Bénin-Témoignages - Page 45
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Le Front de Gauche
Pour une nouvelle politique entre la France et l'Afrique
Le groupe de travail « Afrique » du Front de Gauche vient de réaliser une brochure présentant les propositions pour une nouvelle politique entre la France et l’Afrique.50 ans après les décolonisations africaines les espoirs de développement et de construction de sociétés démocratiques, souveraines, solidaires et égalitaires n’ont pas été réalisés. La responsabilité historique du capitalisme européen est engagée, pour toutes les entraves qu’il a mis au de?veloppement de l’Afrique, de l’esclavagisme qui a déstructuré les sociétés africaines, jusqu’au colonialisme et aux politiques impérialistes qui ont organisé le pillage des ressources et formaté l’activité économique de l’Afrique pour les seuls besoins des entreprises multinationales. Les peuples n’ont pourtant pas dit leur dernier mot. De Dakar a? Johannesburg en passant par Lagos, de grèves générales en mouvements populaires, ils témoignent de leurs aspirations et de leurs combats pour construire une autre Afrique et un autre monde. C’est dans cette dynamique que le Front de gauche entend changer radicalement la politique de la France avec l’Afrique.
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Comprendre le conflit avec la Libye...
1) Un peu d'histoire
- 1992 : 45 pays africains créent la société RASCOM. Cette nouvelle organisation dispose d'un système par pont radio WMAX. Cela consiste à assurer la couverture pour tous les africains pour :
- La téléphonie
- La télévision
- La radiodiffusion
- La télémédecine
- L'enseignement à distance
Avant cette date, cela coûtait à l'Afrique 500 millions de dollars que l'Europe encaissait (par an) rien que pour les conversations téléphoniques envers l'Afrique, et même pour les télécommunication intérieurs du continent pour passer par un satellite Européen.
Coût d'un satellite Africain : 377 millions de dollars =>Refus de la part de la banque mondial, du FMI, des USA, et de l'union européenne de fournir une aide financière.
- 2006 : Les fonds monétaires sont trouvés :
- Mouammar Kadhafi : 300 Millions
- Banque africaines de développement : 50 Millions
- Banque Ouest Africaines de développement : 27 Millions
- 26 Décembre 2007 :Premier satellite Africains de communication. La Chine et la Russie aide en cédant leur technologie et permettent de lancement de satellite pour : Afrique du sud, Niger, Angola, Algérie.
- Juillet 2010 : Deuxième satellite Africain. Il est prévu pour 2020 un autre satellite 100% Africain, construit en Algérie.
2) Projets Africains
D'un point de vue financier, le continent Africain a prévu 3 projets, qui sont :
- La création de la banque africaine d'investissement (à Syrtes, Libye)
- La création du fond monétaire africain (prévu initialement en 2011 à Yaoundé, Cameroun)
- La création de la banque centrale africaine (à Abuja, Nigeria)
Pour cette dernière, il est prévu la première émission d'une monnaie africaine. Cela permettrait de mettre fin au Franc CFA, monnaie du Bénin, Burkina Faso, Côte-d'ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, République du Congo, Gabon, Guinée équatorial, et Tchad.
Grâce au Franc CFA, Paris et la France ont la main mise sur ces pays depuis la création de cette monnaie le 26 Décembre 1946.
Le fond monétaire africain (prévu pour 2011), doit supprimer toutes les activités sur le sol Africain du FMI (qui, en autre, à obligé les pays africains à passer de monopole publique à monopole privée). Les pays occidentaux ont demandé à en faire parti. Le 16 et 17 Décembre à Yaoundé, les africains repoussent cette démarche.
3) Dettes Africaines et dettes publiques mondiale
- 1884, Conférence de Berlin :Collaboration européenne pour le partage de l'afrique.
Comme l'avait prédit l'économiste A.Smith en 1865 dans son soutient à A.Lincold pour l'abolition de l'esclavage :"l'économie de tout pays qui pratique l'esclavage des noirs est en train d'amorcer une descente vers l'enfer qui sera rude le jour où les autres nations vont se réveiller".
