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  • DANIEL DOHOU-3

     

               AVONS-NOUS UNE THEORIE ?

     

    Chers amis, toutes les actions d’un homme politique,d’un groupe,  s’inscrivent toujours dans une théorie.

     Aucun Pays au monde ne peut se développer  sans une Théorie Nationale de Développement qui embrasse  tous les domaines de l’activité humaine et qui soit claire pour tout le monde.

     DANIEL DOHOU, devant ton cercueil, je me pose la question suivante. Y a-t-il une théorie dans laquelle s’inscrivent nos actions, nos comportements,nos propos?

    Y a-t-il une théorie  Nationale de Développement  pour le Bénin, élaborée par des BENINOIS, une théorie  qui puisse servir de base à l’évaluation de toute l’activité politique, économique, sociale, culturelle, artistique, éducationnelle etc.?

    Nous tous qui avons été à  l’école politique de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE, qui avons fait une pratique politique donnée et qui continuons de poser quotidiennement des actes,  avons-nous conscience que nous avons agi et que nous continuons d’agir  dans le cadre d’une théorie Nationale de Développement ? Quelle est cette théorie ? Quels en sont les concepts fondamentaux ?

     

    DANIEL DOHOU, devant ton cercueil je réponds que cette théorie existe.  

    Que cette théorie s’appelle le LIGUISME.

    Le LIGUISME, c’est d’abord la certitude que notre pays est un pays et qu’il a   des intérêts nationaux  propres.

     Le LIGUISME c’est une volonté farouche  de  défendre les intérêts de notre Pays et les développer au service exclusif des populations de nos différentes nationalités.

     Le LIGUISME c’est la revendication d’une identité nationale pour les Béninois d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

    Le LIGUISME c’est la protection et la défense des intérêts  des producteurs nationaux  pour la sauvegarde et la création  des emplois.

     Le LIGUISME c’est la lutte pour que la Jeunesse Béninoise et les travailleurs de notre pays se réapproprient l’histoire de notre pays

    Le LIGUISME c’est la définition des secteurs vitaux de l’économie nationale et leur contrôle par l’état souverain.

    Le LIGUISME  est une théorie nationale  de développement  élaborée dans le feu de l’action  par des Béninois pour notre Pays, une théorie juste  pour aborder les problèmes de développement  de notre pays dans leurs  aspects  les plus divers et dans tous les secteurs de l’activité sociale dans le respect de nos valeurs essentielles.

       Le LIGUISME comme théorie de développement  c’est la foi inébranlable  en un avenir  radieux pour notre pays, pour  ses hommes, pour ses femmes, pour sa jeunesse.

    Le LIGUISME comme théorie de développement  plonge ses racines profondément dans notre Culture qui place l’homme au centre de toutes les préoccupations. 

    Le LIGUISME  prend  l’homme comme finalité, comme l’alpha et l’omega de l’action politique, économique, sociale, culturelle, éducationnelle, artistique etc.

    Le LIGUISME c’est la vision d’une fonction politique  au service de la patrie, de ses hommes, de ses femmes et de sa Jeunesse, la vision d’une fonction politique qui ne soit pas un tremplin pour l’enrichissement illicite,bref la vision d’une fonction politique   bénévole.

     Le LIGUISME c’est la défense sans concession  de la vérité, du beau, du sublime.

    Le LIGUISME, c’est une lutte implacable  contre l’injustice.

    Le LIGUISME c’est un regard  qui prenne en compte  l’ensemble du Pays et non des parcelles, des morceaux du territoire. C’est une vision globale intégrant l’ensemble du pays.   

    Le LIGUISME c’est la liaison étroite entre la lutte pour l’émancipation de notre peuple   et la défense des intérêts professionnels,  matériels et moraux des travailleurs. 

     Le LIGUISME c’est la culture à un très haut niveau de l’esprit de responsabilité.

    Le LIGUISME c’est une agriculture nationale, c’est une production nationale dans tous les secteurs et la protection des producteurs.

    Le LIGUISME c’est la production de connaissance et du savoir.

    Le LIGUISME c’est  l’exigence toujours renouvelée d’une fierté nationale.

