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  • COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE

     

    CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)


    Tél : 98 96 12 62




     

     

    COMMUNIQUE


    POUR ARRETER L’IMPOSTURE DE LA REVISION OPPORTUNISTE DE LA CONSTITUTION, MOBILISONS NOUS POUR LA DEMISSION DE L’IMPOSTEUR BONI YAYI.

     

    La réintroduction du projet de révision de la Constitution soulève l’inquiétude et le rejet des travailleurs, de la jeunesse et du peuple tout entier qui y voient à juste titre une stratégie pour le tyran Boni YAYI de se perpétuer au pouvoir. De nombreux groupes appellent à cet effet à la mobilisation pour contrer le projet de révision de la Constitution. La Convention Patriotique des Forces de Gauche salue la vigilance de tous les démocrates contre le projet gouvernemental de révision ce qui est manifestement une imposture de plus de la part de Boni YAYI.

    Mais la Convention Patriotique des Forces de Gauche estime que pour arrêter l’imposture, la mobilisation doit viser le départ immédiat de l’imposteur Boni YAYI. En effet, pour arrêter l’aboutissement du projet de révision, il y a, selon la loi, trois possibilités :

    1. le retrait du projet du parlement par son initiateur, Boni YAYI ;
    2. le rejet du projet par les députés faute de la majoritédes 63 députés (3/4 des voix;
    3. le rejet par le peuple au référendum du projetadoptéau Parlement.

    Face à la volonté du récidiviste YAYI, en l’absence du mandat impératif des députés, et avec la LEPI truquée au référendum, l’effort des citoyens contre la révision n’a de chance de réussir que si le pouvoir est ébranlé et remis en cause. Et au cas où l’on réussirait à atteindre le but et à empêcher la révision de la Constitution, l’histoire récente nous enseigne que rien ne garantit que le successeur, élu sur la base de l’actuelle Constitution ferait mieux ! KEREKOU empêché nous a bien filé YAYI ! Et ce dernier peut bien, avec la LEPI truquée toujours en vigueur, nous filer un autre de ces experts des finances internationales ! Voila pourquoi la Convention Patriotique des Forces de Gauche appelle plutôt à viser le départ immédiat de Boni YAYI et de son système.

    En effet Boni YAYI a commis tellement de forfaits, de crimes politiques, économiques, sociaux et de sang qui le discréditent de toute légitimité, voire de toute légalité à demeurer à la tête de notre pays. Il a ruiné le pays, achevé la destruction de l’Ecole, fait tirer à balles réelles sur des innocents à Ouidah, sur des paysans de coopératives dans l’Ouémé, sur les manifestants pacifiques à Natitingou, sur les étudiants à Parakou. Il a fait enlever et disparaitre Pierre Urbain DANGNIVO. Des crimes crapuleux d’ancien ministre, dame Bernadette SOHOUDJI, de professeur d’université, Sébastien DJENONTIN sont sans suite. Ne parlons pas des scandales réguliers dans les domaines économiques, politiques et sociaux : le coton, le Port, les logements sociaux à Lokossa, Parakou, Calavi, etc., le siège du Parlement, l’aéroport de Tourou, les villas de la CENSAD, les machines agricoles, ICC-Services, l’avion présidentiel, les frais d’escorte des véhicules d’occasion, l’affaire des GSM, l’affaire CNSS, les affaires des fonds spéciaux du Trésor, le pillage des entreprises publiques, les concours frauduleux de recrutement à la fonction publique, les attributions népotistes des marchés publics, les affaires de tentative d’empoisonnement et de tentative de coup d’Etat, le tripatouillage de la LEPI, les élections frauduleuses et le fameux K.O ; les menaces et violations quotidiennes des libertés : défalcations arbitraires des salaires pour fait de grève légitime, retrait du droit de grève aux douaniers, projet de loi antigrève au parlement, interdiction et répression des marches pacifiques, acharnement contre les journaux et journalistes d’opinion contraire à celle du pouvoir, privation d’accès équitable aux médias d’Etat par les partis et organisations non inféodés au pouvoir, etc….

    Le pays est ruiné, étranglé. La mévente s’est installée dans les marchés. Les artisans manquent de commandes. Le chômage s’aggrave. La jeunesse est sans perspective. La Convention Patriotique des Forces de Gauche et ses organisations, le PCB, le PSD-Bélier, le CDP (Creuset pour la Démocratie et le Progrès) appellent par conséquent les travailleurs, la jeunesse et le peuple à se lever contre les conditions humiliantes qui leur sont faites par le pouvoir de YAYI et à se mobiliser pour le chasser du pouvoir ! Ce faisant, le peuple aura recouvré sa dignité et pourra imposer sa loi contre tout dirigeant futur !  

    - A bas l’imposteur ! Boni YAYI, Démission !

    - Vive le soulèvement populaire !

    Cotonou, le 28 juin 2013

    La Convention Patriotique des Forces de Gauche


     

     

  • Kérékou et la trahison des intérêts du peuple béninois.(6)

     

     

     

                     CONCLUSION

     

     Dans la mise en application des idées contenues dans le Discours Programme du  30 Novembre1972, Kérékou a été le chef suprême pendant dix-huit ans, et je constate qu’il a échoué.   Or un chef qui échoue ne peut pas être présenté à la jeunesse comme un modèle. Ce sont ceux à qui Kérékou a accordé des prébendes, ceux avec qui il a trahi les profondes  aspirations du peuple béninois, ce sont eux, dis-je, qui veulent   aujourd’hui l’immortaliser de son vivant pour nous empêcher de voir clair. Chacun sait que les héros nationaux n’ont pas les bras chargés de crimes contre les intérêts nationaux.

    Lorsque nous regardons Kérékou, notre génération dans ce qu’elle a de plus sain a le profond  sentiment  d’une grande trahison. Kérékou  a trahi tous  nos espoirs de jeunes élèves, de jeunes étudiants, de jeunes travailleurs. Il a trahi le pacte  que nous avons scellé avec lui le 30 Novembre 1972. Il a trahi toute l’espérance qui fut la nôtre.  C’est pour cette raison que nous ne pouvons pas le présenter à la jeunesse d’aujourd’hui  comme un modèle. Présenter Kérékou comme un modèle, c’est vouloir perpétuer l’esprit d’irresponsabilité, la trahison des idéaux d’émancipation du peuple, le reniement des engagements. De toutes les façons, Kérékou est déjà immortalisé comme le plus grand traître que la société béninoise ait produit.  Les liguistes quant à eux savent parfaitement à quoi s’en tenir.

    Les liguistes ont été placés  dans des conditions historiques données face à des responsabilités qu’ils ont assumées à la mesure de leur force physique, de leur force  morale, de leur force intellectuelle, de leur force  spirituelle et ce avec des Béninois de toutes catégories socioprofessionnelles, de toutes confessions religieuses, de toutes les régions, de tous âges, de tous sexes.

    Les liguistes estiment qu’« qu’aujourd’hui, l’humanité dans son ensemble a déjà proclamé avec raison que l’entreprise coloniale  a été une entreprise inhumaine, criminelle et odieuse. Du coup tous ceux qui se sont opposés à cette entreprise, qui l’ont combattue, qui y ont été emprisonnés, y ont perdu la vie, y ont perdu leurs femmes, leurs enfants, leurs maris  et leurs biens doivent être tous  réhabilités. »

    Les liguistes ont, au cours de leur parcours politique «  fécondé un esprit, l’esprit liguiste. Ils ont indiqué une éthique, l’éthique liguiste, ils ont montré une  méthode de résolution des problèmes de la nation, la méthode liguiste, ils ont montré un comportement, le comportement liguiste, ils ont fait la pratique  d’une   vision de développement, la vision liguiste de développement. »

    « Être liguiste, c’est aimer le Bénin et être prêt à accepter tous les sacrifices que nécessitent son développement, sa dignité, son indépendance, sa souveraineté. Être liguiste, c’est  montrer qu’on ne fait rien contre les intérêts du plus grand nombre des Béninois. Être liguiste, c’est donner des exemples vivants de son patriotisme, de son dévouement  et de son abnégation pour la patrie béninoise. »

       

      Les liguistes ont cru et croient toujours que le Bénin est un pays, donc qu’il a des intérêts propres. La plupart des dirigeants de notre pays sont des apatrides, ils ne croient pas que le Bénin est un pays. Ils n’ont d’yeux que pour l’étranger, et la plupart ne conaissent pas le pays et   haïssent les populations. Aujourd’hui ils ont détruit complètement notre école parce qu’ils savent que leurs enfants ne fréquenteront jamais l’école béninoise.  