Chiffre des dettes du continent Africain :
Chiffre des dettes publiques, en 2011, pour :
- L'Afrique noire :.......................400 Milliards
- La France :...............................2 000 Milliards
- Le Royaume unis :..................2 000 Milliards
- L'Italie :...................................2 000 Milliards
- Les Etats-unis :......................18 000 Milliards
Chiffre des dettes publiques pour la France :
On peut aisément déduire les difficultés financière actuel des pays de la coalition en guerre en Libye que sont les Etats-unis, l'Angleterre, l'Italie, et la France.
4) l'Union pour la Méditerranée
Economiquement, le fait de crée des politique régional fragilise l'organe centrale, et empêche le développement de ceux-ci.
L'Union Européenne encourage et finance des groupements régionaux en Afrique :
- Le CEDEAO (communauté économique des états de l'Afrique de l'ouest)
- Le COMESA (marché commun de l'Afrique orientale et australe)
- Le CEMAC (communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale)
- Le CADC (communauté de développement d'Afrique australe)
- L'UMA (Union du Maghreb arabe)
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Pour détruire l'Union africaine, l'Union euopéenne a tenté la crétion de l'UPM : Union pour la Méditerranée, crée le 13 Juillet 2008 par Nicolas Sarkozy.
Réactions :
- L'Algérie demande des clarifications et des précisions quand à la présence et le rôle d'Israël dans cette union
- Le Maroc et le roi Mohammed VI accepte favorablement la proposition française
- La Tunisie et son président Ben Ali soutiennent les démarches de N.Sarkozy et accepte dès 2007
- La Turquie se montre septique face aux deux buts inavoués de la création de l'UPM, à savoir :
- arrêter les flux migratoires des pays du sud vers les pays de l'union européenne
- écarter la Turquie des négociations d'adhésion à l'union européenne
- L'Egypte et son président Moubarak se disent favorable au projet
- La Grèce se montre "particulièrement intéressé"
- L'Espagne et l'Italie soutiennent mais reste prudent face à l'enthousiasme français
- Les Etats-unis parle de "bienveillance à l'égard du projet"
- La Libye et le colonel Kadhafi montre son hostilité au projet français, parlant d'une "tentative de divisé les pays arabe". Il ne souhaite pas qu'une Union pour la Méditerranée soit engagé sans l'appuie de tous les pays arabe.
=> Abandon du projet devant le refus de la Libye.
5) Kadhafi
Le colonel Kadhafi soutient financièrement l'ANC (le congrès national africain), qui fut le partie de Nelson Mendela lors de la lutte contre l'apartheid et qui a pour but de défendre "les intérêts noires face à la domination blanche".
Nelson Mendela, après 27 ans de prison, soutient la Libye pour la levé de l'embargo, imposé par les nations unis à la suite des attentats de Lockerbie (le 21 Décembre 1988). Il déclara, en répondant à Bill Clinton (qui avait qualifié sa visite de "malvenue") :
"Aucun état ne peut s'arroger le rôle de gendarme du monde, et aucun état ne peut dicter aux autres se qu'ils doivent faire. Ceux qui hier était les amis de nos ennemis, ont aujourd'hui le toupet de me proposer de ne pas rendre visite à mon frère Kadhafi. Ils nous conseillent d'être ingrat et d'oublier nos amis d'hier".
Nelson Mendela était considéré à l'époque, lui et son organisation contre l'apartheid, comme de "dangereux terroristes". Il faut attendre le 2 Juillet 2008 pour que le congrès américain vote une loi pour rayer le nom de Mendela et de l'ANC de cette liste noire (pour les 90 ans de Mendela, et même jour que la libération d'Ingrid Bétancourt).
