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  • Le sous-prolétariat

    Jean Luc a partagé la photo de Les Enragés. Qu'est-ce que le sous-prolétariat?…
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  • drone abattu

    mardi, 24 juin 2014 09:37 Un drone turc abattu par...
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  • DEPUTES FASCISTES DU BENIN

    CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)

    Tél : 98 33 29 88/ 90 91 41 97

    ADRESSE AUX DEPUTES

    A PROPOS DE LA PROPOSITION DE LOI PORTANT

    INTERDICTION DU DROIT DE GREVE AUX MAGISTRATS. Ph. Noudjènoumè

    Honorables Députés et chers compatriotes

    Je viens de lire dans le quotidien "Fraternité " en date de ce jour, 24 Juin 2014 « une proposition de loi

    portant modification de l’article 18 de la loi n° 2001-35 du 21 février 2003 portant statut de la magistrature ».

    Le nouvel article 18 proposé se formule ainsi qu’il suit : « Les fonctions judiciaires sont incompatibles

    avec tout mandat électoral ou politique. Toute délibération politique est interdite au corps judiciaire. Les

    magistrats sont inéligibles aux assemblées politiques.

    Les magistrats, même en position de détachement, n’ont pas le droit d’adhérer à un parti politique.

    Toute manifestation d’hostilité au principe ou à la forme du gouvernement de la République est interdite aux

    magistrats, de même que toute démonstration de nature politique incompatible avec la réserve que leur

    imposent leurs fonctions. Les magistrats ne peuvent se constituer en syndicat, ni exercer le droit de grève. Il

    leur est interdit d’entreprendre toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement des

    juridictions ou d’y participer.

    Tout manquement par un magistrat aux dispositions du présent article est sanctionné par la mise à la

    retraite d’office ».

    Et cette proposition de loi porte la signature de quarante-cinq députés allant des Gbadamassi Rachidi,

    Débourou Djibril, Chabi Sika Karim, Laourou Grégoire, Saka Lafia, Houssou Christophe, Akofodji Grégoire,

    etc. tous FCBE aux Malèhossou Yacoubou, Agoua Edmond, Domingo Cyriaque, Gnigla Venance de l’UN et

    divers autres. Des députés qui sont des élus du peuple !

    A la lecture d’une telle proposition, j’en ai éprouvé un profond sentiment d’indignation à mon double titre

    de citoyen-constitutionnaliste et de Président de l’Alliance politique « Convention Patriotique des Forces de

    Gauche ».

    Messieurs les Députés et chers compatriotes

    Je voudrais ici attirer votre attention sur les éléments suivants :

    1°-Le magistrat est un citoyen comme tout autre jouissant de toutes ses libertés constitutionnelles,

    notamment celles prévues par les articles 25 et 31 de la Constitution et dans aucune Constitution

    démocratique, l’on ne saurait assimiler le corps magistral à celui des militaires naturellement confondu

    avec l’Exécutif.

    2°- L’article 125 de notre Constitution dispose : « Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir

    Législatif et du Pouvoir Exécutif. Il est exercé par la Cour suprême, les Cours et Tribunaux créés

    conformément à la présente Constitution». Si en dépit de cette disposition formelle, les députés- pouvoir

    législatif- peuvent, par une loi modifier substantiellement les attributions –droits et devoirs- du pouvoir

    judiciaire, où serait alors l’indépendance de celui-ci ? Que deviendrait alors la séparation des pouvoirs ?

    Des modifications du genre prévues par la présente proposition de loi ne relèvent pas d’une loi mais de la

    Constitution.

    Messieurs les Députés et chers compatriotes,

    La question essentielle qui est au centre du conflit actuel Exécutif-Magistrats est la sauvegarde ou non

    de l’indépendance de la Justice. Il s’agit de savoir quel est le sort que l’on réserve non seulement aux articles

    25 et 31, mais également et surtout à cet article 125 de notre Constitution. Le Président de la République

    entend, en violation des textes réglementant la Corporation, nommer, comme bon lui semble, des Magistrats

    à ordre, des « magistrats-patriotes » à l’instar du groupuscule regroupé dans la fameuse AMAB pour dicter

    les décisions de justice. Et gommer ainsi l’indépendance de la justice et le principe constitutionnel de la

    séparation des pouvoirs. C’est l’enjeu actuel du conflit en cours qui s’exprime par les grèves en milieu

    judiciaire.