    Les liguistes ont cru et croient toujours que le principe cardinal de développement du Bénin, c’est de compter d’abord sur ses propres forces. Il n’y a pas, il n’y aura jamais de sauveur du Bénin en dehors du peuple béninois lui-même.

       Les liguistes ont cru et croient toujours que les autres pays ont de multiples problèmes à régler et que leur préoccupation ne peut pas être de nous aider à nous développer. La preuve depuis plus  d’un demi-siècle, ils le proclament qu’ils vont nous aider et nous sommes toujours plus arriérés et plus pauvres.

      Les liguistes sont farouchement opposés à la dilapidation des biens publics. 

    Les liguistes ont cru et croient toujours que les béninois ont suffisamment d’intelligence pour définir les orientations qu’il faut pour leur pays. 

    Les liguistes ont une certaine  idée de la grandeur de notre pays.   La grandeur de notre pays  n’a  rien avoir avec sa superficie ni avec le nombre de ses habitants. 

     La gestion de Kérékou  a été catastrophique, irresponsable et ruineuse pour le pays. Sa gestion n’a développé  que des contre-valeurs destructrices de la société. 

    Que ceux qui veulent l’immortaliser  le fassent comme ils le veulent. S’ils le veulent, ils peuvent aller lui construire un mausolée sur le soleil. Ce ne sera jamais avec la complicité des liguistes  qui savent tous très bien à quoi s’en tenir.

     

                             GORAS GAGLOZOUN

                            Président  du Bureau

                          Politique du PSD-BELIER



  • Kérékou et la trahison des intérêts du peuple béninois.(5)

     

              SEPTIEME EXTRAIT

     

     -Sur le plan de la politique intérieure notre objectif fondamental est de développer les libertés individuelles et collectives et de garantir leur exercice effectif.  

      (DISCOURS  PROGRAMME du 30Novembre 1972)

     

    Sans la garantie des libertés individuelles et collectives  point de développement réel. Kérékou   n’a   développé  ni les libertés individuelles, ni les libertés collectives. Il  a jeté en prison  tous ceux qui ne lui plaisaient pas. Il a utilisé l’Etat pour réprimer sans ménagement ceux qui critiquaient ses méthodes de travail et de gouvernement. Pour ne pas avoir développé les libertés individuelles et collectives comme il l’a proclamé dans le Discours Programme, pour avoir réprimé la liberté d’opinion,  Kérékou ne peut pas être présenté comme un modèle à la jeunesse  et au peuple travailleur de notre pays.

     

             HUITIEME EXTRAIT

     -Imposer le respect du bien public et restaurer le prestige moral qui devrait être attaché à l’exercice de fonctions dirigeantes au sein de la société.

      (DISCOURS  PROGRAMME du 30Novembre 1972)

     

    Kérékou n’a pas pu imposer le respect du bien public. Pour garantir la protection du bien public, il a été mis sur pied dans toutes les unités de production des Comités de Défense de la Révolution CDR. Les CDR  avaient la mission de protéger les biens des unités de production contre les malversations et la mauvaise gestion. Les DG ne voulaient pas entendre parler des CDR.  C’est pour cette raison qu’ils ont déclenché contre les CDR une violente bataille dès le départ. C’est avec la complicité de Kérékou que les DG des sociétés (nommés par Kérékou) ont massacré  CDR et les ont réduits au silence.  Les CDR réduits au silence, les DG   pouvaient détourner en toute liberté les biens des sociétés dont ils avaient la charge. Les travailleurs réduits au silence, les ministres et les DG pouvaient tailler comme ils le voulaient dans le bien public.  Au moment où Kérékou part du pouvoir (contre son gré) tout le  « le prestige qui devrait être attaché à l’exercice de fonctions dirigeantes dans la société », tout ce prestigedis-je,  a complètement disparu. Aujourd’hui  les populations regardent les dirigeants à tous les niveaux  comme des escrocs, des brigands, des voleurs des richesses du pays, des gens qui ne méritent aucun respect. Kérékou a saboté le respect du bien public, il a saboté le contrôle de la gestion par les travailleurs des unités de production. La société béninoise ne  peut  présenter comme modèle un homme qui a présidé à la mise en place d’un tel système de destruction du bien public. 

     

                NEUVIEME EXTRAIT

     

    - L’attribution à l’Etat du monopole de l’exportation de tous nos produits et de l’importation de certains produits de grande consommation.

      (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

    Pour atteindre l’objectif de donner à l’Etat le monopole de l’importation de certains produits de grande consommation,  des offices et sociétés d’Etat ont été créés.

    C’est le cas de l’AGB et de l’ONP.

     L’AGB (Alimentation Générale du Bénin) a été créée  et disposait du monopole de l’importation et de la vente des denrées de première nécessité et  de grande consommation. L’AGB était chargée de gérer tous les dons  alimentaires que recevait le pays. Et pourtant elle est tombée en faillite ! Comment peut-on tomber en faillite en vendant des dons ? AGB en faillite, les petits employés sont  jetés au chômage et dans la misère, les dirigeants  sont nommés à d’autres postes de responsabilité et les grossistes privés se font beaucoup d’argent et à tour de bras. Kérékou n’a pas sanctionné les responsables de cette faillite inacceptable, il les a promus au contraire. Or il y a là manifestement  une trahison  de la vision exprimée le 30 Novembre 1972.

        « L’ONP (Office National de Pharmacie) avait le monopole de la vente de tous les médicaments dans notre pays. L’ONP  a pourtant fait  faillite.  Comment comprendre cette faillite autrement que par la gourmandise de ceux qui ont dirigé cet office et la protection dont ils ont bénéficié de la part du chef de l’Etat ? Aucun des dirigeants qui ont conduit cette structure à la faillite n’a été sanctionné. Tous ont  bénéficié de la complicité de Kérékou  et ont joui et jouissent toujours de l’impunité. C’est pour toutes ces raisons que nous ne pouvons pas   présenter Kérékou comme modèle à la jeunesse béninoise.

                         

            DIXIEME EXTRAIT

     

    -      La résiliation de tous les baux administratifs, l’harmonisation des indemnités de logement aux ayant droit et la construction de bâtiments administratifs et d’immeubles d’habitation à loyer modéré (HLM);

      (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

     

    Au moment où Kérékou proclamait le Discours Programme, notre pays  payait cent millions de francs pour les baux administratifs. Au moment où il quitte le pouvoir (contre son gré), le pays paye plusieurs milliards de francs pour les baux administratifs. Ici également l’échec  est patent. Le système du bail  administratif est le suivant : des personnes qui ont eu de l’argent un peu facilement achètent des terrains et  y érigent   des  bâtiments que prennent en bail leurs amis responsables au niveau des structures étatiques. Ces bâtiments  servent à abriter des services publis. Un contrôle sommaire a démontré en 2012 qu’il y a un grand nombre de ces baux administratifs qui ne servent à rien et pour lesquels notre pays  continue de payer de l’argent. Les baux administratifs ont au moins deux inconvénients : d’abord ils pompent inutilement l’argent du pays, ensuite ils augmentent artificiellement les loyers dans le pays ce qui défavorisent les citoyens. Il est donc utile de se battre contre le système  de baux administratifs instauré. Cela signifie que  ce que Kérékou a  déclaré  le 30  Novembre 1972  sur les baux administratifs entraient bien dans les préoccupations des organisations anti-impérialistes de travailleurs et de jeunes du pays. Mais Kérékou a échoué. Nous ne pouvons pas présenter quelqu’un qui a échoué comme un modèle à la jeunesse béninoise.