19 Mars 2003 : G.Bush lance des bombes sur l'Irak avec pour prétexte l'apport de la démocratie.
19 Mars 2011 : N.Sarkozy lance des bombes sur la Libye avec pour prétexte l'apport de la démocratie.
Depuis l'arrivée au pouvoir du colonel Kadhafi, la Libye est devenue le pays le plus riche d'Afrique. La plus grande ressource économique du pays est le pétrole, avec 40% du continent africain. Le gouvernement Libyen a, grâce aux revenus du secteur pétrolier, pu entreprendre un vaste plan d'investissements publics dans les infrastructures (télécommunications, routes, ports, santé...). Les autorités ont également encouragé le développement du secteur privé afin de créer de l'emploi et baisser les subventions. Le secteur de construction est (était) en plein essor ainsi que le domaine de la santé où l'espérance de vie est le même que des pays occidentaux comme la France.
Il est sur que le retournement idéologique du président Libyen ces dernières années (qui est passé d'anti-capitaliste à pro occidentale) n'a pas plu au peuple Libyen, décidé, pour une partie de la population, à passer à l'action. Mais en aucun cas, les pays occidentaux et leurs supériorité légendaire, ne peuvent se proclamer gendarme du monde.
Il faudrait que les populations occidentale se mettent une fois pour toute dans la tête que la colonisation de l'Afrique est bel et bien fini, et que, ceux-ci, sont enfin en train de redonner à leur continent la fierté d'antan.
T.W
22/03/2012
Comment on achète un peuple
Götz Aly.PNGL’historien Götz Aly a tenté de comprendre comment, en Allemagne, une entreprise aussi criminelle que le nazisme avait pu bénéficier d’un « consensus politique d’une ampleur que nous avons aujourd’hui du mal à expliquer ». [1]
Pour asseoir sa popularité, le régime nazi s’est efforcé de conjurer le souvenir douloureux de la crise économique et sociale qui, aux lendemains de la Première guerre mondiale, avait infligé de grandes souffrances à la population allemande : famine, chômage massif, hyperinflation, etc.
Il y est parvenu en assurant à la population - dite « aryenne » - du travail, des ressources et différents avantages sociaux.
Se souvenant de l’arrivée d’Hitler au pouvoir, Inge Scholl écrit : « Il entendait procurer à chacun du pain et du travail, en donnant à tout Allemand l’indépendance, la liberté et le bonheur. Ce programme nous plaisait, et nous voulions consacrer toute nos forces à le réaliser ». [2]
LES ANNEES 1933-1939
De 1933 au milieu de l’année 1939, le gouvernement nazi dépense environ 45 milliards de Reichsmark (RM) pour sa politique d’armement. Du même coup, il assure le plein emploi alors qu’en 1933 l’Allemagne comptait 6 millions de chômeurs.
Parallèlement, il développe une intense politique sociale : élévation du plafond de l’exonération fiscale au profit des catégories modestes, allocations familiales, aides à l’éducation, congés payés, définition d’un système de retraite, développement du tourisme de masse. En 1938, il lance la pré-fabrication d’une voiture populaire (Wolkswagen).
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Hitler admire la maquette de la Wolkswagen
Pour financer ses dépenses, le gouvernement nazi doit lancer des emprunts « gigantesques » qui feront exploser la dette publique (37,4 milliards de RM fin août 1939).
A partir de 1937, celle-ci se trouve partiellement couverte par le pillage systématique des biens des Juifs décrétés « patrimoine du peuple ».
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Allemagne, 1938 : Réquisition de biens juifs
LES ANNEES 1939-1945
Durant la guerre, les familles des soldats mobilisés reçoivent près de 85% du salaire net antérieur des intéressés.
Elles bénéficient également des cadeaux rapportés en masse par les permissionnaires et des colis des soldats acheminés par la poste aux armées depuis les pays occupés.
Les impôts de guerre tendent à épargner les paysans, les ouvriers et les employés. En partie, au prix d’une spoliation des biens des Juifs ou du pillage des oeuvres d'art dans les pays occupés d’Europe.
