Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bénin-Témoignages - Page 40

  • A BAS LES MILICES FASCISTES DE BONI YAYI

    Je poste ce document sur mon blog  parce qu'il est l'expression du sentiment général  dans notre pays aujourd'hui.Le chef de l'Etat a osé dire clairement qu"il a son groupe auquel il va faire appel et quelques jours plus tard, des délinquents armés empêchent la tenue d'une conférence dans un lieu clos.Les signes sont très clairs et ne sauraient plus tromper personne.Le peuple doit se préparer à la riposte.

     


     

     

    LE PEUPLE BENINOIS NE RECULERA PAS

     

     DEVANT LES PROVOCATIONS FASCISTES DE BONI YAYI.

     

     

     

     

     

         Le vendredi 03 août 2012, une bande de badauds scandant des slogans pro-YAYI a pris d’assaut l’enceinte du Chant d’oiseau à Cotonou où devait se tenir la conférence de presse du parti  UN, « l’Union fait la Nation » pour répliquer aux propos du président de la République en date du 1er aout 2012.  «Menaçant vertement à visage découvert et face aux cameras des chaines de télévision venues pour la couverture médiatique … ils ont pris d’assaut la salle de Conférence pour entonner un vacarme assourdissant fait d’invectives à l’endroit des organisateurs de la Conférence » (Cf le journal la Nation n° 5548 du lundi 6 août 2012) et empêché effectivement sous violence physique et verbale la tenue de la dite conférence. Le samedi 04 Août 2012, ce fut encore le cas de la conférence publique d’un collectif des Jeunes d’Abomey que devaient animer Séraphin AGBAHOUGBATA et Thérèse WAOUWA à la maison des Jeunes de GOHO à Abomey. A Abomey, sur ordre du maire RB-SOGLO, la police a enlevé les banderoles, bloqué l’entrée de la salle de conférence et dispersé la masse des participants à une conférence en salle sous prétexte que les auteurs n’auraient pas demandé autorisation.

     

        A Cotonou, un des éléments surexcités et endiablés, arrêté a été trouvé en possession d’une arme à feu. On est donc manifestement en face de milices fascistes en formation. Et alors résonnent fort aux oreilles, ces propos très significatifs tenus dans sa conférence de presse du 1er Août par le Chef de l’Etat, YAYI Boni : « « Je vais leur prouver que j’ai du monde derrière dans le Bénin profond, ils vont s’affronter. … Moi-même je vais réagir. Je suis Béninois, ils parlent comme si moi-même je n’ai pas mes gens. Je vais les rassembler ils vont s’affronter… Ils ne savent pas d’où viendra la riposte et comment la riposte va se faire… Ils sont trop petits, je vous jure »

     

         Ces faits attentatoires à la liberté d’expression, même en lieu clos et privé, sont-ils le fait de hasard ? La déclaration politique du parti du Président de la République, les FCBE, en date du 05 août s’en prenant uniquement à la victime, l’UN accusé d’être l’instigateur « de situation insurrectionnelle et de violence » nous enlève tout doute. De même le communiqué du ministre de l’Intérieur, DEGLA, intervenant « au nom du chef de l’Etat » (sic) et accusant les organisateurs de la conférence publique de provocateurs et de semeurs de trouble vient confirmer ce qu’on soupçonne. Ces faits sont prémédités et répondent d’une logique : celle annoncée dans sa Conférence par YAYI Boni : « Je vais les rassembler, ils vont s’affronter…Ils ne savent pas d’où viendra la riposte… ». Il n’y a pas autre chose à comprendre. Car autrement, un Ministre de la République, chargé de l’Ordre intérieur, de la sécurité des personnes et des biens pouvait-il se taire sur cet incident grave où des badauds, dont certains sont arrêtés en possession d’arme à feu, dispersent une conférence de presse en lieu clos ?!

     

        Boni YAYI, démasqué et dénoncé partout pour sa gestion chaotique et de pillage, comme il l’avait promis, organise des milices fascistes pour provoquer le peuple. Il espère ainsi conjurer « l’insurrection » populaire car dit-il « il n’y aura pas de Madagascar au Bénin » (sic). L’objectif recherché et clamé par ses suppôts est clair : Boni YAYI démasqué veut que le peuple le laisse continuer à voler tranquillement et ruiner le pays pendant 45 mois encore ! C’est pour cela qu’il organise des milices fascistes, car il sait bien que l’insurrection est aujourd’hui reconnue comme un droit fondamental et légitime des peuples et les dirigeants et ministres qui tentent de la réprimer par la force publique sont condamnés. Même des ministres de pays étrangers, qui ne soutiennent pas une insurrection populaire sont condamnés, comme cela a été le cas, de la ministre française de l’Intérieur, à l’époque de l’insurrection et de la révolution en Tunisie.

     

        Les travailleurs, la jeunesse, et le peuple ont raison de ne laisser désormais aucun répit à un pouvoir dictatorial qui a ruiné leur présent et hypothèque leur avenir. Ils ont raison d’exiger et de lutter pour son départ immédiat.

     

        YAYI Boni par sa politique ruineuse et affameuse, par la force brutale qu’il use en dépit du bon sens, pour faire taire le peuple, ne laisse à celui-ci qu’une seule issue : l’insurrection. C’est déjà sur toutes les lèvres au sein des masses populaires. Et pour cela, plus YAYI Boni organisera des milices fascistes pour tenter d’étouffer l’élan de libération populaire, plus le peuple cherchera les moyens de s’armer pour riposter en légitime défense.