     

             ONZIEME EXTRAIT    

     

    -      Jusqu’ici l’enseignement, l’éducation et la culture ont été au service de la domination et de l’exploitation étrangères. Ici également s’impose une politique nouvelle d’indépendance nationale qui rompt avec le carcan d’étouffement de nos valeurs nationales que constitue l’école traditionnelle.  

    Elaborer une réforme authentique de l’enseignement conforme aux exigences de la nouvelle politique. Cette réforme aura à mettre en place des structures, un enseignement d’orientation et de contenu conformes aux nécessités d’un développement économique et national indépendant ;

     

      (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972

    -       

    Ce que Kérékou a proclamé le 30 Novembre 1972 est fondamentalement vrai et juste. Il était nécessaire de faire une réforme de l’enseignement digne de ce nom. La réforme a été élaborée. Pour sa mise en  application Kérékou nomme à la tête des ministères des personnes bien connues pour leur opposition aux principes contenus dans le Programme National d’Edification de l’Ecole Nouvelle, des personnes bien connues pour leur farouche opposition aux idées de progrès. Kérékou s’est servi de ces personnes  pour martyriser et malmener  tous ceux des enseignants qui travaillaient sincèrement et avec courage pour le triomphe des principes   de l’Ecole Nouvelle.   Pour nous décourager, le mensonge a été utilisé comme outil et nous disperser, et finalement n’en pouvant plus face à notre ténacité, Kérékou a fait dissoudre notre syndicat, le Syndicat National des Professeurs  du Supérieur, du Technique et du Moyen Général (SYNAPROSTEM). Sur la base d’un gros mensonge, plusieurs des dirigeants du Syndicat ont été emprisonnés après plusieurs jours  d’interrogatoire humiliante. Les acteurs de cette tragédie sont là aujourd’hui et nous nous regardons. Ce sont eux qui s’agitent  pour  immortaliser Kérékou de son vivant. Au moment où Kérékou part du pouvoir (contre son gré), l’école  est plus que jamais au service des intérêts étrangers. Dans le domaine de l’Ecole aussi la trahison est totale. La société béninoise ne peut présenter comme un modèle  à la jeunesse béninoise un homme qui  a échoué dans la mise en œuvre  de principes aussi clairs et aussi progressistes pour libérer   l’école de la domination étrangère.

     

     

                   DOUZIEME EXTRAIT

     

    En ce qui concerne les entreprises industrielles et commerciales et les institutions financières, l’objectif doit être la prise en charge progressive par l’Etat du contrôle des secteurs vitaux de notre économiequi conditionnent le développement et l’indépendance de notre pays et la mise en valeur rapide de nos ressources.

       (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

    Parmi les secteurs vitaux  de l’économie il y a le secteur bancaire. Ce secteur a été pris en charge en 1974 et a été organisé.

      Ainsi dans le domaine financier, ce sont trois banques qui assuraient la circulation monétaire dans notre pays : La BBD (Banque Béninoise pour le Développement), la BCB (Banque Commerciale du Bénin) et la CNCA (Caisse Nationale de Crédit Agricole).Toutes ces banques sont  allées en faillite.

      Des milliards de francs, fruit de l’effort de petits épargnants du Bénin et du labeur du peuple ont disparu. Mais en même temps ces milliards se retrouvent ailleurs car ils ne sont perdus que pour le pays et les petits épargnants. L’argent qui a disparu ne se perd pas pour tout le monde, il est toujours quelque part. Pour certaines institutions,   les  bureaux  ont été incendiés après que les responsables ont    vidé les caisses. Ces derniers  ne veulent pas qu’on   puisse   savoir un jour ce qui    s’est passé. Aujourd’hui, après la faillite et la liquidation des banques d’Etat, nous assistons à la naissance de plusieurs  banques privées qui sont toutes  florissantes. L’exemple des banques  comme ECO-BANK, ORA BANK, BANK OF AFRICA,  DIAMOND BANK, CONTINENTAL BANK etc...   est là pour  montrer que ces faillites des banques d’Etat étaient dues à une mauvaise gestion. Il en est de même  du secteur des assurances où après la disparition de la Société Nationale d’Assurance et de Réassurance (SONAR)tombée en faillite, plusieurs sociétés d’assurances se sont installées et sont très prospères.   Les banques et les sociétés d’assurances qui sont installées  dans notre pays sont dirigées par des cadres béninois qui apparemment ne sont compétents que  contre le Bénin. Les responsables qui ont conduit nos banques et notre société d’assurance à la faillite n’ont pas été poursuivis.    

    Tous ont bénéficié de la protection  de Kérékou que ces situations de faillites douteuses n’ont pas semblé émouvoir. On dirait même que ces faillites entraient dans un plan d’ensemble de destruction des biens du pays et du pays tout entier.   Tous les responsables ont   bénéficié d’une totale impunité. Pour avoir conduit le pays dans l’impasse, Kérékou ne peut pas être présenté à la jeunesse béninoise comme un modèle.

     Dans le domaine industriel, les unités industrielles ont été conduites  à la faillite. Ainsi ONIGBOLO et la Sucrerie de Savè, après avoir englouti des dizaines de milliards sont  bradés. Et les privés se frottent les mains parce qu’ils ont eu presque gratuitement ce que la sueur et le sang du peuple ont permis de bâtir. Le chef de l’Etat n’a pas demandé des comptes à ceux que lui-même a nommés à ces différents postes de responsabilité.

      Dans les sociétés d’Etat, le schéma a  toujours été le même. Le responsable est nommé par Kérékou et il met aussitôt le couvert et la fête se termine par des ouvriers renvoyés et réduits au chômage, avec ce que cela implique comme faim, misère, maladie et mort. Et toujours le sauvetage des responsables directs de ces crimes par le chef de l’Etat : Il les nomme à   la tête d’autres entreprises qu’ils détruisent de la même façon.

    La situation est la même s’agissant  des fermes d’Etat. L’objectif des fermes d’Etat était de produire en quantité des produits agricoles nécessaires à la consommation des populations. Mais les fermes d’Etat devaient être aussi des laboratoires de recherche sur nos produits en vue de leur amélioration, des laboratoires de recherche  sur les techniques culturales afin d’aider nos paysans à entrer progressivement dans la production de l’époque moderne. C’est un combat pour  la souveraineté, pour ne pas laisser  l’alimentation des populations dans les mains de l’étranger.

     Les intellectuels nommés pour diriger  les fermes d’Etat   ont systématiquement bouffé les fonds alloués à ces fermes à tel point que  le pays  se retrouve  avec des chômeurs sur les bras et la disparition sans trace de la plupart des fermes.

    Plusieurs sociétés agricoles et commerciales ont été créées. Toutes ont fait faillite. Ici aussi, ces dirigeants ont bénéficié de la protection du chef de l’Etat et de l’impunité. 

        C’est la responsabilité du chef de l’Etat que d’assister sans réagir  aux échecs de tout ce qui est entrepris sur la base des points inscrits dans le Discours Programme du 30 Novembre 1972.