    Le Président YAYI veut avoir la Justice en mains. Et il est prêt à piétiner les articles 25, 31 et même 125

    garantissant les droits des citoyens et l’indépendance de la Justice. Tel est l’enjeu.

    Au lieu de se lever comme de vrais représentants du Peuple, des députés prennent le devant de cette

    croisade anti-démocratique, se font les instruments d’un pouvoir autocratique en faillite pour assassiner les

    droits si chèrement conquis.

    Hier ce fut le cas des douaniers ; aujourd’hui ce sont les magistrats, demain ce sera les médecins et

    hommes de la santé ainsi que les enseignants de tous niveaux, après demain, tout fonctionnaire et agent civil

    de service public.

    Je n’accepterai jamais cette ignominie. Notre peuple n’acceptera jamais cette descente aux enfers pour des

    intérêts inavoués.

    C’est dire que, si des Députés en dépit du bon sens et des intérêts supérieurs de notre Peuple, en dépit

    même des dispositions de la Constitution en vigueur, poursuivent ainsi dans la voie de la liquidation

    programmée de notre démocratie, ils répondront nécessairement un jour de leur crime. Et ce sera justice.

    Cotonou le 24 Juin 2014

    Philippe NOUDJENOUME

    Signature illisible

    Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche

    Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin

    ======================

    VOICI LA LISTE COMPLETE DES DEPUTES QUI VEULENT ASSASSINER LA DEMOCRATIE AU

    01-GBADAMASSI Rachidi FCBE

    02 -YESSOUFOU Bida FCBE

    03 -TOSSOU Emile FCBE

    04 -OKOUNLOLA BIAOU André AFU

    05 -GOBI Bado FCBE

    06 -SCHANOU AROUNA Sofiatou FCBE

    07 -BIOKOU L. Firmin FCBE

    08 -DEBOUROU M. Djibril FCBE

    09 -YOROU G. Gaston FCBE

    10 -HOUNGNIBO Lucien UB

    11 -BONI TESSI Adam Antoine FCBE

    12 -SOULE Sabi Moussa FCBE

    13 -ZACHARI Chabi Félicien FCBE

    14 -SINKPOTA M. Evariste FCBE

    15 -EL HADJISSA AZIZOU FCBE

    16 -KAKPO Zannou Lazare B. FCBE

    17 -CHABI SIKA Karimou FCBE

    18 -ESSOU Pascal Alliance cauris 2

    19 -BANGANA Gilbert FCBE

    20-WAKOUTE Saguifa FCBE

    23 -MONHOUSSOU Moussou FCBE

    BENIN

    24- GOUTOLOU Célestin FCBE

    25- LAOUROU Grégoire FCBE

    26 - TAKPARA DAOUDA FCBE

    27- LAFIA Sacca FCBE

    28 -SANNI Ayouba Alliance Amana

    29-GONROUDOBOU Orou Deke FCBE

    30-ADAM BAGRI Moymouni FCBE

    31-KORA GOUNOU Zimé Alliance Amana

    32-OROU SE Guéné FCBE

    33-AKOFODJI Grégoire FCBE

    34- SADO Nazaire UN

    35-DOMINGO Cyriaque UN

    36- HOUANGNI Parfait UN

    37-MALEHOSSOU Yacoubou UN

    38-ATCHADE Nourénou FCBE

    39-AGOUA Edmond UN

    40-TCHOBO Valère FCBE

    41-GNIGLA Venance Alliance G13 Baobab

    42-DAYORI Antoine Fe -UPR

    43-BIO KANSI Boni Gansè FCBE

    44-DANGNON Michel Victor FCBE

    45- AGBODJETE Justin UB

  • L'homelie du bouffon

    L’homélie du bouffon   

    Mon ami est mort ! Il avait accepté de faire le mariage religieux pour faire plaisir à sa femme. Puis il a vécu sa vie comme il l’entendait, comme il le souhaitait. Puis mon ami meurt. Son corps, soit dit en passant, a droit à une messe corps présent puisqu’il est marié devant l’église. Sa dépouille mortelle est donc  conduite à l’église. La messe commence comme toutes les messes de requiem. Puis arrive le moment de l’homélie. Le grand moment. Le prêtre  prépare sa voix. Le prêtre   s’est préparé parce qu’il estime que face à la dépouille mortelle de mon ami, c’est d’une guerre qu’il s’agit. Il est armé jusqu’aux dents.  