     

        Le Parti Communiste du Bénin condamne la furie fasciste de Boni YAYI, de son gouvernement et de son parti FCBE. Le Parti Communiste du Bénin soutient les organisations de toutes sortes, victimes de la répression de leur liberté d’expression. Il appelle les travailleurs et la Jeunesse à dire « non » à YAYI Boni et à son pouvoir et à prendre toutes les dispositions pour défaire et mettre hors d’état de nuire les milices fascistes à la solde du pouvoir failli et aux abois de Boni YAYI. Le peuple béninois, puisant dans ses ressources patriotiques, ne reculera pas !    A BAS LE DICTATEUR BONI YAYI !  VIVE LE POUVOIR POPULAIRE !                                                                                                                                                                                    Cotonou, le 06 août 2012                                                                                                                                         Le Parti Communiste du Bénin

     

  • A L'ONU

    CHINE, RUSSIE, BIELORUSSIE, CUBA, VENEZUELA, BOLIVIE, IRAN, ... : FRONT ANTI-IMPERIALISTE A L'ONU

    par Le Petit Blanquiste, samedi 4 août 2012, 15:48 ·

    La résolution des États-Unis visant le gouvernement syrien, présentée par le régime féodal d'Arabie saoudite et soutenue par les États de l'Union européenne, a été adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU.

     

    Douze pays ont voté contre : Russie, Chine, Iran, Venezuela, Syrie, Cuba, Bolivie, Nicaragua, Corée du Nord, Birmanie (ou Myanmar), Biélorussie (ou Belarus),  Zimbabwe.

     

    Trente-et-un se sont abstenus, dont l’Inde, le Pakistan, l'Algérie, l'Angola, le Mali, lr Ghana, la Tanzanie, l'Arménie, l'Equateur, le Vietnam, le Laos, Madagascar...

     

    Bonne nouvelle pour l'empire américain : si la Chine a voté CONTRE, le Liechteinstein et Monaco ont voté POUR !

  • LETTRE DE FESYNTRA FINANCE A LA PRESSE

    FESYNTRA-FINANCES FEDERATION DES SYNDICATS DES TRAVAILLEURS DU MINISTERE CHARGE DES FINANCES POSITION FESYNTRA-FINANCES FACE A L’ORGANISATION DES CONCOURS DE RECRUTEMENT POUR LE 28 JUILLET 2012 Suite à la rencontre Administration/FESYNTRA-FINANCES ce jour 27 juillet 2012 au Ministère de l'Economie et des Finances à la salle 130 de 12 heures 20 minutes à 13 heures 30 minutes, l e Directeur de Cabinet nous a fait le point suivant : - les négociations entre le cabinet du Ministre de l’Economie et des Finances et celui du Ministre du Travail et de la Fonction Publique ont abouti à la signature de deux arrêtés l’un organisant les concours de recrutement au profit des administrations des Impôts, du Trésor et des Douanes, session des 28 juillet et 25 août 2012, le second fixant les modalités et programmes des concours de recrutement au profit des administrations des Impôts, du Trésor et des Douanes, session des 28 juillet et 25 août 2012 ; - la création de huit jury dans lesquels le Ministère de l’Economie et des Finances sera représenté ; - au sein des deux jury concernant les travaux préparatoires et la réception et l’étude des dossiers, le Ministère des Finances à travers le Contrôle Financier et la Direction Générale du Budget aurait été représenté depuis quatre mois ; - les six autres jury au sein desquels le Ministère des Finances sera représenté, il n’a été mentionné nulle part que nos revendications (paraphe des copies, mise sous scellé des copies, délibération sur les lieux de désanonymat), ont été prises en compte. Le Directeur de Cabinet nous ayant renvoyé à une décision qui sera prise quand et comment on ne sait ; - enfin, il nous a été demandé de communiquer à la DRH la liste des représentants du syndicat. Sur cette base, la FESYNTRA-FINANCES a estimé que : - les deux arrêtés n’ont pas été pris en régularisation mais ont été bel et bien signés ce jour 27 juillet 2012 pour des concours qui devront se dérouler les 28 juillet et 25 août 2012 en violation de la loi 86-013 qui stipule en son article 23 qu'ils doivent être pris quatre (4) mois avant le déroulement des concours ; - même si elle fournissait la liste de ses représentants rien ne présage du respect des exigences qu’elle a formulées. Fort de tous ces constats, la FESYNTRA-FINANCES a demandé le report des concours d’au moins une semaine avec la reprise du choix des sujets dans des conditions transparentes comme le font les Magistrats et les Inspecteurs des Finances. Le Secrétaire Général Fédéral Laurent METONGNON

  • DISCOURS PROGRAMME DU 30 NOVEMBRE1972

     

                                                                   

      Voici le Discours Programme du 30 Noembre 1972. Il est l'oeuvre des forces de progrès de notre pays en 1972.Lisez-le, regardez notre pays  et faites  le bilan.

    Il ne faut pas qu'un homme se comporte comme  un idiot.Lors que vous confiez la contruction  de votre maison à un maçon qui  travaille mal et fait tout à l'envers, est-ce que vous renoncez à avoir une maison? C'est comme ça que les grands économistes reconnus par les occidentaux  se sont comportés et nous ont revendus  à l'occident dont nous sommes en tout point de vue redevenus  la colonie. Le peuple béninois a été trahi par Kérékou qui s'est  comporté comme un cheval de Troie dans le camp des forces du  progrès. Mais la lutte continue.




                                                         REPUBLIQUE DU DAHOMEY

     

     

     

                                     GOUVERNEMENT MILITAIRE REVOLUTIONNAIRE

     

     

     

     

     

     

     

                                                                         DISCOURS PROGRAMME

     

     

     

     

     

     

                                                                           Cotonou, le 30 Novembre 1972

               

                         La caractéristique fondamentale et la source première de l’arriération de notre pays est la domination étrangère. L’histoire de cette domination est celle de l’oppression politique, de l’exploitation économique, de l’aliénation culturelle, de l’épanouissement de contradictions inter-régionales et intertribales. Mais c’est aussi l’histoire de la longue lutte du peuple militant de notre pays qui, le 26 octobre 1972, marque une rupture radicale avec le passé et amorce une politique nouvelle d’indépendance nationale dont la base et la finalité restent ses intérêts et sa personnalité.