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Paris, juillet 1943 : Vol de mobilier au Louvre
Le régime s’efforce, par ailleurs, de maintenir la stabilité du RM. Pour cela, il ruine les monnaies d’Europe en exigeant des frais d’occupation toujours plus élevés [3] et en manipulant les taux de change avec le RM. [4]
Pour satisfaire les besoins de l’armée et de la population allemande, le régime organise le pillage de millions de tonnes de denrées alimentaires dans les pays occupés.
En Allemagne, ces vivres sont distribués de telle manière que leur répartition soit ressentie comme la plus juste pour les foyers les plus modestes. Les Juifs, les prisonniers de guerre soviétiques et les patients des hôpitaux psychiatriques en sont exclus. [5]
Dès 1941, quand les bombardements alliés commencent à frapper les villes allemandes, les victimes « aryennes » sont relogées dans des appartements enlevés à leurs occupants juifs. Ces victimes sont aussi bénéficiaires du pillage du mobilier appartenant à des Juifs dans les pays occupés. [6]
Toutes ces mesures, qui tendent à les favoriser matériellement et à leur épargner certains contrecoups de la guerre, nourrissent chez les Allemands « aryens » (95% de la population), la conviction de la « sollicitude du régime » et explique, en grande partie, « l’absence de résistance intérieur digne de ce nom ». [7]
?
L'état d'endettement des finances publiques qui résulte de cette « duperie collective » ne pourra être surmonté - un temps - que grâce au pillage des richesses et des biens dans les pays occupés. Grâce à la guerre...
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Berlin, mai 1945 : Le prix de la défaite
[1] Götz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, Ed. Flammarion - Champs Histoire, 2008.
[2] Son frère Hans et sa sœur Sophie adhèrent aux Jeunesses hitlériennes avant de devenir des opposants résolus au régime nazi. Ils sont arrêtés, condamnés à mort et décapités à la hache au printemps 1943 (Inge Scholl, La Rose blanche - Six allemands contre le nazisme, Ed. de Minuit, 1955/2008).
[3]La France occupée est contrainte de financer la construction des ports de sous-marins et des blockhaus de la côte atlantique.
[4] Le franc français est dévalué de 25% par rapport au RM, dès le début de l’occupation.
[5] « Dans les territoires de l’Union soviétique, le régime d’occupation, particulièrement inhumain et caractérisé par la faim, la pauvreté, le travail forcé et la mort, était guidé par le seul souci du niveau de vie à venir des Allemands ».
[6] En France, ce pillage représente à fin 1943 près d’un million de mètres cubes de meubles expédiés dans 24.000 wagons de marchandises.
[7] « Etant donné que [la violence nazie] était dirigée contre les Juifs, les marxistes et les marginaux « asociaux » […], beaucoup de citoyens se sentaient davantage satisfaits que menacés par elle. Les autres apprirent à se taire ». (Robert O. Paxton, Le fascisme en action, Ed. du Seuil, 2004.
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Réponse à Evariste Dumas
Monsieur Evariste Dumas, j'aime votre vision des choses.Je crois que votre désir de vous faire lire est tel que quelques mots sautent et cela handicape notre compréhension de ce que vous écrivez.Précisément, les enseignants n'ont pas vocation à devenir riches de par leur profession.Si nous prenons votre histoire de 150 milliards qui sont sensés être payés aux enseignants vous risquez d'apparaître ridicules aux yeux de ceux qui ont conduit l'opération, parce que pour eux c'est une affaire juteuse très juteuse et ce sont les amis de Yayi.Les enseignant n'ont pas eu plus de 50% de toute cette somme et elle est allée directement dans la poche des amis de Yayi. La société utilise les enseignants pour se renouveler, pour se transformer et atteindre de nouveaux sommets. Et au sein de la société, il y a des personnes qui pensent que les enseignants n'ont pas le droit de vivre mieux.En 1989, ce sont les enseignants qui se sont sacrifiés pour imposer le changement dans le pays.Tous ceux qui, tous les jours allaient faire pied de grue au palais de la République en quête de poste ministériel auprès de Kérékou, tous ces gens disais-je, sont venus s'asseoir au pouvoir et nous voyons comment ils gouvernent le pays.Faut pas être du côté des ingrats quant à ce qui concerne l' incommensurable sacerdoce des enseignants.Les enseignants ne peuvent jamais exagérer.Faut plus jamais dire des choses de ce genre. Chaque homme qui se déplace porte l'indélébile marque de sa mère ( ou de celui qui en a tenu lieu) et de l'enseignant. Bonne journée à vous.