Contre la dépouille mortelle de mon ami, le prêtre est armé de deux fusils mitrailleurs et  d’une bombe à fragmentations et d’un seul coup il déclenche les hostilités. Il parle de ce qu’il appelle ‘’infidélité’’ de mon ami, il parle de ce qu’il appelle ‘’manquement’’ de mon ami. Il dit,  parlant  de mon ami, qu’on ne triche pas avec Dieu. Le  prêtre est debout, le mort est couché. Le prêtre sait que le mort ne va opposer aucune riposte, que ceux qui sont arrivés (parmi lesquels celui qui a célébré le mariage de mon  ami) pour rendre un dernier hommage à mon ami ne riposteront pas non plus par respect pour la mémoire du défunt. Mais le prêtre, lui, n’est pas tenu par l’obligation de respect de la mémoire du défunt, il n’a aucune obligation, il est tout puissant, il détient les clés du paradis et  il ne veut pas ouvrir son paradis  à mon ami et il le fait savoir au public. Le prêtre connaît les intentions de Dieu, il sait ce que Dieu veut et surtout il sait que Dieu  est très remonté contre mon ami et il le fait savoir au public et à la dépouille mortelle de mon ami.  Faire une homélie d’injure et de haine à propos de la vie d’un fidèle dont la dépouille mortelle  est en face de soi,  est une lâcheté indigne d’un être humain, c’est une bêtise indigne d’un prêtre et c’est l’expression d’une  ignorance crasse. Pourquoi ? Parce que le rôle du prêtre n’est pas d’être juge. Or ce prêtre a déjà condamné mon ami, mon ami n’ira donc pas au ciel. Mais ce  prêtre  n’est même pas assez intelligent pour comprendre que  dans les pays qui nous ont apporté leur croyance, les églises sont à présent vides pour celles qui sont toujours des églises, sinon, elles sont transformées en bibliothèques , en musées, en centres sociaux etc..  Le  prêtre officiant devrait savoir tout ça pourtant, mais comme il n’a que des certitudes d’idiot, il ne pouvait pas le savoir. Il ne se demande pas le sort que Dieu a réservé à mon ami et le sort que Dieu va lui réserver, lui le prêtre qui juge. Je pense que les évêques doivent mieux former leurs prêtres afin que les fidèles continuent de conduire les dépouilles  mortelles de leurs parents à l’église. Mais si certains prêtres continuent de faire des homélies  du genre de ce qu’on a entendu à l’occasion du décès de mon ami, ils vont avoir un jour la surprise de voir des enfants des défunts  réagir et sur les lieux. Le prêtre ne sera plus  le seul à avoir droit à la parole à l’église. Je prie les amis d’excuser  les mots ou expressions qui les auraient choqués.    

  • Appel aux magistrats et travailleurs en lutte.

    JE publie cet appel  des secretaires generaux de la cstb et de la fesyntra-finances, les deux porte-flambeaux des combats des travailleurs  du benin.

     

    CSTB                             FéSYNTRA-Finances

    Appel aux magistrats en lutte, aux travailleurs de tous les secteurs pour la préservation de l’indépendance de la justice au Bénin et appel à la vigilance des Honorables députés.

    Depuis le 03 décembre 2013, les magistrats membres de l’UNAMAB, ont déclenché un mouvement de grève dont la principale revendication reste et demeure la non immixtion du pouvoir exécutif dans les attributions du pouvoir judicaire.

    Comme à son habitude, le gouvernement a affiché un mépris au mouvement et aux revendications dans un premier temps, puis est passé au dilatoire en apportant  des solutions superficielles sans résoudre  les  problèmes essentiels.

    Le  04 mars 2014, l’UNAMAB pour prouver sa disponibilité d’une sortie de crise, accorde au gouvernement, successivement deux moratoires d’une durée totale de deux mois deux semaines. Le gouvernement ne réagit pas.

    Le  20 mai 2014, l’UNAMAB, le SYNTRAJAB puis le SYNTRA Justice entament une nouvelle série de grève  pour exiger la satisfaction  des  revendications essentielles portant sur les nominations dans l’administration judiciaire et la sécurité des magistrats.