                En effet, le peuple déhoméen est un peuple fier, épris de justice, riche des ressources de son pays et de son esprit, capable de sacrifice et d’héroïsme, impatient de prendre en mais et d’assumer son destin.

                C’est  pourquoi, la seule voie qui s’offre à nous aujourd’hui est celle d’une politique nouvelle d’indépendance nationale. Mon propos, aujourd’hui, est donc de vous faire part du programme d’action que mon gouvernement entend suivre pour le redressement économique, social et culturel de la Nation. Il faut préciser que, quelle que soit l’ampleur de mon exposé, il ne saurait entrer  dans le détail des choses. Il s’agira essentiellement des grandes orientations de l’action que le Gouvernement Militaire Révolutionnaire envisage de mener dans les domaines économique, politique, social et culturel. Vous avez eu et vous aurez l’occasion de discuter et de donner votre avis sur les tâches concrètes qui résulteront de ce programme.

     

    Excellences,

    Mesdames,

    Messieurs,

     

                Il s’agira de liquider définitivement l’ancienne politique à travers les hommes, les structures et l’idéologie qui la portent.

    -       Comptons d’abord sur nos propres forces, sur nos propres ressources, sur l’initiative créatrices des larges masses dans notre lutte pour nous libérer de la domination étrangère, pour développer notre économie et pour donner à notre peuple la dignité et la personnalité d’un peuple libre ;

    -       Réorganiser toute la structure économique, culturelle et sociale de notre pays dans le sens d’une libération de la domination étrangère, d’une éradication de la corruption, de la concussion et du népotisme, et d’une plus grande efficacité ;

    -       Développer nos relations extérieures avec tous les pays sans discrimination sur la base du respect de la souveraineté nationale, de l’égalité et de l’avantage réciproque ;

    -       Affermir l’autorité de l’Etat.

    Ce simple énoncé montre l’immensité et la complexité de la tâche qui incombe au Gouvernement Militaire Révolutionnaire. Il indique aussi que, pour y faire face, il faudra agir simultanément dans tous les domaines.

     

    1-    Le monde rural

    Le monde rural regroupe la plus grande proportion de la population dahoméenne. Il contribue pour la plus large part à la création de richesses nationales. Par contre il participe très modestement à la redistribution de ces richesses. Le principe directeur, qui guidera le gouvernement dans son action, sera d’exploiter au mieux les vocations naturelles du pays, tant du point de vue des cultures industrielles que de celui des cultures vivrières, de l’élevage et de la pêche.

     

    a-    Agriculture

    Une politique de garantie et d’amélioration du prix au producteur constitue la première condition et le moyen d’incitation le plus efficace dans l’immédiat à l’augmentation de la production agricole.

    Dans ces conditions le Gouvernement Militaire Révolutionnaire préconise :

    vLa transformation en un organisme autonome doté de moyens puissants de l’actuel fonds de soutien des produits agricoles.

    vLe rejet de la politique actuelle de détournement des ressources de ce Fonds au profit aussi bien des sociétés privées que de l’Etat.

    vL’extension progressive des activités de ce Fonds au bénéfice des produits de notre agriculture, qu’il s’agisse des produits industriels d’exportation ou des produits vivriers destinés à l’alimentation de nos populations.

    vLa prise en charge par l’Etat du conditionnement et de la commercialisation de nos produits d’exportation, notamment le coton et le tabac.

    vA moyen et à long terme, l’augmentation de notre production agricole et la consolidation de notre indépendance supposent  un changement qualitatif de nos moyens de production, une reforme de nos structures agraires, l’abolition de la monoculture, la valorisation sur place des produits de notre agriculture.

     

    b-    Elevage

    Faute d’une option claire, la politique dans le domaine de l’élevage, des divers gouvernements qui se sont succédés jusqu’à ce jour, s’est caractérisée par des actions dispersées, aussi vaines que paralysantes. C’est ce qui explique la croissance lente du cheptel dahoméen.

    Aussi, l’action du Gouvernement Militaire Révolutionnaire dans ce secteur sera-t-elle guidée par le principe d’utilisation optimum des vocations naturelles des diverses régions du pays. Des études sur des zones de création de ranch ont été réalisées depuis longtemps et dorment dans des tiroirs. Il faudra les en retirer et les mettre en œuvre.

    Une action particulière devra être menée au profit des petits éleveurs. Elle consistera en :

    -      La réfection et l’amélioration de l’infrastructure hydraulique pastorale existante et éventuellement la création de nouveaux puits sur les parcours des troupeaux ;

    -      L’organisation et la réglementation des marchés de bétail et de la viande ;

    -      La mise en œuvre d’une médecine vétérinaire préventive dotée de moyens suffisants ;

    -      La vulgarisation systématique au niveau des paysans et des éleveurs des résultats obtenus dans les fermes expérimentales ;

    -      La modernisation des abattoirs et la transformation des produits de notre élevage.

     

    c-    Pêche

    Une politique conséquente de la pêche devra comporter :

    -      L’interdiction des techniques de pêche qui dépeuplent nos fleuves et nos lagunes ;

    -      La création d’une société nationale d’armement à la pêche, la règlementation et la contrôle rigoureux de la pêche le long de nos côtes ;

    -      La réorganisation de notre brigade fluviale et maritime dotée de moyens puissants, de cadres qualifiés en vue de faire respecter la souveraineté de notre pays sur nos eaux territoriales ;

    -      La mise en place d’un système de crédits publics à long terme permettant le renouvellement de la flottille, et le développement des produits de la pêche.