    Le LIGUISME, c’est l’exigence d’une rigueur envers soi-même et envers les autres au service de la patrie et  de la protection du bien commun.

        Le LIGUISME est déjà un patrimoine national. Le PSD-BELIER se doit de le conserver, de le développer, de l’enrichir des nouvelles découvertes de la science et de la technique et des nouvelles expériences dans notre pays

       Ainsi pour tous les militants du PSD-BELIER, et pour ses sympathisants  c’est désormais à la lumière du LIGUISME que nous allons juger, apprécier et évaluer  les actes du gouvernement, les options qu’il prend et les orientations qu’il impulse  au pays. C’est à la lumière du LIGUISME  que nous allons voir si ces actes et ces orientations s’inscrivent dans un processus qui dépouille le pays de ses intérêts ou au contraire s’ils s’inscrivent dans le sens de la défense de nos intérêts nationaux.

     C’est à la lumière du LIGUISME  que nous allons   évaluer tous les actes posés par les individus, les  groupes d’individus, et toutes les institutions de la république.

    (EXTRAIT DE "HOMMAGE A DANIEL DOHOU" LE  6 Octobre 2007 A BANIGBE)

     

     

     

     

  • DANIEL DOHOU2

        

     

              DOHOU DANIEL MILITANT DE LA REVOLUTION

    DANIEL DOHOU a milité pour et dans la Révolution comme militant de la LNJP. DANIEL DOHOU s’est engagé dans l’exécution  de tous les mots  d’ordre de la révolution. Il y a participé avec la foi qui nous a toujours animés, nous autres militants de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE.

    Et il  me plaît de dire ceci :    

    La foi est, de toutes les vertus, la vertu la plus élevée et celle qui élève  le plus l’homme vers les sommets.

    La foi  n’attend  rien de nulle part sauf la satisfaction  que procure la grandeur de son objet.

       La LIGUE, c’est la foi dans un destin grandiose   pour notre pays, notre pays qui a beaucoup donné à l’humanité. La  Révolution  a lancé un grand nombre de motsd’ordre. A un moment donné, la révolution a lancé le mot d’ordre de   transformer le pays en un grand  chantier de construction nationale. Et dans ce cadre DANIEL DOHOU,  c’est la construction de ce qui, aujourd’hui, est la Préfecture des Départements de l’OUEME et du PLATEAU.

    DANIEL DOHOU, c’est la construction de la  DETENTE dont l’objectif était d’offrir un espace de loisir aux citoyens en même temps que cela devait procurer des moyens à la ville. Il n’est pas sûr que ceux qui la gèrent aujourd’hui sachent comment et pourquoi elle a été construite.

    -DANIEL DOHOU c’est la construction de ce qui est aujourd’hui la  Mairie de Porto-Novo.

    -DANIEL DOHOU c’est une série d’actions pour soustraire  les populations des griffes des escrocs. DANIEL DOHOU c’est la lutte contre les cérémonies ruineuses qui malgré quelques erreurs inhérentes  à toute action humaine, est un combat tout à fait juste.  Aujourd’hui lorsque vous entendez des personnes prévenir que les condoléances seront reçues sur le parvis de l’église  ou à la sortie du cimetière, vous devez comprendre que le combat de DANIEL DOHOU et de ses camarades est et demeure un combat juste.

     

    -DANIEL DOHOU a mené avec beaucoup d’abnégation, le combat des brigades de sécurité. Aujourd’hui  tout le monde déplore l’insécurité dans le pays. Des personnes  sont assassinées, quelquefois de façon crapuleuse et le pouvoir n’y peut rien.

        La Révolution, c’est une grande épopée composée et réalisée pour notre pays par des hommes et des femmes d’une exceptionnelle grandeur d’âme. Parmi eux certains  ont perdu la vie, certains ont perdu leurs femmes, certaines ont perdu leurs maris, certains ont perdu leurs frères, leurs sœurs, leurs amis. Aujourd’hui et devant la tombe de DANIEL DOHOU , le PSD- BELIER rend hommage à eux tous pour leur courage, leur bravoure, leur abnégation et leur amour pour la patrie béninoise.      