    Le gouvernement de YAYI Boni  pour toute solution et pour en finir avec la grève dans le secteur judiciaire, s’apprête à envoyer à l’Assemblée Nationale un projet de loi sur la suppression aux magistrats du droit de grève. Des sources de l’hémicycle, une « majorité de députés » serait même disposée à voter une telle loi.

    Déjà en 2011, pour faire passer en force le contrat du PVI que contestaient  les douaniers, et surtout dans le machiavélique dessein d’affaiblir le mouvement de grève de la FESYNTRA-FINANCES, le gouvernement n’a trouvé comme seule issue que  d’arracher aux douaniers le droit de grève. Le motif est que les douaniers seraient des paramilitaires. Alors, quelle serait la raison aujourd’hui pour supprimer ce droit constitutionnel aux magistrats ? Le non lieu prononcé par le Juge Angelo HOUSSOU confirmé par la cour d’appel ? Complot contre la démocratie ou incitation à la révolte ?  Surtout quand on se souvient que par décision DCC 13-099 du 29 août 2013, la Cour Constitutionnelle s’était déclarée incompétente lorsqu’elle fut saisie par Me Marie Elise GBEDO, alors Garde des Sceaux, ministre de la Justice, de la législation et des Droits de l’Homme, du recours en inconstitutionnalité contre les grèves observées par les fonctionnaires du pouvoir judiciaire exerçant des fonctions d’autorité au nom de l’Etat.

    Ainsi, après la douane, le pouvoir veut arracher le droit de grève à la Justice pour ensuite s’attaquer aux secteurs de la santé et de l’éducation comme le veulent Boni YAYI, soutenu par ses partisans Tévoédjrè dans le projet de révision de la Constitution et la loi sur la grève toujours en examen au Parlement.

    La CSTB et la FESYNTRA-FINANCES, en appellent à la conscience des honorables députés que leur rôle est avant et après tout, de voter des lois qui ne violent pas la constitution du 11 décembre 1990 « dans le cas d’espèce, il s’agit de l’article 31 » et surtout de contrôler l’action  gouvernementale. Veiller à ce que le régime démocratique acquis au prix de lourds sacrifices ne bascule encore dans un régime dictatorial, de scandales et de crimes.

    La CSTB et la FESYNTRA-FINANCES non seulement soutiennent le bureau de l’UNAMAB et les magistrats en lutte dans leur souci légitime de défendre les droits fondamentaux consacrés dans la Constitution, mais attirent l’attention des travailleurs qu’au delà de cette revendication attachée à la lutte des magistrats, qu’il s’agit d’une revendication de tout le peuple béninois car lorsque la politique (le pouvoir exécutif) se mêle de la justice, il n’y a plus de démocratie.  

    Voici déjà quelques conséquences de la trahison de responsables syndicaux, en suspendant le 15 avril 2014, un mouvement qui n’avait pas fini d’épuiser toutes ses ressources et surtout  sans la satisfaction effective des revendications essentielles concernant :

     Le respect scrupuleux et la jouissance sans entraves des libertés démocratiques et syndicales ; Le relèvement de leurs fonctions de Messieurs AZANDE Placide et AGOSSADOU Pierre : auteurs de la barbarie du 27 décembre 2013 conformément à l’article 19 de la Constitution du Bénin du 11 décembre 1990 ; La garantie de la sécurité à tous les citoyens, surtout aux responsables syndicaux, aux magistrats, aux responsables de toutes les organisations de la société civile, de partis politiques et des opérateurs économiques qui ne partagent pas le même point de vue que le pouvoir.

    Alors que faire ? Il s’agit d’affûter à nouveau les armes pour cette fois ci réaliser le serment contenu dans la déclaration du 30 décembre 2013 des Centrales et Confédérations syndicales et la FESYNTRA-FINANCES : « …. sauver la démocratie en liquidation par le Président Thomas Boni YAYI » et La Cour Constitutionnelle à travers sa nouvelle décision DCC 14-103 du 27 mai  2014 qui conditionne les prochaines élections municipales et communales, à l’achèvement du processus de correction et de l’actualisation de la LEPI.

     La CSTB et la FESYNTRA- FINANCES en concertation avec les comités départementaux de lutte prendront en temps opportun toutes les dispositions nécessaires  avec l’UNAMAB pour des actions concertées dans le cadre de l’indépendance de la justice gage de la sauvegarde de la démocratie au Bénin.