     

                    2-    Industrie, commerce et finances

    En ce qui concerne les entreprises industrielles et commerciales et les institutions financières, l’objectif doit être la prise en charge progressive par l’Etat du contrôle des secteurs vitaux de notre économique qui conditionnent le développement et l’indépendance de notre pays et la mise en valeur rapide de nos ressources. Cela implique :

     

    a-    Domaine industriel

    -      L’obligation, pour toutes les sociétés étrangères qui opèrent dans notre pays, de domicilier leur siège social au Dahomey et d’y tenir leur comptabilité ;

    -      La révision de notre Code des Investissements dans un sens plus favorable aux intérêts du peuple dahoméen ;

    -      La création d’une société nationale de construction de bâtiments ;

    -      La dotation et l’équipement en moyens suffisants de l’actuel service des études du département des Travaux publics ;

    -      La mise en valeur et l’exploitation de nos ressources minières  telles que le pétrole, le calcaire, le marbre, etc… et des ressources de notre sous-sol ;

    -      La mise  en valeur de nos ressources hydro-électriques au profit de notre industrie et nos populations ;

    -      La création d’un véritable complexe textile ;

    -      La création d’une industrie de produits pharmaceutiques ;

    -      La création d’une manufacture de tabac et d’arachide ;

    -      La création d’une régie nationale des alcools.

    b-    Domaine commercial, touristique et artisanal

    Le secteur commercial est aujourd’hui caractérisé par une certaine inorganisation et un manque de règlementation. Il résulte de cette situation une spéculation effrénée au dépend du consommateur. Il importe alors d’y remédier grâce à une série d’actions dont les objectifs viseront à :

    -      L’attribution à l’Etat du monopole de l’exportation de tous nos produits et de l’importation de certains produits de grande consommation ;

    -       La création d’une société nationale de transit :

    -      La création d’une société nationale d’assurances et de réassurances ;

    -      La règlementation stricte du commerce local tendant à une division claire des tâches entre les grandes entreprises d’import-export et les groupements de commerçants nationaux ainsi qu’à une meilleure protection de ces derniers ;

    -      La réorganisation des circuits commerciaux intérieurs dans l’intérêt des producteurs et des consommateurs ;

    -      La diversification de nos sources extérieures d’approvisionnement et de nos partenaires commerciaux ;

    -      Le développement du réseau ferroviaire national, son prolongement jusqu’à nos frontières ;

    -      Le développement et la modernisation de notre réseau routier ;

    -      La prise en considération de l’examen, en fonction des seuls intérêts du peuple dahoméen, des demandes de toutes les compagnies aériennes qui souhaiteraient s’installer sur notre sol ;

    -      Le désarmement douanier sélectif qui tienne compte de notre situation économique ;

    -      Le développement de l’artisanat su service du tourisme constitue l’une des préoccupations du Gouvernement Militaire Révolutionnaire.

                              3-    Assainissement financier

    L’assainissement des finances publiques poursuit trois objectifs :

    -      Imposer le respect du bien public et restaurer le prestige moral qui devrait être attaché à l’exercice de fonctions dirigeantes au sein de la société ;

    -      Permettre à l’Etat d’augmenter ses revenus ;

    -      Permettre à l’Etat de réaliser des économies substantielles grâce à une organisation plus rationnelle de ses services et à l’adoption d’un train de vie compatible avec notre situation  de petit pays aux ressources limitées.

     

    Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’aux conditions suivantes :

    -      Le contrôle systématique de la gestion des affaires de l’Etat dans les domaines financiers, économiques, fiscaux, administratifs, grâce à l’épuration et au renforcement en personnel et en matériel de l’inspection générale des Finances, de l’Inspection générale des Affaires administratives, du Service du contrôle des Prix, de la Direction des Impôts et grâce à l’institution  d’une police économique ;

    -      La récupération des manques à gagner de l’Etat. Par conséquent, contraindre les sociétés qui ne l’ont pas encore fait, à verser à l’Etat les 25% prélevés sur les salaires des travailleurs au titre de l’impôt de solidarité nationale ; contraindre les sociétés privées à payer dans les meilleurs délais tous les arrières d’impôts  qu’elles doivent à l’Etat.

    -      L’élaboration d’un nouveau Code des Impôts ;

    -      La suppression des mesures arbitraires de dégrèvements des impôts ;

    -      La réduction de toutes les indemnités attachées aux fonctions de l’Etat ;

    -      La résiliations de tous les baux administratifs, l’harmonisation des indemnités de logement aux ayant droit et le construction de bâtiments administratifs et d’immeubles d’habitation à loyer modéré (HLM) ;

    -      La mise en place au niveau de chaque département d’un système rigoureux de contrôle de gestion ;

    -      Le contrôle plus sévère et plus fréquent de la gestion des sociétés d’Etat.

     

    4-    Education et formation des cadres

    Jusqu’ici l’enseignement, l’éducation et la culture ont été au service de la domination et de l’exploitation étrangère. Ici également s’impose une politique nouvelle d’indépendance nationale qui rompt avec le carcan d’étouffement de nos valeurs nationales que constitue l’école traditionnelle. Dans cette optique, il est impérieux d’installer un système d’éducation démocratique et patriotique qui permette l’enseignement d’une science et d’une technique moderne au service des intérêts du peuple. Pour cela, il faudra :

    -      Elaborer une réforme authentique de l’enseignement conforme aux exigences de la nouvelle politique. Cette réforme aura à mettre en place des structures, un enseignement d’orientation et de contenu conformes aux nécessités d’un développement économique et national indépendant ;

    -      Revaloriser nos langues nationales ;

    -      Réhabiliter notre culture en l’adaptant aux besoins de nos masses laborieuses ;

    -      Ouvrir notre université à toutes les formes du savoir et tous à tous les courants contemporains de la pensée scientifique. Elle doit avoir une vocation africaine en même temps qu’universelle et réserver une place privilégiée au brassage des expériences accumulées  par les universités sœurs.

     

    L’Etat doit exercer un contrôle rigoureux sur les écoles privées aussi bien confessionnelles que laïques. Pour l’enseignement catholique en particulier, l’Etat doit permettre une solution satisfaisante des problèmes ardus posés aux enseignants.