    Aujourd’hui, c’est le règne de l’indignité nationale, de la servilité  nationale, le règne sans partage de la soumission nationale à l’étranger, le règne  de la démission nationale, le règne du renoncement national, le règne de l’idéologie   de la domination étrangère et des religions étrangères, c’est le règne du reniement total.    Sur tous les plans l’échec est patent.   Pour couronner le tout, Kérékou déclare que lui, Kérékou, n’a jamais lu Marx ou Lénine ou Mao. Et que ce qu’il a fait, ce sont des gens qui lui ont dit de le faire. Et pendant dix-huit ans, il a été Président de la République  de cette façon-là! Il y a là manifestement un esprit de très grande responsabilité. La société béninoise ne peut pas présenter comme modèle  à la jeunesse quelqu’un qui refuse d’assumer ses responsabilités.


                                (La suite demain)



               

  • Kérékou et la trahison des intérêts du peuple béninois.(4)

     

       



        Le Discours a été un coup de tonnerre dans un ciel ensoleillé. C’est un discours novateur que le peuple attendait depuis des années. Le langage  était nouveau, révolutionnaire, un langage inattendu pour un chef d’Etat. Avant le 30 Novembre 1972, quiconque parlait de lutte contre la domination étrangère, de lutte contre le colonialisme, le néo-colonialisme et l’impérialisme   se retrouvait en prison. Et voilà que le chef de l’Etat donne raison à toutes les forces anti-impérialistes en choisissant leur proposition POUR UNE POLITIQUE NOUVELLE D’INDEPENDANCE NATIONALE. Ce jour a été un   grand jour pour les travailleurs et pour la jeunesse de notre pays. Ce fut le jour du pacte entre les forces anti-impérialistes, anticolonialistes et anti-néocolonialistes et le Gouvernement Militaire  Révolutionnaire, en particulier avec son chef Mathieu Kérékou.  

    Comment a-t-il géré ce pacte ?

    Je vais  à présent essayer de passer en revue la gestion de ce pacte par Kérékou. Je partirai des extraits du Discours Programme  pour aboutir à ce que j’ai constaté dans leur mise en application.  C’est le résultat qui nous dira si nous pouvons en notre âme et conscience présenter Kérékou à la jeunesse de notre pays comme un modèle.

                   PREMIER EXTRAIT   

     -La caractéristique fondamentale et la source première de l’arriération de notre pays est la domination étrangère.

      (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

     

         C’est la première phrase du Discours Programme. Cette phrase a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements au palais de la République le 30 Novembre 1972. C’était aussi le symbole du pacte entre Kérékou et les organisations des travailleurs et des jeunes de notre pays.    Pour la première fois, le chef de l’Etat adopte la langue qui autrefois conduisait les élèves, les étudiants et les travailleurs en prison. Le Discours Programme fut un langage nouveau,  un langage qui emportait l’adhésion totale des forces anti-impérialistes dont les idées sont ainsi parvenues au pouvoir.

    Le Discours Programme  se poursuit dans le même langage sur plusieurs pages en des termes révolutionnaires.

     

                    DEUXIEME EXTRAIT

     

     « L’histoire de cette domination est celle de l’oppression politique, de l’exploitation économique, de l’aliénation culturelle, de l’épanouissement de contradictions inter-régionales et intertribales. Mais c’est aussi l’histoire de la longue lutte du peuple militant de notre pays qui, le 26 octobre 1972, marque une rupture radicale avec le passé et amorce une politique nouvelle d’indépendance nationale dont la base et la finalité restent ses intérêts et sa personnalité.

     (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

    Oui, notre peuple  a subi la violence sauvage, criminelle et inhumaine des envahisseurs français  à l’issue de laquelle plusieurs  de nos compatriotes ont perdu la vie, plusieurs ont été déportés et assassinés, des villages entiers ont été incendiés et des points d’eau empoisonnés. Oui, notre peuple a subi  et subit encore l’oppression politique, Oui  notre peuple a subi et subit encore l’exploitation économique, où tous les secteurs vitaux sont détenus par l’étranger ou ses suppôts locaux. Oui notre peuple a subi et subit encore l’aliénation culturelle, où pendant des décennies on lui a dénié  toute culture, toute civilisation et donc toute personnalité et toute dignité. Oui pour perpétuer l’exploitation économique l’étranger et ses serviteurs nationaux ont poussé souvent à l’excitation des bas instincts des populations pour les opposer les unes aux autres. Mais face à toutes ces oppressions notre peuple a opposé et continue d’opposer  une farouche résistance. Kérékou a donc eu raison le 30 Novembre 1972. Il est resté au pouvoir pendant trois décennies. Mais au moment où il part du pouvoir, l’exploitation économique est plus féroce que jamais et l’idéologie étrangère obscurantiste n’a jamais été aussi envahissante, aussi étouffante et aussi pernicieuse. Cela veut dire que Kérékou a échoué dans sa volonté proclamée le 30 Novembre 1972 de défendre les intérêts du Bénin et de  restaurer notre dignité.   Pour cette raison notre société, la société béninoise ne peut pas le présenter comme un modèle à la jeunesse béninoise. 

               TROISIEME EXTRAIT

    Comptons d’abord sur nos propres forces, sur nos propres ressources, sur l’initiative créatrice des larges masses dans notre lutte pour nous libérer de la domination étrangère, pour développer notre économie et pour donner à notre peuple la dignité et la personnalité d’un peuple libre ;

             (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

    Si nous ne comptons pas sur nos propres forces dans la résolution de nos problèmes, si nous devons faire de la mendicité notre  ligne de politique générale, nous ne pourrons  pas nous libérer de la domination étrangère, nous ne pourrons pas développer l’économie de notre pays, nous ne pourrons pas donner à notre peuple la dignité et la personnalité d’un peuple libre. Les espoirs suscités au sein des jeunes et au sein de notre peuple par le Discours Programme du 30 Novembre 1972 ont été totalement déçus. Au moment où Kérékou part du pouvoir (contre son gré),  notre pays est un pays mendiant sans personnalité, sans dignité et sans fierté. Notre économie est dominée par l’étranger ou ses suppôts locaux. Pour cette raison nous ne pouvons pas présenter Kérékou comme un modèle à la jeunesse de notre pays. Ce serait fermer définitivement la porte à toute émancipation de notre peuple. Et nous autres militants du Parti Social Démocrate  le Bélier ( PSD-BELIER), Parti Liguiste, ne pouvons  commettre un tel crime.

                      QUATRIEME EXTRAIT 

    Réorganiser toute la structure économique, culturelle et sociale de notre pays dans le sens d’une libération de la domination étrangère, d’une éradication de la corruption, de la concussion et du népotisme, et d’une plus grande efficacité ;

           (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

     

    Avant le 30 Novembre 1972, la structure économique du pays ne prenait pas en compte les préoccupations et les besoins  du peuple  béninois. En proclamant le 30 Novembre qu’il allait procéder à une réorganisation de la structure économique du pays, Kérékou allait dans le sens des exigences  de la jeunesse et des travailleurs  de notre pays. Au moment où il quitte le pouvoir (contre son gré !) l’ancienne structure est toujours en place, la domination étrangère est plus puissante que jamais, la corruption a gangrené  tout le corps social. Même  les secteurs où ne sévissait pas la corruption avant son arrivée au pouvoir (l’école en tant qu’institution par exemple) ont tous été envahis par la corruption. Nous ne parlons pas des autres secteurs que la corruption avait déjà envahis   Voilà comment il a éradiqué la corruption dans notre pays ! Kérékou n’a mené aucun combat  contre la concussion et le népotisme dans notre pays. Avec sa gestion, tous ces maux se sont trouvés renforcés dans le pays. Et pour cette raison, nous ne pouvons pas le présenter à la jeunesse béninoise comme un modèle.