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Grève des enseignants (4)
Le gouvernement de notre pays a habitué les enseignants à toucher leur paie à partir du 20 de chaque mois. Mais pour punir les enseignants qui sont allés en grève avec raison, Yayi et Mathis ont refusé de payer les salaires jusqu’à maintenant. Ainsi depuis le 20 Février 2012, les enseignants de notre pays ne sont pas payés. Cela fait donc près de 40 jours ! Les fascistes ont les mêmes méthodes partout. Ils pensent que le plus sûr moyen de contraindre les hommes à faire leur volonté est de les affamer. Yayi et Mathys ont décidé d’affamer les enseignants, d’affamer leurs femmes, d’affamer leurs enfants, d’affamer leur vieux parents. Personne ne s’est inquiété de cette situation. Les enseignants et leurs parents peuvent mourir dans l’indifférence de tous. Y a-t-il une violence plus cruelle que celle d’affamer les enseignants et leurs parents ? Certainement pas. C’est un crime contre l’humanité qui ne dit pas son nom. Il faut combattre vigoureusement la violence de Yayi et de Mathis contre les enseignants et leurs parents. Quand on vous dit que malgré ce qu’ils professent et ce qu’ils disent adorer, ils n’ont pas de cœur d’homme vous ne croyez pas et pourtant les voilà !
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La comédie du Sommet !
Certaines déclarations ou actes de personnalités de la haute sphère de l’Etat inspirent cette analyse. A partir de ces faits, l’opinion est fondée à se demander si la direction dans laquelle les dirigeants l’engagent augure de bonnes perspectives pour le pays. Pour ma part, je reste dubitatif sur la qualité des mécanismes de fonctionnement ou de gestion des affaires dans le pays, en un mot la gouvernance mise en œuvre notamment ces dernières années. Les grèves de la Cosynap, des agents des douanes ou des enseignants ont donné l’occasion aux gouvernants de proclamer une fois de plus leur intention de raffermir l’autorité de l’Etat. L’analyse permet cependant d’identifier ceux qui mettent à mal cette autorité. Quand un ministre de la république en vient à relever des directeurs de leurs fonctions, que ceux-ci pour des questions de procédure n’obtempèrent pas et restent en poste des mois durant, il y a matière à réflexion. Qui peut être tenu dans ces conditions pour responsable du manquement à l’autorité de l’Etat ? La contradiction et la guerre d’intérêts entre partisans d’un même pouvoir sont souvent la source de situations conflictuelles dont le pays fait depuis toujours les frais. On peut y ajouter l’activisme des groupes politico religieux et leur influence dans le choix des grandes décisions de l’Etat laïc du Bénin. De plus, les citoyens qui ne se sont pas encore remis du coma de la Lépi, découvrent avec stupéfaction la précipitation avec laquelle le chantier de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 a été ouvert. En procédant ainsi qu’ils le font, les députés de la mouvance présidentielle sont-ils assurés de porter véritablement les aspirations du peuple béninois et d’aider au renforcement de la démocratie? Le peuple peut être contraint à l’obéissance pendant un temps, mais jamais tout le temps. Sur un autre plan, d’aucuns affirment que la gestion du pays repose pour l’essentiel sur les effets d’annonce. Les faits ne manquent pas pour étayer leurs propos. En voici quelques uns : i- pendant que les réformes annoncées à grand renfort de publicité se font attendre, on note l’embrouillement par les initiateurs des domaines concernés par ces réformes : aujourd’hui personne ne sait à quoi s’en tenir, s’agissant du PVI ; ii- le gouvernement annonce une prévision de 600 mille tonnes de coton pour la campagne de 2006 alors que de 2006 à 2011, aucune campagne cotonnière n’a enregistré la moitié de cette prévision soit 300 mille tonnes; iii-le