    Il faudra assurer le développement de la culture populaire en organisant dans les langues nationales, l’alphabétisation des masses, facteur essentiel de notre développement.

          Il est nécessaire de créer un Institut de linguistique, chargé de mettre au point les moyens de lever les obstacles à l’utilisation des langues nationales comme véhicule du savoir.

    Un autre groupe qui doit bénéficier de l’attention du Gouvernement Militaire Révolutionnaire est celui constitué par les jeunes.

    Notre conviction est que les jeunes peuvent jouer un rôle capital dans la transformation de la société de par leur nombre, leur disponibilité pour faire face aux mutations, leur impatience pour exiger des changements nécessaires.

    C’est pourquoi, par une série d’actions, mon gouvernement :

    -      Favorisera l’exercice réel des responsabilités par les jeunes en recourant au dialogue, à la confrontation et à la        consultation ;

    -      Cherchera à compenser dans tous les secteurs de la vie sociale les handicaps qui pèsent plus particulièrement sur les jeunes ;

    -      Luttera par l’éducation contre la délinquance juvénile.

    Une politique adéquate des spectacles, sports et loisirs favorise la santé mentale et physique du peuple travailleur.

    Il faut en conséquence :

    -      Créer un Conseil national des loisirs et spectacles qui fasse une plus grande place aux initiatives populaires en matière de spectacles ;

    -      Revaloriser le sport en encourageant les sportifs, en leur assurant les moyens d’existence ;

    -      Installer l’infrastructure et l’équipement sportif appropriés et offrir un encadrement qualifié.

     

    5-    Santé et affaire sociales

    La nouvelle politique du Gouvernement dans le domaine de la santé doit porter essentiellement sur les masses populaires. C’est pourquoi, il est urgent de :

    -      Doter notre pays d’une infrastructure sanitaire adéquate : équipements et locaux ; centres médicaux notamment dans les zones rurales ;

    -      Accorder la primauté à la médecine préventive sur la médecine curative ;

    -      Associer médecine moderne et médecine traditionnelle pour le bien-être de nos masses et pour le progrès de la pratique médicale au Dahomey en reconnaissant l’importance de notre pharmacopée ;

    -      Instituer un conseil national de la santé, regroupant essentiellement les véritables praticiens en contact avec les masses de nos villes et de nos campagnes, chargé d’inspirer et de guider la politique de l’Etat en matière de santé publique ;

    -      Exploiter nos sources thermales et minérales, véritables richesses industrielles et thérapeutiques.

     

    6-    Administration

    Crises politiques successives, favoritisme dans le recrutement, incompétences et manque de conscience professionnelle des agents publics ont eu pour conséquences de l’administration nationale. Il s’en est suivi un manque d’autorité et d’une inefficacité de l’appareil de l’Etat.

    Sur le plan organisationnel, le système reste de type napoléonien, vestige de la période coloniale. La centralisation des structures qu’implique un tel système étouffe les initiatives et l’esprit de responsabilité. Elle éloigne le pouvoir des citoyens.

    Les fréquences interventions de l’exécutif au niveau des juges ont fini par faire de la Justice un simple service public à la dévotion du Gouvernement. L’indépendance des juges maintes fois affirmées relevées plutôt du domaine des idées.

    Dans ces  conditions, l’ancien du Gouvernement Militaire Révolutionnaire doit viser à :

    -       Restaurer et affermir l’autorité de l’Etat ;

    -       Améliorer l’efficacité de l’administration en la débarrassant des procédures tracassières et stérilisantes ;

    -       Rapprocher, par la décentralisation le pouvoir du citoyen ;

    -       Garantir l’indépendance de la Justice.

    Dans la nouvelle optique de l’administration du territoire, le Gouvernement Militaire Révolutionnaire entend donner à chaque ministre, à chaque  chef responsable de cellule administrative, les plus larges pouvoirs sur les moyens qu’il lui faut. Il va de soi que l’usage qu’il fera des moyens ainsi mis à sa disposition. La mission désormais confiée aux différents responsables étant surtout économique, il sera aisé d’apprécier le bien –fondé de l’utilisation des moyens en fonction des résultats obtenus.

    Le contexte révolutionnaire implique la célérité dans l’action. Il sera donc entrepris une réforme générale des procédures qui, tout en permettant de s’entourer des garanties nécessaires, permette de prendre les décisions qui s’imposent dans des délais les plus courts.

    Sur le plan de la politique intérieure notre objectif fondamental est de développer les libertés individuelles et collectives et de garantir leur exercice effectif. Il faut reconnaître et garantir l’exercice du doit d’expression, d’information, de réunion. Toutefois, ces libertés devront s’exercer dans le cadre d’une règlementation fixée par les autorités.

    Notre souci majeur est donc de restaurer le jeu normal de la démocratie jusqu’ici bloqué par le gouvernement défunt. Mais démocratie ne signifie pas anarchie. Aussi, la mise en cause de l’autorité de l’Etat ne sera-t-elle jamais tolérée. Il faut que l’on se le tienne pou dit une fois pour toutes.

                                          7-    Politique extérieure

    Les rapports de Dahomey avec les pays étrangers doivent reposer sur les principes de non – alignement, d’égalité, de respect mutuel de la souveraineté, des avantages réciproques et de la dignité nationale.

    Ainsi les accords de coopération économique, culturelle et de la défense qui nous lient avec certains pays amis doivent être révisés ; une commission nationale de la révision de ces accords sera créée.

          Le Dahomey entreprendra des rapports de coopération économique et culturelle avec tous les pays africains dans le respect de la souveraineté nationale. Cette politique d’indépendance se traduira par la réévaluation des avantages et inconvénients de notre participation aux ensembles tels que le Conseil de l’Entente, l’OCAM, AIR AFRIQUE, B.C.E.A.O etc et la prise  des décisions qui se révéleraient nécessaires compte tenu de l’intérêt bien compris de la nation.