     

                CINQUIEME EXTRAIT

     

     -Il s’agira de liquider définitivement l’ancienne politique à travers les hommes, les structures et l’idéologie qui la portent.

      (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

     

    Voilà une des phrases fétiches du Discours Programme du 30 Novembre 1972. Sans la liquidation de l’idéologie de l’ancienne politique, il est impossible de mettre en œuvre la POLITIQUE NOUVELLE D’INDEPENDANCE NATIONALE. Au moment où Kérékou part du pouvoir, les hommes de l’ancienne politique sont solidement installés  dans tous les rouages du pouvoir d’Etat avec de grands privilèges, les structures de l’ancienne politique sont réinstallées, l’idéologie religieuse de domination étrangère a envahi tous les secteurs de la vie nationale. Même dans certains services publics, les chefs service  imposent l’exécution de la prière aux autres membres des administrations et seuls ceux qui témoignent d’une grande religiosité connaissent de promotion. Lui-même, Kérékou,  parlait à tort et à travers de la bible , symbole de l’idéologie de la  domination étrangère. Il y a là manifestement un échec patent dans la lutte pour « liquider définitivement l’ancienne politique à travers les hommes, les structures et l’idéologie qui la portent » Il y a  comme   une reddition face à l’ennemi. Le général,  notre général, nous a conduits dans un guet-apens où nous avons été pris au piège par les ennemis et nous avons été massacrés. Kérékou c’est le cheval de Troie introduit dans le camp des anti-impérialistes de notre pays. Son objectif, c’est la défaite de la lutte contre la domination étrangère. Nous ne pouvons donc pas le présenter comme un modèle à la jeunesse de notre pays. Un cheval de Troie qui sert les intérêts de l’ennemi et conduit à la défaite ne peut pas être présenté comme un modèle à la jeunesse de notre pays.

     

                  SIXIEME EXTRAIT      

     

     -L’enjeu c’est le Dahomey. Il s’agit de réaliser dans notre pays une société où il fait bon vivre parce que chacun y pourra disposer du minimum nécessaire pour une vie décente. Une société où seraient atténuées les inégalités de revenus en attendant de pouvoir s’attaquer aux inégalités de fortune.

       (DISCOURS  PROGRAMME du 30 Novembre 1972)

     

    Oui, l’enjeu c’est encore et toujours  notre pays. Pour réaliser une société où il fait bon vivre, il faut des idées de progrès et non des idées rétrogrades, il faut des hommes intègres et non des mafieux et des brigands, et de toutes les façons, il ne faut pas des caméléons, c’est-à-dire, des gens qui changent d’opinion à chaque pas. Au moment où Kérékou quitte le pouvoir (contre son gré), il n’y a que ses amis, les membres de sa famille et les mafieux qu’il a fabriqués  qui ont une vie digne de ce nom   dans notre pays. Il ne s’est pas attaqué aux inégalités de revenus, des inégalités qui ont augmenté dans de grandes proportions. Kérékou  a laissé le champ libre aux voleurs, aux mafieux et aux brigands qui ont dépouillé le peuple de ses biens et l’ont appauvri pendant qu’eux-mêmes se retrouvaient à la tête d’immenses richesses, fruits de leurs rapines. La grande majorité des Béninois  ne peut pas avoir une vie décente. Elle   est obligée de vivre d’expédient dans la misère, la pauvreté et le dénuement. Ce n’est pas ce que nous promettait le Discours Programme du 30 Novembre 1972. C’est pour cette raison que nous ne pouvons pas   présenter Kérékou  comme un modèle à la jeunesse et aux travailleurs de notre pays. On ne peut pas prendre comme modèle quelqu’un qui ne respecte pas la parole donnée.


                     (La suite demain)




     

  • Kérékou et la trahison des intérêts du peuple béninois.(3)

     

       D - EXTRAITS DE LA CHARTE DE L’ENSEIGNANT DAHOMEEN DU SECONDAIRE ET DU SUPERIEUR

     

     

    En 1972, les enseignants du Secondaire et du Supérieur de notre pays,  organisés  au sein du Comité pour l’Unité des Enseignants du Secondaire et du Supérieur (CUESS) ont déclenché et conduit   de gigantesques grèves à l’issue desquelles ils ont décidé de tenir le congrès constitutif de leur syndicat de l’unité. Le  congrès qui s’est tenu les 15 et 16 Juillet 1972 a permis la fondation du SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNANTS DU SECONDAIRE ET DU SUPERIEUR (SYNAESS). Les enseignants  réunis en congrès ont doté le syndicat  d’une Charte, la Charte de l’Enseignant Dahoméen  du Secondaire et du Supérieur. Nous allons tirer quelques extraits de ce document qui s’inscrit dans la ligne  générale  des luttes  de cette époque et dans la mise en place des matériaux pour la construction de l’édifice politique.

      Qui est Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur ?

    -    L’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur est un citoyen responsable dans un pays sous-développé où le peuple est en proie à la misère,  la faim, l’ignorance, conséquences de l’exploitation impérialiste ; comme tel, il ne saurait se réfugier dans sa tour d’ivoire, s’évader dans le mensonge, ou s’installer confortablement sur les gradins pendant que le fauve et l’homme s’expliquent dans l’arène.

    (Charte de l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur/16/07/1972)

     

    Quel rapport lie l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur  au peuple ?

          Son sort est étroitement lié à celui de son peuple, il reste compromis quoi qu’il fasse, avec le peuple, et doit se sauver ou se perdre avec lui.

    Dans le corps à corps gigantesque que l’Afrique vient d’engager contre la misère, la faim, l’ignorance et la honteuse exploitation de l’homme par l’homme, l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur veut avoir une place d’avant-garde. Il veut être le fer de lance du peuple dans son combat titanesque contre les forces réactionnaires d’obscurantisme, d’oppression et d’exploitation. C’est pourquoi il doit travailler chaque jour à améliorer sa compétence professionnelle, à élever son propre niveau intellectuel et sa conscience politique aux nouvelles dimensions du monde.
     (Charte de l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur/16/07/1972)

    Dans quelle organisation syndicale va militer l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur ?

     

       -  Mais comme travailleur, d’un pays sous-développé et néocolonial il sait qu’il n’y aura aucune solution à ses problèmes spécifiques qui ne soit liée au problème fondamental de la nation entière, lequel problème est encore essentiellement politique. C’est pourquoi il considère, pour ce qui le concerne, comme rétrograde, irréaliste et inacceptable, toute forme corporatiste de lutte syndicale, et opte résolument pour un syndicalisme révolutionnaire.   

    (Charte de l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur/16/07/1972)

    -Syndicat d’éducateurs d’un pays sous-développé et néocolonial, le SY.NA.E.S.S. ne saurait se confiner à défendre des intérêts égoïstes d’une caste professionnelle, et il situe son action dans le cadre de la défense des intérêts fondamentaux des populations des villes et des campagnes ainsi, il est un syndicat révolutionnaire. Il n’a pas le choix !

    (Charte de l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur/16/07/1972)

     

      Et voici le programme, les options du SYNAESS en 14 points tels qu’il le pense pour la libération du Pays de la domination étrangère. Je ne mentionnerai que quelques-uns de ces points.  
    1.    Une lutte résolue et conséquente contre l’impérialisme, le colonialisme et le néocolonialisme sous toutes leurs formes.

    2Une lutte résolue et conséquente contre les agents locaux du colonialisme et du néo-colonialisme, condition sans laquelle aucune amélioration réelle et durable du niveau de vie des masses travailleuses ne saurait être possible.   

                SUR LE PLAN EXTERIEUR

    3.    Une politique d’indépendance, d’unité et de dignité africaine.
      

    5.    La démolition définitive des vieilles structures d’économie de traite imposée à notre pays par le colonialisme français.