         DOHOU DANIEL  MEMBRE DU BUREAU POLITIQUE DU PSD-BELIER.

    DANIEL DOHOU est allé servir les intérêts du BENIN  à MOSCOUen URSS et à BUCAREST en ROUMANIE pendant de longues années. Pourtant à son retour, il ne nous a pas fuis, il ne s’est  pas éloigné de nous. Il est resté avec nous et s’est mêlé à ce que nous faisions. Nous l’en remercions parce que les conditions n’ont pas fait de nous des personnes fréquentables  au sens béninois du terme. Et il nous a aidés dans notre combat d’avance perdu pour le moment, mais qui doit pourtant être mené pour l’inévitable victoire. DANIEL DOHOU  a adhéré à notre parti. Depuis le CONGRES d’Octobre 2005, il est membre du BUREAU POLITIQUE DU PSD-BELIER.  

    Le 5/8/07, soit trois semaines avant le décès de DANIEL DOHOU, le BUREAU POLITIQUE   du PSD-BELIER  a déclaré   l’année 2008 ANNEE du 25è ANNIVERSAIRE de la Fondation du PSD-BELIER et du 40è Anniversaire de la fondation de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE (LNJP).Cette décision  doit être mise en application avec esprit de créativité par toutes les structures et tous les militants du Parti.

               AVONS-NOUS UNE THEORIE ?

    Chers amis, toutes les actions d’un homme politique,d’un groupe,  s’inscrivent toujours dans une théorie.

     Aucun Pays au monde ne peut se développer  sans une Théorie Nationale de Développement qui embrasse  tous les domaines de l’activité humaine et qui soit claire pour tout le monde.

     

  • DANIEL DOHOU

     

     

      DANIEL DOHOU  MILITANT DE LA LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE.  

    Militant de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE, DANIEL DOHOU appartient à notre génération, la génération  médiane, celle  qui a été formée par la première génération et qui, à son tour, a formé la troisième génération. La troisième  génération  est la dernière puis qu’il n’y en a pas eu d’autre, la dissolution de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE étant intervenue en 1974. A partir de cette date on ne parlera plus officiellement  de la LNJP et plus personne ne va se réclamer de la LNJP.

        La première génération est celle de ceux qu’on appelle  les anciens. C’est la génération  qui a fondé la LNJP,  une organisation de masse.

    La première génération s’est engagée dans le feu de l’action dans divers secteurs de la vie nationale.

    -Elle a, par une politique de large union, imposé le soutien au processus révolutionnaire du 30 Novembre 1972.

    -Elle a travaillé à la fondation de l’instrument de lutte révolutionnaire qu’aurait dû être   le PARTI DE LA REVOLUTION POPULAIRE DU BENIN (PRPB), instrument dont les ennemis se sont saisis pour nous en frapper et liquider le processus d’émancipation du peuple béninois.

    Dans un suprême   et dernier effort, la première génération   mis fin à l’expérience du PRPB. Son   génie réside un peu en cet acte de portée historique qui libère la pensée, les idées et les initiatives.

     

    Ainsi donc, comme il est rappelé plus haut, à  partir de 1974   on ne parlera plus officiellement  de la LNJP et plus personne ne va se réclamer de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE.

      Aujourd’hui, les Béninois des deux sexes  qui ont quarante ans et même plus et qui sont autour de nous ne connaissent pas ce que fut la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE. Il y en a parmi eux qui n’en ont jamais entendu parler. Nous avons, nous- mêmes, adopté et appliqué une incompréhensible loi du silence contre la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE. Nous avons adopté et appliqué une loi du silence  contre ce à quoi nous avons sacrifié notre vie et une partie de la vie de ceux qui sont les nôtres. Nous avons fait  tout cela pour nous plier aux exigences  de nos ennemis, pour avoir leur soutien au processus du 30 Novembre1972. Aujourd’hui,  nous sommes obligés de nous rendre compte que nous n’avons rien gagné dans ce silence que nous voulions salutaire pour notre Pays. Notre pays n’y a rien gagné et les ennemis sont devenus plus audacieux et plus criminels vis-à-vis de nous.   