    Par ailleurs, le Dahomey apportera son soutien actif dans l’OUA et dans l’ONU aux peuples en lutte pour leur libération notamment les peuples de la Guinée – Bissao, de l’Angola, du Mozambique, de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe, de la Namibie, du Vietnam etc.

    Voilà Excellence, mesdames, Messieurs, les grandes lignes de l’action de mon gouvernement à court, moyen et long termes. Comme vous avez pu le constater tout au long de mon exposé, la tâche qui nous incombe est immense et complexe ; mais elle est exaltante aussi.

    L’enjeu c’est le Dahomey. Il s’agit de réaliser dans notre pays une société où il fait bon vivre parce que chacun y pourra disposer du minimum nécessaire pour une vie décente. Une société où seraient atténuées les inégalités de revenus en attendant de pouvoir s’attaquer aux inégalités de fortune.

    Pour mener à bonne fin cette noble tâche nul ne sera de trop. Le Gouvernement Militaire Révolutionnaire quant à lui est décidé à ne pas ménager ses efforts pour la réalisation des objectifs qu’il s’est fixés. Il ne faillira pas à sa Mission historique.

          La révolution ne doit pas échouer. Et elle n’échouera pas.

     

          Alors,

    Vive la révolution !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


     

     

  • LES ENSEIGNANTS DU SECONDAIRE ET DU SUPERIEUR ET LE COMBAT DU PEUPLE PEUPLE

     

     

     

     

     

     

    A l’issue des grandes grèves connues sous le non d’ ‘’Evénements de Juin 1972’’ grèves déclenchées le 16 Juin 1972, le  Comité pour l’Unité des Enseignants du secondaire et du Supérieur (CUESS) qui regroupait alors le SDESS, le SNET, le SYNAPROCEG et le SNEEPS conduit les enseignants au congrès de l’unité les 15 et 16 juillet 1972. Ce fut un très grand congrès puisqu’il donna le jour au Syndicat National des Enseignants du secondaire et du Supérieur. Ce fut  l’aboutissement d’une longue lutte, une lutte âpre entre ceux qui préconisaient l’unité de tous les enseignants dans un syndicat fort et puissant et ceux qui, allant au devant des exigences de l’impérialisme et de la réaction intérieure poussaient à la division les enseignants de notre pays afin d’offrir aux exploiteurs la possibilité sans limites de continuer à piller les ressources de notre chère patrie et de pérenniser leur domination politique sur nous. La ligne réactionnaire de division a subi une défaite cuisante. Mais au congrès de Juillet 1972, ce n’était pas seulement le problème de la ligne organisationnelle qui avait été résolu. Les enseignants du Secondaire et du Supérieur ont résolu le problème combien important de la ligne politique qui définissait les bases de leur conduite dans la vie nationale. Ils écrivaient notamment :

     

    ‘’ Comme travailleur d’un pays sous-développé et néo – colonial, il (l’enseignant du Secondaire et du Supérieur) sait qu’il n’y aura aucune solution à ses problèmes spécifiques qui ne soit liée au problème fondamental de la Nation entière, lequel problème est encore essentiellement politique. C’est pourquoi il considère, pour ce qui le concerne, comme rétrograde, irréaliste et inacceptable, toute forme corporatiste de lutte syndicale et opte résolument pour un syndicalisme révolutionnaire’’.

     

    (Charte de l’Enseignant du secondaire et du Supérieur ; document Congrès constitutif du SYNAESS page 8). Toujours dans la Charte et en page 9 les enseignants avaient écrit :

     

    ‘’ SYNDICAT d’Educateurs d’un pays sous développé et néo – colonial, le SYNAESS ne saurait se confiner à défendre des intérêts égoïstes d’une caste professionnelle et il situe son action dans le cadre de la lutte pour la défense des intérêts fondamentaux des populations des villes et des campagnes aussi, il est syndicat révolutionnaire. Il n’a pas de choix !.

     

    Les enseignants ne pouvaient pas être plus clairs dans la ligne politique qu’ils entendaient imprimer à leur syndicat. Mais l’on ne pouvait pas s’arrêter si l’on se préoccupait réellement du combat que mène le peuple pour se libérer des griffes ensanglantées de l’impérialisme agresseur. Bien sûr, les enseignants de notre pays ne s’étaient point arrêtés là. Ils savaient que tout le monde pouvait affirmer du bout des lèvres qu’il était prêt pour la révolution, et poser dans les faits et de façon permanente, des actes réactionnaires ; l’histoire démontrera plus tard la justesse de cette vision des choses. C’est conscients e ce fait que les enseignants dans le préambule aux statuts du SYNAESS déclaraient :

     

    ‘’ Les enseignants du secondaire et du supérieur sont conscients du fait que les problèmes posées à la nation entière par cette nouvelle forme de domination et d’exploitation du peuple travailleur ne trouveront leurs justes solutions que dans le cadre d’une Politique Nouvelle d’Indépendance Nationale.’’ (Souligné dans le texte original)

     

    Document du Congrès Constitutif page 13.

    Nous avons écrit ces lignes il y a quarante ans, quelques mois avant le coup d'Etat du 26 Octobre 1972.La lutte continue!

     

     

     

  • CONGRES DES ENSEIGNANTS DU SECONDAIRE ET DU SUPERIEUR

    Aujourd'hui 15 Juillet 2012. Il y a quarante ans les enseignants de notre pays se retrouvaient en un grand Congrès Constitutif du Syndicat National des Enseignants du Secondaire et du Supérieur (SYNAESS) et ceci après les gigantesques grèves connues sous le nom d'Evénement de Juin 1972, quelques mois avant le Coup d'Etat d'octobre 1972.Le SYNAESS a joué un grand rôle dans la rédaction du Discours Programme du 30 Novembre 1972. Que le DP n'ait pas été appliqué, ne saurait être considéré comme une faute de ceux qui l'ont rédigé.Des milliers de Béninois ne se sont jamais demandé ce que contient ce document et pourtant il a été le fruit de la réflexion de tous ceux qui se regroupaient dans les organisations progressistes de cette époque.Aujourd'hui encore plusieurs points du DP appellent notre réflexion.Faites un effort et allez lire le DP. Bon anniversaire aux Congressistes du 15 Juillet 1972.

