ; il faut avoir le courage de le dire. Notre Constitution aux mains de la Cour HOLO est morte. Le seul recours contre toutes ces turpitudes, c’est le peuple.

     

    II-                IL FAUT UN SURSAUT NATIONAL

    Dans ces conditions, avec les prochaines élections présidentielles de l’année 2016, le pays court à la catastrophe. La seule manière de l’éviter, c’est la réunion des Etats Généraux du peuple pour refonder les règles de notre vivre ensemble et pour une nouvelle gouvernance qui tourne le dos aux errements actuels du Renouveau Démocratique. Laisser le pays continuer dans la voie actuelle, c’est tourner le dos aux idéaux que nos illustres patriotes ont rêvé pour ce pays. On ne peut pas continuer ainsi sans cautionner l’abêtissement d’un peuple. On ne peut pas continuer ainsi à participer à des élections dans ces conditions sans contribuer à l’avilissement de la conscience et de la dignité humaine. Laisser le pays continuer dans la voie actuelle, c’est un crime que ne nous pardonneront pas les générations futures.

    Rien de bon pour le peuple ne sortira des prochaines élections présidentielles; aucun homme en dehors du peuple rassemblé ne peut sauver le pays de la catastrophe qui s’annonce.

    Voilà pourquoi, le Comité Central du Parti Communiste du Bénin appelle tous les patriotes, toutes les organisations démocratiques, toutes les bonnes volontés de ce pays à travailler d’arrache-pied pour la réunion d’une grande Assise Nationale afin de refonder les bases du pays pour lui permettre de prendre un nouveau départ.

    Avec nous, Tous les patriotes !

    Enfants du Bénin Debout !

    Cotonou, le 15 août 2015

    Le Comité Central du Parti Communiste du Bénin

     

  • LETTRE D'UN AMI

     

     

     

       
         
     

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