Chef de l’Etat a appris et démontré à l’opinion publique que le dégagement de l’enceinte portuaire des véhicules gros porteurs relève de ses charges et qu’il sait s’en acquitter avec compétence. Résultat : le port est toujours encombré. ; iv- la marche verte contre la corruption organisée par le Chef de l’Etat au début de son premier mandat, n’a donné aucun résultat ; malgré l’adoption de la loi anti-corruption et l’occupation de l’administration publique, des offices et sociétés d’Etat par les commissaires militaires du gouvernement, le phénomène de la corruption ne semble pas reculer ; il est au contraire devenu plus endémique et v- l’adoption tambour battant de la charte du gouvernement. Si les Béninois en ont entendu parler, ils n’ont pas remarqué de nouveaux comportements des membres du gouvernement. Pendant ce temps, nos gouvernants continuent d’inventer. La nouvelle trouvaille s’appelle charte nationale pour la gouvernance du Bénin. En fait, l’imagination est une bonne chose quand elle permet de réaliser des bonds qualitatifs. Si non, c’est une comédie. On peut déjà s’interroger sur la pertinence du mode de gestion par l’Exécutif du dialogue social avec les partenaires sociaux. Le spectacle gratuit offert dans ce cadre au palais de la présidence de la république par le président du bureau national de l’association des parents d’élèves en s’agenouillant pour demander pardon à qui l’on ne sait, est caractéristique du peu de sérieux que certains accordent aux problèmes brûlants. En vérité, la démarche du gouvernement dans la gestion des conflits avec les travailleurs défie l’entendement. L’admiration plusieurs fois affirmée du Chef de l’Etat pour le sérieux des Chinois au travail tombe avec les ballades de générosité de ses ministres à l’intérieur du pays à l’issue de la gestion approximative des malaises sociaux par le même gouvernement. Au surplus, certaines déclarations des gouvernants rendent pantois le citoyen. Le ministre qui voit le président de la république en lion blessé renseigne sur la nature des rapports qui existeraient entre ce dernier et ses collaborateurs. Trêve de débat pour ceux qui sont toujours à la recherche de boucs émissaires qui endosseraient les décisions incohérentes ou qui s’écartent de l’intérêt général. Car le rapport qui existe entre le lion et les autres animaux est fait de terreur, de violence gratuite et de domination aveugle, de sorte qu’aucun animal ne peut se permettre des libertés dans l’entourage du roi de la forêt. Le ministre qui prend conscience de cela et qui continue d’être dans l’environnement du lion encourt un grand risque, par défaut d’appréciation des capacités de nuisance du lion. Que le chef de l’Etat laisse percevoir de lui l’image de lion blessé, il y a lieu de s’en inquiéter et d’avoir des appréhensions quant à la conduite efficiente des hommes et de leur émancipation, à la qualité des échanges entre les membres du gouvernement ou entre le président de la république et ses ministres. L’absence de cohésion est l’une des causes de contre performance des organisations politiques ou sociales. Au demeurant, le prochain cinquantenaire démarre très mal pour le Bénin si les choses doivent continuer ainsi. Beaucoup de signes montrent que la construction de notre pays ne sera pas chose aisée, surtout que nous aimons nous rassasier un peu trop de formules plates et creuses du genre : « Dieu aime le Bénin », ou encore, « le Bénin est le laboratoire de la démocratie ». L’organisation d’une nouvelle conférence nationale est la solution préconisée par l’un des participants de la conférence de février 1990 pour venir à bout des maux qui minent le Bénin en 2012 et qui sont la résurgence de ceux qui ont provoqué cette conférence. Et pourtant, ce sont ceux qu’on peut à tort ou à raison désigner comme les principaux acteurs de