  • L'ECOLE DANS L'ERRANCE

     

    Bénin : l’école dans l’errance

     

    Les gesticulations ou mises en scène observées ça et là ne sauraient venir à bout d’une l’école en déclin. L’on se risquerait à une inflation de publications si l’objectif était de faire l’inventaire des causes et manifestations de la baisse de forme de l’école béninoise. Je me propose de partir de certains événements pour  peindre le tableau sombre de cette institution, avec en pensée que l’image de l’école projetée finirait par susciter pitié et émouvoir ceux qui en ont la charge.  

     

    1-Le jeudi 3 mai 2012, la chaîne de télévision Canal 3 projeta les images d’un mouvement de protestation des apprenants du lycée technique agricole (Lta) de Kika. Les apprenants se sont mis en grève au motif que pendant 27 mois, leur formation s’est déroulée sans que le corps enseignant eût besoin d’équipements didactiques pour la maîtrise et l’approfondissement des connaissances. Ils déclaraient n’avoir utilisé pendant toute la période, que des boîtes de tomate perforées en guise d’arrosoirs. Le directeur qui n’a pas rejeté ces récriminations a argué de ce que les équipements didactiques étaient en instance de commande ; il a déclaré ensuite que même si les équipements étaient utilisés au cours de la formation, très peu d’apprenants pourraient avoir les moyens d’en acquérir au sortir du centre.

     

    2-Le jeudi 24 mai 2012,  il y eut sur la chaîne Golfe TV, le reportage d’une situation insolite au collège d’enseignement général de Anavié, dans la municipalité de Porto-novo. En effet, le terrain de sports a été transformé en un théâtre de jeux par des inconnus. Ces jeux attractifs mobilisent des personnes extérieures à l’établissement et des élèves qui désertent les cours. Le collège est devenu un no man’s land. Interrogé sur son indifférence face à une cohabitation jugée encombrante et nuisible aux activités pédagogiques, le directeur a pu déclarer : « aller intervenir pour ces genres de chose, je ne sais pas ce que ça peut donner. Nous allons écrire à la mairie pour voir ce qu’on peut faire ».

     

    Voilà deux situations qui ne sauraient laisser aucune personne sensée indifférente, d’autant que ce qui en cause, c’est la formation et l’éducation de la jeunesse. Kika et Anavié renseignent par ailleurs sur le management et la qualité des hommes aux commandes dans la plupart de nos administrations. Au demeurant, ils sont révélateurs des limites touchant la rigueur et le sérieux dans les modalités de désignation des responsables des structures administratives.

     

     Les propos de ces directeurs véhiculent enfin un enseignement : savoir parler, parler bien ou se taire, car l’homme ne doit pas parler, parce qu’il a une bouche. Plus de quarante années après la riche expérience des collèges d’enseignement moderne agricole (Cema), le Bénin mérite mieux que le Lta de Kika. Kika inspire en outre les analyses suivantes: i- la question de la formation ne semble pas être un enjeu majeur, parce qu’il est d’une évidence absolue que l’apprenant qui a vécu dans les conditions de formation décrites ci-dessus ne peut être compétitif, pas plus qu’il ne peut acquérir des compétences pour l’exercice d’une bonne carrière ; ii-les raisons qui président à l’ouverture d’un centre de formation au Bénin ne prennent pas forcément en compte un profil de sortie qui valorise la qualité des ressources humaines  iii- pour l’administration du lycée, l’utilisation des équipements didactiques n’est pas indispensable dans l’apprentissage, les conditions matérielles des apprenants étant un facteur déterminant de la qualité de la formation ; iv- l’enseignant qui accepte de diriger un établissement dans les conditions décrites ci-dessus, croit assurément au miracle. Il ne bénéficierait d’aucune situation atténuante si le miracle ne venait pas au rendez-vous; v-le Lta de Kika apparaît comme un creuset qui élargit le fossé entre la formation et l’emploi; vi- aucune raison ne peut justifier la mise en service du Lta de Kika dans  l’état qui est décrit.

     

    A quoi servent les milliards que le gouvernement engloutit dans le secteur de l’enseignement tous les ans  si les choses devraient en rester là ? On a plus de raisons de s’interroger sur la qualité des dépenses engagées. De toute évidence, la chanson des milliards fredonnée fréquemment tel un refrain ne saurait dédouaner le gouvernement de son indisponibilité à ambitionner et à mettre en oeuvre une politique cohérente qui favorise l’éclosion d’un système éducatif performant. L’école est un chantier complexe et difficile dont l’étendue des besoins est sans limite ; c’est l’école qui forme à la vie et pour la vie. L’économie ne saurait être un prétexte pour freiner sa marche.

     

     Les situations à Anavié comme à Kika mettent à mal l’efficacité du processus de l’enseignement/apprentissage/évaluation. Le directeur de Anavié qui se laisse faire devant l’anarchie qui se répand dans son établissement renvoie à une relecture de la mission du chef d’établissement scolaire et de l’école. On ne serait pas étonné qu’une situation comme celle-là se passât dans l’indifférence quasi totale de ceux qui sont chargés de réguler le fonctionnement du monde scolaire. 