    Seule la lutte paie ; mais la lutte avec persévérance paie plus.

                                                                                                                    COTONOU, le 11 juin 2014

    Ont signé :

     

     

     

    Pour la CSTB                                                           Pour la FESYNTRA-FINANCES

    Le Secrétaire Général Confédéral Adjoint                             Le Secrétaire Général                                             

     

     

    M. Nagnini KASSA MAMPO.-                      Laurent METONGNON.-

     

  • GREVE DES TRAVAILLEURS: La lutte continue pour des victoires encore plus grandes.

     

                    Editorial du journal le Social Democrate:

                   GREVE DES TRAVAILLEURS:

     La lutte continue pour des victoires encore plus grandes.

        

    La grève des travailleurs  déclenchée en Janvier 2014  par les centrales pour protester contre la répression criminelle de la marche pacifique du 27 Décembre 2013 a duré quatre mois. Elle est passée par plusieurs phases qui auraient pu marquer sa fin. J’appelle ces phases des tournants.

      Ce que j’appelle tournants, ce sont des moments où les travailleurs font face à quelque chose de nouveau dans le cours normal de la grève, quelque chose de nouveau qui porte une charge de désagrégation de la grève, une charge qui tend d’abord à briser la grève, à la dissoudre. Les travailleurs sont alors  obligés de faire appel à une plus grande créativité pour faire face à la situation nouvelle qui se crée, s’ils veulent continuer la grève et exiger la satisfaction de leurs revendications

       Ainsi, aussitôt après le déclenchement de la grève,  Boni Yayi a asséné au mouvement le grand coup de marteau des   défalcations. Les travailleurs ont répondu : « Ne défalquez pas, supprimez les salaires » puis ils ont renforcé le mouvement de grève. Boni Yayi s’est rendu compte que ça n’a pas marché. Les travailleurs ont triomphé et le tournant est victorieusement franchi par les grévistes.

       S’en suivront les tournants   de la remise des défalcations,    de la levée de la motion de grève  du  Front des trois ordres d’Enseignement,   de l’annulation par Yayi  des concours frauduleux,   de la non-signature de la motion par les quatre centrales que sont   la CSA-BENIN, la CGTB, la CSPIB et la COSI-BENIN.

      Tous  les tournants qui provenaient   du gouvernement (donc de l’extérieur du mouvement de grève,) n’ont pas créé autant de problème  que les tournants provenant de l’intérieur du mouvement de grève, c’est-à-dire  des grévistes eux-mêmes. Cela est tout à fait conforme aux lois de la dialectique :les ennemis de l’intérieur créent plus de dégâts que ceux de l’extérieur.(Adjahoui a dit :gbonou kin ma gni kindé).

        Parmi les tournants  qu’a connus le mouvement de grève de Janvier 2014, deux tournants prennent leur racine au sein même du mouvement de grève. Ils ont eu les conséquences les plus désastreuses  sur le mouvement et ont exigé de la part des grévistes beaucoup plus d’énergie et de créativité. Il s’agit  du tournant causé par la suspension de la grève opérée par  le Front des trois ordres d’Enseignement et surtout de la suspension-  décidée par  les dirigeants   des quatre centrales que sont  la CSA-BENIN, la CGTB, la CSPIB et la COSI-BENIN. Ces deux tournants ont causé beaucoup de tord au mouvement de grève des travailleurs, pace que ces actes ont déséquilibré psychologiquement les grévistes et ces derniers sont obligés de se réarmer avant de continuer le combat.

    Bien sûr que les travailleurs ont en définitive toujours  su administrer la riposte qu’il fallait à chaque tournant pour aller de l’avant et continuer la lutte mais il est clair qu’ils auraient préféré se passer de telles épreuves.

       Comme nous l’avons déjà dit dans notre déclaration du 09 Février 2014, le mouvement de Janvier a créé des ressources  qu’aucun autre mouvement des travailleurs n’a jamais créées dans notre pays par le passé. Il s’agit fondamentalement de la mise en place des comités départementaux  de luttes, et c’est de ces comités qu’est venue la solution face au tournant causé par la suspension  des quatre centrales que sont la CSA-BENIN, la CGTB, la CSPIB et la COSI-BENIN. 