    6.    La reconnaissance, le respect et la défense des libertés démocratiques et syndicales, du droit de grève, des droits de l’homme tels qu’ils sont contenus dans la déclaration universelle des droits de l’homme.
      

    10.    Une lutte sans merci contre les prévaricateurs et les agents véreux de la fonction publique.

     12.    Une campagne décisive de lutte contre l’analphabétisme, l’un des plus grands fléaux de nos villes et campagnes, et principal frein à tout effort de   développement et de progrès.

     14.    Une politique hardie et progressiste de réforme des programmes d’enseignement  indigestes et mal adaptés aux exigences  actuelles de notre développement.   

    (Charte de l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur/16/07/1972)

                                             CONCLUSION
    La ligne de politique générale du SYNAESS, ligne révolutionnaire de lutte anti-impérialiste, doit être le seul guide de notre action  et de nos prises de position  pour transformer  la réalité qui nous insère chaque jour plus étroitement  et pour hâter  et assurer la libération totale , le progrès et le développement  économique  du Dahomey dans  une  Afrique  unie et maîtresse de sa destinée.
      

     (Charte de l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur/16/07/1972)

    La Charte de l’Enseignant Dahoméen du Secondaire et du Supérieur  s’inscrit dans la ligne générale de l’option anti-impérialiste, anticolonialiste et anti néo-colonialiste.

    Voilà l’ambiance dans laquelle nous avons vécu   en tant qu’élèves et Etudiants    au sein de l’Union Générale des Elèves et Etudiants  Dahoméens, de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France, de  l’Union Générale des Etudiants d’Afrique de l’Ouest !

    Voilà l’ambiance générale  dans laquelle nous avons vécu   en tant que jeunes travailleurs  au sein du Comité pour l’Unité des Enseignants du Secondaire et du Supérieur (CUESS), au sein du Syndicat National des Enseignants du Secondaire et du Supérieur (SYNAESS)!

    C’est cette ambiance générale  qui a forgé notre  rêve d’adolescents, notre rêve  de jeunes  étudiants, notre rêve  de jeunes travailleurs aux côtés des autres travailleurs de notre pays.

    Les élèves, les étudiants et les travailleurs  ont mené des luttes héroïques contre les méfaits de l’impérialisme, du colonialisme et du néo-colonialisme et de leurs suppôts locaux. Ils ont mené des luttes héroïques contre la domination étrangère. Au cours de ces luttes certains sont tombés victimes de la répression sauvage des gouvernants  au service de l’étranger, de l’impérialisme, du néo-colonialisme.  Ces luttes ont provoqué la chute de nombreux gouvernements, créant une situation d’instabilité politique chronique  dans le pays.

    C’est ainsi que le peuple a vécu les coups d’Etat  et les renversements de régimes  de 1963, de 1965, de 1967, de 1969.

    C’est dans cette situation d’instabilité politique qu’intervient le  énième coup d’Etat le 26 octobre 1972.

    Les auteurs du putsch ont fini leur proclamation par les mots suivants. VIVE LA REVOLUTION ! VIVE LE DAHOMEY !

    Mais ce n’était pas la première fois que les militaires proclamaient quelque chose de ce genre à l’issue d’un putsch. Déjà les jeunes cadres de l’armée qui ont renversé le général  Soglo en 1967  se proclamaient aussi révolutionnaires. Cela ne les a pas empêchés de remettre le pouvoir quelques mois plus tard à Emile Derlin Zinsou en 1968, Emile Derlin Zinsou qui sera renversé le 10 Décembre 1969.

    Mais la situation de 1972 était qualitativement différente  de celle de 1967.

    Tout le pays était en effet  couvert d’organisations de jeunes et de travailleurs  anti-impérialistes au niveau national comme au niveau des régions. La situation de 1972  n’était donc pas  la même que celle qui prévalait en 1967.Beaucoup d’organisations progressistes avaient pris position sur le coup d’Etat et avaient annoncé les couleurs. Face à cette situation de  défiance face à leur action qui pourtant avait été généralement bien accueillie par les populations,  les auteurs du coup d’Etat  entreprennent une série d’actions pour associer des personnes à leur entreprise.  

    C’est ainsi que le 2 Novembre1972, le Gouvernement Militaire Révolutionnaire  invite des cadres  au Palais  de la République pour faire ce qu’il appelait  « l’inventaire des ressources nationales » du pays. Tous les cadres ainsi invités ont été  installés en une Commission Nationale.      

      En invitant les cadres, le GMR n’a pas fait de différence entre ceux qui représentaient  des organisations de jeunes ou de travailleurs et ceux qui ne représentaient personne, qui ne représentaient qu’eux-mêmes. La salle était  donc  remplie de cadres   prétendument techniques mais qui étaient pour la plupart des cadres politiques de la vision politique de  Emile  Derlin  Zinsou. Les représentants des organisations de travailleurs et de jeunes ont démasqué la supercherie   et ont décidé de ne pas se laisser faire. Ils ne voulaient pas que  le  lendemain  du coup d’Etat du 26 Octobre 1972 ressemble aux lendemains des coups d’Etat précédents où  les profiteurs passaient par  derrière pour s’emparer des victoires des travailleurs. C’est pour cette raison que le 3 Novembre 1972, ces représentants des  organisations progressistes anti-impérialistes, anticolonialistes et anti-néocolonialistes se sont retirés de la Commission installée le 02 Novembre 1972.  Ils se sont installés à la Bourse du Travail pour protester contre les manœuvres des zinsouistes  très nombreux dans la Commission Nationale, des zinsouistes qui pensaient le moment venu pour réinstaller leur leader. Les  représentants des organisations de  travailleurs et de jeunes   ont travaillé tout le weekend parce qu’il s’agissait pour eux de démontrer qu’il y avait  des compétences indéniables en leur sein. 

      Le 6 Novembre 1972, le Gouvernement Militaire Révolutionnaire, effrayé par la détermination des représentants des organisations anti-impérialistes  reprend contact avec eux et décide de les installer en une Commission Nationale Spéciale.

      Le 15 Novembre 1972 les représentants des organisations  anti-impérialistes de jeunes et de travailleurs    remettent les résultats de leurs travaux  au Gouvernement Militaire Révolutionnaire.

      Le 30 Novembre 1972, le Gouvernement Militaire Révolutionnaire proclame par la voix du Président de la République Mathieu Kérékou le DISCOURS PROGRAMME DU 30 Novembre 1972 qui a  pour titre : POUR UNE POLITIQUE NOUVELLE D’INDEPENDANCE NATIONALE. L’essentiel des points contenus  dans le Discours Programme est tiré   des travaux de la Commission Nationale  Spéciale des organisations de  Travailleurs et de Jeunes.   

    Je vais   mentionner les noms de quelques-unes de ces organisations qui  ont participé à l’élaboration  de ce chef-d’œuvre des travailleurs et des jeunes de notre pays. 

    D’abord les organisations de travailleurs regroupées au sein du  Conseil Syndical  de Coordination et  parmi  lesquelles on peut citer   le Syndicat National des Câbles Postes et Télécommunication  (SYNACAPOSTEL), le SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNANTS DU SECONDAIRE ET DU SUPERIEUR (SYNAESS), le Syndicat National des Ingénieurs et Cadres (SYNATINCA), le Syndicat  des Cheminots de  l’Organisation Commune Daho-Niger) (SYNCODANI)Il faut rappeler que les représentants des organisations  anti-impérialistes ont tout fait pour amener à la Commission Nationale Spéciale tous les syndicats même ceux dirigés par  des personnes hostiles aux idées de lutte contre la domination étrangère.

    Il y a ensuite les  organisations nationales de jeunes et les organisations  d’élèves et étudiants parmi lesquelles   la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE (LNJP),l’Union Générale des Elèves et  Etudiants du Dahomey(UGEED),  le CERCLE CULTURE ET PROGRES, le Comité Inter-Jeunesse (CIJ).