     

    C’est à l’Etat qui a l’obligation constitutionnelle de «  garantir l’éducation des enfants et de créer des conditions favorables à cette fin » de s’assumer. En effet, depuis 1990, les différentes politiques disent faire de l’éducation la première priorité de l’Etat. Cette profession de foi n’a véritablement été accompagnée d’actes de grande ampleur, et les actions accomplies sur le chemin de l’école défient l’entendement. Le vide autour de cet engagement, additionné aux actes impromptus fait subir à l’école le poids de l’irrationnel. Kika en est une illustration. Pour s’être invitée dans le champ de la propagande, l’école s’est écartée de sa mission. Les recrutements massifs d’enseignants sans qualification professionnelle à la veille des consultations électorales de 2011 sont à cette fin et nous renvoient à plus de trente années en arrière avec le phénomène de jeunes instituteurs révolutionnaires. Depuis 1982, on avait pensé à tort que le Bénin avait mis un terme au recrutement sans formation de base des titulaires du bepc et du baccalauréat en qualité d’enseignants du primaire et du secondaire. Près de vingt cinq ans après, les décideurs rebroussèrent chemin en faisant l’option des contractuels locaux. Le recrutement de cette catégorie d’agents qui a supplanté l’entrée dans la fonction publique par voie de concours, enregistre déjà des cas de faux diplômes. De plus, les contractuels locaux constituent un problème pour le système : les séquelles engendrées par cette génération spontanée d’enseignants déteindront sur le devenir du Bénin et de la jeunesse. En somme, l’enseignement est devenu un pis-aller pour la plupart des diplômés sans emploi. La solution de replâtrage ou de rafistolage permanente est la preuve que les gouvernements successifs peinent à faire de l’école la première priorité. A l’instar de Sisyphe, voici notre école condamnée à un perpétuel recommencement.

     

    L’enseignement supérieur ne semble pas être à l’abri des valses. Le Bénin avec ses deux grandes universités et les faiblesses liées aux conditions d’études,  se targue d’avoir en projection pour 2015, la création de 22 centres universitaires. Le saupoudrage du territoire de centres universitaires aux conditions d’études et de formation exécrables est en soi un échec de la politique de l’éducation. Il y a à douter que l’université de Parakou qui peine à trouver ses marques, soit en mesure de rayonner sur des centres relevant de sa juridiction. Peine perdue pour qui prétend, dans sa position accroupie et courbée, porter l’enfant sur ses jambes, dit un adage béninois. Les résultats qui découleraient de la politique de création touts azimuts de centres universitaires sont prévisibles. Quel genre d’espoir pourrait par exemple susciter l’école nationale des sciences et techniques agronomiques (Ensta) de Kétou si au terme de trois années d’existence, l’état des lieux est ainsi qu’il suit : l’Ensta ne dispose pas d’infrastructures propres. Elle loge dans les locaux de la maison des jeunes et du palais royal : pas de centre de documentation et d’information ; la connexion au réseau internet wifi n’a été effective qu’en juin 2012. Entre-temps, les thèmes de recherche répartis par groupes d’étudiants, faisaient l’objet de business pour ceux  des étudiants dont les téléphones portables sont connectés à l’internet ; pas de personnel enseignant affecté, etc. Avouons que c’est trop. Et pourtant, ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent  dans les pays du nord auxquels nous aimons à nous identifier.  La surpopulation de l’université d’Abomey-calavi justifie la création de nouvelles universités et de nouveaux centres universitaires. Faute de satisfaire aux conditions minima, ces créations qui sortent de terre comme des champignons risquent de ne pas atteindre leur objectif principal à savoir, former des ressources humaines de qualité. C’est pourquoi, l’université qui est censée être un  haut lieu du savoir, ne devrait pas s’accommoder des options qui mettent à mal le développement. Il y a des raisons de s’inquiéter lorsque l’élite intellectuelle devient permissive à tout. La rigueur qui est l’une des caractéristiques de l’homme de science semble s’échapper de l’univers des pays pauvres très endettés.

     

    Que retenir de tout cela ? Sinon que l’école béninoise est malade. Elle est malade de ce qu’elle tend à devenir un lieu de formation d’ignorants ou de diplômés sans compétence. Elle est malade des décisions et comportements de ses dirigeants qui l’assomment chaque fois et la fourvoient. Elle est malade de l’absence d’une assistance de qualité. Je voudrais à ce sujet trouver grâce auprès de ces hommes aussi rares que les larmes de chien, dévoués à la cause de l’école, qu’on retrouve heureusement au niveau du corps de contrôle et d’encadrement, des chercheurs et professeurs qui font des choses remarquables. Leur engagement pour la qualité de l’école mérite admiration et considération. Car l’école malade, c’est le rendez-vous du développement qui est compromis. C’est pourquoi l’école doit rester debout en permanence et s’illustrer comme un véritable lieu de formation, un centre du savoir. Il serait superflu de penser y avoir suffisamment investi à un moment où tout semble à refaire. Encore que chaque  dépense engagée au profit de l’école doit être justifiée à travers sa pertinence L’acte de naissance d’une école n’est pas une condition suffisante de son développement et de sa promotion. Il faut en faire un creuset de la science et de la culture. Des acquis existent et pourraient contribuer à l’érection de ce boulevard. Le combat pour l’école est digne d’intérêt. Par conséquent, il mérite d’être mené ici et maintenant. Penons-y toute notre part pour la renaissance de l’école.

     

     

     

                                                                                      Paul C. ABITAN

     

     

     

  • LEPI ET CORRUPTION

    Il paraît que notre LEPI (Liste Electorale Permanente Informtisée) se trouve dans les mains du PNUD.Chacun sait que le PNUD a continué à financer la LEPI alors même que tout le monde dénonçait l'opacité qui couvrait la mise en place de cet outil. Pourquoi la LEPI a-t-elle pu se retrouver dans les mains du PNUD? Comment la LEPI a-t-elle pu se retrouver dans les mains du PNUD? Doit -on commencer à mettre le PNUD sur la liste des organismes qui encouragent et développent la corruption dans notre pays? Pour quel objectif?