ladite conférence qui ont investi aujourd’hui la plupart des centres décisionnels de l’Etat. Cet échec, c’est d’abord le leur, même s’ils n’en ont cure. Ils rivalisent d’ingéniosité, leur objectif étant de se rendre incontournables. En effet, ils sont les premiers à crier à la perte des valeurs, à proclamer leur attachement à l’éthique et à organiser beaucoup de bruits autour de ces thèmes. C’est à l’opinion elle-même de savoir, à l’instar de La Fontaine, que ces flatteurs veulent vivre à leurs dépens. Puisque ces gens refusent de se cacher parce que sans scrupule, c’est au peuple d’être vigilant pour éviter de continuer à être leur proie facile. Pour en venir à la conférence de février 1990, elle apparaît avec le recul, dans son mode d’organisation, comme une thérapie inadaptée ou peu efficace face aux maux qui empêchent le Bénin de décoller. L’approche pédagogique qui permet de venir à bout des problèmes du pays est l’éducation par l’exemple et cet exemple doit venir du haut. Il appartient au peuple de se montrer plus vigilant et plus déterminé pour exiger que le haut incarne l’idéal républicain fait liberté, de justice, de travail et de patriotisme. Paul C. ABITAN
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Grève des enseignants (3)
Je vous remercie, enseignants du Benin.Vous venez de démontrer que vous êtes des enseignants tout simplement.Je suis avec vous, je reste avec vous.Dans les combats des peuples opprimés il arrive que certaines luttes donnent l'apparence d'un échec.Et pourtant c'est à l'intérieur de ces luttes que les leçons les plus importantes sont tirées.Le combat que vous venez de mener nous a grandis tous.Tout soldat qui n'a pas appris à reculer ne pourra jamais gagner aucune bataille véritable.Courage à vous!Vous avez montré que vous êtes les héritiers d'une riche tradition de lutte des enseignants.Courage à vous! Le gouvernement de Monsieur Boni Yayi a reçu un coup et s'il ne se soigne pas la plaie pourrait s'infecter.A bas les privilèges et les privilégiés.
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Élection en France
Les questions de principe sont des questions de principe. Les progressistes peuvent-ils soutenir le gouvernement de leur pays qui agresse et opprime des pays étrangers? Si un progressiste ne voit pas le danger qu'il y a à soutenir un gouvernement de cette nature,il ne pourra pas comprendre l'oppression que ce gouvernement exerce sur les travailleurs de son pays.Je pense en ce qui me concerne que Jean-Pierre a raison dans la défense des principes.C'est lui que j'aurais soutenu s'il avait été candidat! Mais je soutiens (et ceci sans trop d'illusion sur mes conditions de vie) le candidat Mélenchon.Parce que son travail et celui de son groupe peuvent freiner la fascisation en France. S'il y a fascisation en France, les retombées ici au Bénin sont plus difficiles à supporter. C'est parce qu'il y a quelqu'un comme Sarkozy en France que le Président du Bénin pense qu'il a le droit de vie et de mort sur les enseignants de mon pays. Tous les clignotants indiquent qu'avec Sarkozy plus rien ne peut arrêter la fascisation de la France. " brutale réduction des salaires, des traitements des charges sociales, augmentation des impôts- des impôts de consommation en premier lieu.Avec le produit de cette rafle dans les poches du peuple , l'état renfloue les entreprises au bord de la faillite, les soutient artificiellement à coup de subventions et d'exonérations fiscales à coup de commande de travaux publics et d'armement..." Voilà les clignotants auxquels chacun peut faire attention et qui sont visibles dans la France d'aujourd'hui. Tout ce qui peut permettre de freiner un peu cette tendance est bien venu et a mon soutien même si ce soutien n'est que moral.Bonne soirée à vous et je vous prie d'excuser les écarts possibles de langage.