      Il y a enfin les organisations régionales dont le Rassemblement des Jeunes du Mono, (RAJEUMO), le Front d’Action Commun des Elèves et Etudiants du Nord (FACEEN), FILOGNON d’ABOMEY, SONAGNON de Porto-Novo,  OJSD de DASSA-ZOUME, ODOKOYA de SAVE, OJSP-Z EHOUZOU de ZAGNANADO, AJK de KETOU, SJP POBE et d’autres organisations  de travailleurs et de jeunes dont les noms ne figurent pas ici.

    Ce sont ces organisations de travailleurs et de Jeunes de la Commission Nationale Spéciale des Organisations de Travailleurs et de Jeunes qui ont  fait le travail qui a donné le DISCOURS Programme du 30 Novembre 1972, un Discours Programme intitulé : POUR UNE POLITIQUE NOUVELLE D’INDEPENDANCE NATIONALE   

            Le Discours a été un coup de tonnerre dans un ciel ensoleillé. C’est un discours novateur que le peuple attendait depuis des années. Le langage  était nouveau, révolutionnaire, un langage inattendu pour un chef d’Etat. Avant le 30 Novembre 1972, quiconque parlait de lutte contre la domination étrangère, de lutte contre le colonialisme, le néo-colonialisme et l’impérialisme   se retrouvait en prison. Et voilà que le chef de l’Etat donne raison à toutes les forces anti-impérialistes en choisissant leur proposition POUR UNE POLITIQUE NOUVELLE D’INDEPENDANCE NATIONALE. Ce jour a été un   grand jour pour les travailleurs et pour la jeunesse de notre pays. Ce fut le jour du pacte entre les forces anti-impérialistes, anticolonialistes et anti-néocolonialistes et le Gouvernement Militaire  Révolutionnaire, en particulier avec son chef Mathieu Kérékou.  

    Comment a-t-il géré ce pacte ?

    Je vais  à présent essayer de passer en revue la gestion de ce pacte par Kérékou. Je partirai des extraits du Discours Programme  pour aboutir à ce que j’ai constaté dans leur mise en application.  C’est le résultat qui nous dira si nous pouvons en notre âme et conscience présenter Kérékou à la jeunesse de notre pays comme un modèle.


                           (la suite demain)


  • Kérékou et la trahison des intérêts du peuple béninois.(2)

     

     

     

     

    Kérékou et la trahison  des intérêts du peuple béninois (suite)

      

     C - EXTRAITS DU MANIFESTE DE LA LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE.

        Le deuxième document  auquel je vais me  référer  est le Manifeste de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE.

     En Février 1968 a été publié le Manifeste  de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE. Ce document marque l’acte de fondation de cette organisation de jeunes. Je vais faire quelques extraits pour rappeler les  idées qui y ont été développées.

    « Qu’est-ce que la L.N.J.P. ?

    -         Notre ligue est une organisation patriotique de masse qui doit regrouper, former et informer tous les éléments de la jeunesse du Dahomey qui sont décidés à servir  réellement leur peuple et la cause de notre Révolution Nationale Démocratique.

    -         Notre ligue est une organisation à caractère fondamentalement national, et comme telle, elle s’engage à mener une lutte résolue contre toutes les manifestations du régionalisme, du tribalisme et contre leurs acteurs, sur toute l’étendue du territoire de la République.

    -         Notre ligue est une organisation patriotique et comme telle elle s’engage à mener une lutte conséquente pour la souveraineté, le progrès social et économique de notre patrie, pour la paix dans le monde et la coopération internationale sur une base de respect mutuel et d’égalité.

    -         Notre ligue est une organisation progressiste et comme telle elle est engagée dans la lutte anti-impérialiste et anti-néocolonialiste pour la libération de l’Afrique en général et du Dahomey en particulier. Sur cette base seulement elle soutiendra sans ambages tout parti politique, tout syndicat de travailleurs, tout mouvement d’Etudiants et de Jeunesse qui, sur le plan national comme sur le plan international, aura adopté la même orientation.

    -         Notre ligue salue l’UGEED, la FEANF, l’ex-UGEAO et l’UED pour la lutte conséquente qu’elles ont menée ou continuent de mener pour notre libération nationale et l’Unité de la Patrie Africaine.

    -         Notre ligue salue l’avènement du comité inter syndicat (CIS) né des grèves glorieuses de Décembre 1967, comme une lueur d’espoir pour les travailleurs, et souhaite qu’il renforce son unité et rallie les travailleurs sur la plate-forme de la lutte concrète pour la défense de leurs intérêts fondamentaux.

    -         Notre ligue fait sienne la ligne politique de la charte de la Jeunesse Dahoméenne telle qu’elle a été adoptée au Séminaire de la Jeunesse Dahoméenne des 11, 12, et 13 Septembre 1964 à Cotonou. »

    (Manifeste de la LIGUE  NATIONALE DE  LA JEUNESSE PATRIOTIQUE)

     La LNJP contribuera au combat contre l’indignité, l’humiliation, la pauvreté, la honte, la vassalisation.

     -Notre peuple saura mettre fin à la vassalisation de sa politique extérieure vis-à-vis de l’étranger, reconnaître ses vrais amis ; il saura faire taire définitivement les sempiternelles jérémiades des valets locaux qui, lorsqu’ils ne sont pas « revenus les mains vides » (!!) de Paris ou de Washington, mais les poches vides, nous ont toujours ravalés, et sans vergogne, au rang de tristes mendiants internationaux ; il faut que ça change !

    (Manifeste de la LIGUE  NATIONALE DE  LA JEUNESSE PATRIOTIQUE)

      

    Le Manifeste de la LNJP identifie la nature politique des maux qui assaillent le pays. Ce dont  souffrent  notre pays et sa jeunesse,  c’est  de ne pas comprendre que les causes du  mal qui afflige notre pays sont fondamentalement politiques.  C’est déjà la certitude d’une victoire que de savoir que notre mal est d’origine politique et donc que pour le guérir, il faut des remèdes politiques.

    - Tout récemment avec les grandes journées de grèves de Décembre 1967, la victoire incontestable des travailleurs sur le  régime militaro- bureaucratique du Général SOGLO, quoique importante, est restée incomplète, et pour cause. Demain, il en sera ainsi tant que l’armée continuera d’être la seule force organisée et disciplinée de ce pays, tant que les masses laborieuses ne mettraient pas sur pied, démocratiquement leur propre organisation pour défendre leurs intérêts et lutter contre les exploiteurs de notre pays. Il en sera surtout ainsi tant que les syndicats de la classe ouvrière dahoméenne continueront de se limiter à des actions épisodiques et purement corporatistes. S’arrêtant là, les syndicats n’ont pas encore clairement diagnostiqué les causes premières et lointaines de notre mal, et ils s’attaquent seulement à ses manifestations symptomatiques et superficielles. Ils ne voient pas encore les causes fondamentalement politiques du mal.

    (Manifeste de la LIGUE  NATIONALE DE  LA JEUNESSE PATRIOTIQUE)

     

    Pour dominer un peuple et le dessaisir de ses richesses, on commence toujours par occuper son cerveau  et l’orienter vers  des chemins sans lendemain.

    -« On nous décourage et on ne cesse de nous rebattre les oreilles par la prétendue « pauvreté du Dahomey » ! On en a d’abord convaincu nos différents gouvernements qui, avec les grands moyens d’information à leur disposition, tentent désespérément d’en persuader le peuple. Aussi, le Dahoméen  moyen est-il porté à croire, voire répéter comme un catéchisme que le Dahomey est condamné à la pauvreté et qu’il ne saurait, à moins d’une rédemption « messianique » de l’étranger, bâtir sa prospérité économique en comptant sur ses propres forces.