    En effet,  les comités départementaux de luttes des travailleurs réunis à Azové le 10 Mai 2014 (tous les départements ont été représentés !)  ont décidé de ce qui suit après analyse de la situation concrète dans le pays : 

      « La 4ème rencontre prend acte de l’attitude nouvelle des enseignants  à la reprise des cours avec un désintérêt  manifeste aux activités pédagogiques. Il y a là une forme nouvelle de résistance  face aux refus du pouvoir  de Boni Yayi de satisfaire les revendications tout en n’offrant aucune perspective  pour un réaménagement sérieux du calendrier scolaire ; elle vient s’ajouter aux formes aujourd’hui appelées que sont les AG, les sit-in, les marches, toutes autres  formes qui permettent  le maintien  de la pression sur le pouvoir failli »

    Le mérite des travailleurs  est donc  d’avoir mis en place au cours des   grèves de Janvier 2014  des   comités départementaux  de luttes et ce sont ces comités  qui sont devenus l’organisation qui aujourd’hui permet aux travailleurs  de pouvoir se  replier en ordre sans trop de dommage pour le mouvement.  

       Avec la rencontre d’Azové, les travailleurs  reprennent en main le contrôle de la grève  et annulent complètement le désordre moral et psychologique engendré par   la suspension -trahison     des quatre centrales que sont la CSA-BENIN, la CGTB, la CSPIB et la COSI-BENIN.

     Les Comités Départementaux  ont suggéré aux deux Secrétaires Généraux restés fidèles aux travailleurs à savoir les SG de la CSTB et de la FESYNTRA-FINANCES, de   prendre en compte la nouvelle situation constatée au niveau des travailleurs afin de laisser ces derniers inventer et développer les nouvelles formes qui leur paraîtront plus adaptées pour leurs combats revendicatifs. Le jeudi 15 Mai, les deux Secrétaires Généraux de la CSTB et de la FESYNTRA-FINANCES prennent en compte la suggestion  des Comités  Départementaux de luttes et suspendent la grève sous sa forme  du 7 Janvier 2014. La date du 10 Mai 2014  est donc la journée de la victoire des travailleurs  sur Boni Yayi.

    C’est la journée de l’institutionnalisation des comités départementaux de luttes et  c’est la plus grande victoire des travailleurs au cours de ces mouvements de Janvier 2014.

       Au moment où les travailleurs déclenchaient leur mouvement de grève le 7 Janvier 2014, ils croyaient tous que leurs revendications pouvaient être satisfaites avec Boni Yayi. Quatre mois après,  ils    se rendent compte que Yayi n’a cédé sur rien. Les travailleurs ont compris qu’il leur faut voir plus loin que les revendications corporatistes s’ils veulent que soient satisfaites leurs revendications corporatistes. Voir plus loin  que les revendications corporatistes, c’est savoir que tant que Yayi sera au pouvoir, les travailleurs et surtout les enseignants n’auront rien.  

     Or il s’agit de revendications vitales pour les travailleurs. Aujourd’hui, la grande majorité des travailleurs en général et surtout la grande majorité  des enseignants en particulier sait que si l’on veut avoir 1.25, si l’on veut avoir la sédentarisation des vacataires, si l’on veut voir sanctionnés les violateurs des  libertés, il faut à tout prix chasser Boni Yayi. Il y a là une évolution notoire de l’état d’esprit du monde du travail.

       Yayi doit s’en aller, il est devenu  l’obstacle N° 1 sur la route de l’émancipation des travailleurs et du peuple béninois. Les travailleurs savent maintenant que l’insurrection est la seule alternative qui leur reste, la seule alternative qui reste au peuple et c’est le moins onéreux pour lui. Boni yayi a fait faire un bond  qualitatif  aux travailleurs du BENIN. Pour avoir méprisé leur mouvement et avoir fait comme si de rien n’était, pour avoir refusé de négocier sérieusement, pour avoir excellé dans le dilatoire irresponsable, il a transformé le mouvement de grève  en un cancer qui va finir par tuer son système, le système honni de la droite béninoise gourmande , paresseuse et cupide. La grève fera désormais partie intégrante de notre vie et nous ne pourrons plus vivre sans elle.

    Courage à vous tous, vous qui marchez  sur la grand route de l’émancipation des travailleurs et du peuple béninois !

                                 Goras GAGLOZOUN