    (Manifeste de la LIGUE  NATIONALE DE  LA JEUNESSE PATRIOTIQUE)

     Le Manifeste de la LNJP indique les politiques susceptibles de donner à notre peuple la dignité d’un peuple libre et souverain.

    -Tout irait certainement mieux si les sociétés d’exploitation capitalistes de la place étaient sérieusement contrôlées et correctement imposées, si la nationalisation hardie de certains secteurs d’activités vitaux de la Nation était engagée.Tout irait certainement mieux si les concessionnaires et les fossoyeurs de nos finances publiques étaient châtiés de manière exemplaire, et si les biens scandaleusement mal acquis par ces mauvais citoyens étaient restitués au peuple.

     Le peuple dahoméen qui est doué d’un génie créateur extraordinaire et qui est capable de très grands sacrifices lorsqu’il sait que ses sacrifices servent réellement sa dignité et sa souveraineté sur tous les plans, sait aussi que tout irait mieux le jour où émergerait de son sein, dans la lutte, d’authentiques dirigeants en mesure de défendre courageusement et jusqu’au bout ses intérêts fondamentaux et légitimes.

    (Manifeste de la LIGUE  NATIONALE DE  LA JEUNESSE PATRIOTIQUE)

    Le changement  devient une exigence incontournable. 

     « -Tout cela doit changer ! Et tout cela ne peut changer que si la jeunesse patriotique de notre pays le veut et s’organise en conséquence ; tant il est vrai que la richesse du Dahomey est une richesse humaine : c’est la vitalité de sa jeunesse jusqu’ici inexplorée et inexploitée. Et tout pays dont la jeunesse attend passivement et voit venir les événements sans chercher à les provoquer et les contrôler, est un pays malade et atteint de débilité sénile. »

    (Manifeste de la LIGUE  NATIONALE DE JEUNESSE PATRIOTIQUE)

     Voilà quelques extraits du Manifeste de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE publié,     comme je l’ai  écrit plus haut, en Février 1968.

    Avec le Manifeste de la LNJP nous sommes tout à fait dans l’ambiance des luttes anti-impérialistes, anticolonialistes, anti néocolonialistes, dans la lutte contre la domination étrangère.

                            (La suite demain)


  • Kérékou et la trahison des intérêts du peuple béninois.(1)

     

       

    Kérékou et la trahison  des intérêts du peuple béninois.

     

                 INTRODUCTION

    Chaque peuple présente aux générations présentes et futures des modèles. Pourquoi ?

    Parce que les peuples ont besoin de se renouveler, de renouveler leurs producteurs, de renouveler leurs  éducateurs, de renouveler leur morale, de renouveler leur spiritualité et toutes les valeurs fondatrices de leur vie en commun.

    Depuis un certain temps, un groupe de Béninois  bien connus de nos concitoyens,  fait énormément de vacarme et de  bruit dans le pays. L’objectif de cette agitation  est, selon les dires des promoteurs mêmes, de procéder à l’immortalisation de Mathieu Kérékou de son vivant. Immortaliser Kérékou de son vivant, c’est présenter Kérékou non seulement à la jeunesse d’aujourd’hui mais aussi à la jeunesse de demain comme un modèle.

    Il y a là manifestement  une immense escroquerie intellectuelle et morale. L’objet de mon intervention  n’est pas de me demander pourquoi des personnes  estiment  aujourd’hui qu’il faut immortaliser Mathieu Kérékou, de son vivant. L’objet de mon entretien est de démasquer la supercherie qui se cache derrière une telle entreprise.  Le thème  de mon intervention est :

     Kérékou et la trahison des  intérêts du peuple béninois. 

     

    En quoi consiste la trahison d’un homme ? Quand peut-on dire qu’un homme a trahi ?

    La trahison  c'est le geste d'une autre personne lorsqu'il est vécu ou interprété comme brisant une loyauté. Pour qu'il y ait trahison, il faut qu'il y ait déjà un lien et il faut que ce lien implique une fidélité quelconque.

           La trahison ne sort pas de zéro. Elle a besoin  d’une base, d’un point de départ. La  trahison, présuppose l’existence  d’un pacte  entre deux   ou plusieurs personnes, entre deux groupes de personnes, entre une personne et un groupe de personnes. Sans l’existence d’un tel pacte il n’est pas possible de parler de trahison. 

      Les conditions sociales, politiques, économiques, culturelles de notre pays  ont  engendré des situations particulières .Ce que  je vais dire aujourd’hui, n’a de sens que regardé comme l’expression  des sentiments d’une partie de  la génération qui, en 1972, avait  entre  22 et 25 ans. Entre cette génération et Kérékou, il y a eu un pacte. Ce pacte est matérialisé par le Discours Programme du 30 Novembre 1972.

    Pour développer mon thème je  m’appuierai sur les orientations générales de toutes les organisations de jeunes et de travailleurs de notre pays de cette époque.  Je m’appuierai ensuite sur les documents suivants.

    1-La Charte de la Jeunesse des 11,12 et 13 Septembre 1964

    2-Le Manifeste de la Ligue Nationale de la Jeunesse Patriotique de Février 1968

    3-La Charte de l’Enseignant du Secondaire et du Supérieur de JUILLET 1972

    4-Le Discours Programme du 30 Novembre 1972

    Enfin je  conclurai mon  travail.

     

      A-   De la ligne générale des organisations d’élèves, d’étudiants et de travailleurs des années 60.

    Pour la plupart des organisations  d’élèves et d’étudiants à la veille  et au lendemain des années 1960,  être-politique, c’est fondamentalement être     anticolonialiste,  anti-impérialiste, anti-néocolonialiste. Ces fondamentaux de la lutte étaient l’aune  à laquelle devait se mesurer toute déclaration  politique, toute activité politique.

       C’est à cette source que notre génération a bu.     Elèves, étudiants, ou jeunes travailleurs, nous  étions  à l’école de l’anti-impérialisme. Nous étions   tous, élèves, étudiants et jeunes travailleurs anti-impérialistes, nous étions pour  la lutte contre la  domination étrangère de notre pays, nous voulions le changement pour notre pays, nous voulions l’indépendance de notre pays et un mieux-être pour ses habitants, en un mot,  nous voulions la révolution. « L’élément le plus important, l’élément fondamental  de toute l’activité politique des jeunes de ces années 60 est d’avoir fondé tous les changements sociaux de la société béninoise, toutes les transformations  politiques, économiques, sociales et  culturelles sur la résistance  de tous à la domination étrangère. » Même les organisations d’obédience religieuse ne pouvaient pas montrer leur amitié avec les groupes représentant les intérêts étrangers. Telle était la ligne générale des organisations d’élèves, d’étudiants et de travailleurs des années 60.

     

     B  -  LA CHARTE DE LA JEUNESSE DAHOMEENNE

    C’est le tout premier document dont s’est doté la Jeunesse de notre pays pour éclairer sa route du point de vue organisationnel et du point de vue politique. Le séminaire  qui a permis de doter la jeunesse de notre pays de cette Charte  a eu lieu à Cotonou les 11,12 et 13 Septembre 1964. Du point de vue organisationnel la Charte préconisait de faire tous les efforts pour unifier la jeunesse de notre pays dans un seul et même mouvement de jeunes.

    Du point de vue politique, la Charte prescrivait comme exigence du futur mouvement la lutte commune contre la domination étrangère. La Charte a exercé une grande influence sur la majorité des organisations de jeunes qui sont nées après et toutes ont toujours mis au moins une phrase pour se référer à la Charte.La Charte prescrit l’unité de la jeunesse.Elle prescrit à toute la jeunesse la lutte contre la domination étrangère.            (la suite demain)  

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