    Depuis 1974, plus personne n’a parlé publiquement  de la LIGUE en tout cas pas à ma connaissance. En 1999 j’ai donné une interview  au Journal « LE MATINAL ». Les journalistes m’ont posé la question suivante.

         QUESTION : «  Vous avez fait  vos premiers pas politiques  au sein de votre parti (PSD-BELIER)  ou dans une autre formation politique ? »

    REPONSE : « En politique, j’ai fait  mes premiers pas  dans la Ligue Nationale de la Jeunesse   Patriotique, ( LNJP).Comme je le disais plus haut , la LNJP  était une organisation de jeunes  qui regroupait les jeunes   de toutes les régions sans distinction aucune. J’y ai milité  avec la Foi et l’Espérance qui furent les nôtres  à la fin des années 60 et au début des années 70. C’est au sein de la Ligue que j’ai appris  à comprendre  ce que signifient les déclarations politiques, ce que signifient les actes politiques, ce que signifient quelquefois même les simples regards. C’est au cours de mon militantisme  au sein de la Ligue  que j’ai su  que la plupart de mes compatriotes  ont leur cerveau dans leur estomac. C’est dommage, mais c’est comme ça et tout  le monde peut s’en rendre compte tous les jours. » (cf LE MATINAL  DU LUNDI 25 JANVIER 1999.)

    En Octobre 2005 au  CONGRES du PSD-BELIER, nous avons proclamé  « que nous sommes dépositaires  de toutes les luttes, de tous les combats  de la LIGUE NATIONALE DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE (LNJP) dans ce que ces luttes ont de progressiste  pour l’émancipation du peuple Béninois et pour chaque Béninois. » Maintenant que nous sommes tous en train de tomber l’un après l’autre, il est nécessaire de rompre le silence comme le fit,  dans la légende, le dernier termite avant de se jeter dans l’eau bouillante dans laquelle sont tombés ses amis, tous victimes de la trahison.

    Si la mission accomplie par la première génération est si claire et si nette, quelle est alors la mission que la deuxième génération s’est assignée ?

    Elle devait  reprendre le combat là où la première génération l’a laissé.

    La Première génération a fondé  la LIGUE et parmi les nombreux appels généraux qu’elle a lancés,  il y a  l’appel général de Juillet- Août 1970  pour la ‘’ CREATION DU PARTI D’AVANT-GARDE DES TRAVAILLEURS’’.  Après cet appel général, il n’y a pas eu de document annonçant  la fondation d’un Parti  par les responsables de la LNJP. La deuxième génération  peut, à juste titre, estimer que c’est à cet endroit que la première génération a laissé le combat. Nous avons essayé, en  tenant compte des possibilités qui étaient  les nôtres, d’aller vers la fondation du parti, sans précipitation. Pour l’essentiel cette mission est achevée. Nous sommes à présent dans la phase d’édification du Parti à une époque de l’avancée prodigieuse des non-valeurs.

         La deuxième génération doit aussi  faire la synthèse théorique de toute l’activité inspirée et conduite par la Première génération dans les domaines politique, économique, social, éducationnel, culturel, artistique, moral et autres. Cette mission a, elle aussi, commencé et va être poursuivie.

    (EXTRAIT DE "HOMMAGE A DANIEL DOHOU" LE  6 Octobre 2007 A BANIGBE)

     

                 

  • LA MARCHE DU 11 DECEMRE2012

     

     

     

                                                   Convention Patriotique des Forces de Gauche

     

    COMMEMORATION DU 11 DECEMBRE 1989

     

    MARCHE DU MARDI 11 DECEMBRE 2012

     

    DECLARATION DES PARTICIPANTS

     

    A l’initiative de la Convention Patriotique des Forces de Gauche (regroupant le PCB, PSD-Bélier et CDP), les organisations de travailleurs, de femmes et de jeunes dont notamment la CSTB, FéSYNTRA-Finances, ODHP, UNSEB, JEP, MFLPP, UNAPEEB, la Coordination des Comités d’Action des usagers des Marchés du Bénin, ALD, Mouvement Chrétien pour Changer le Monde, ont organisé, en commémoration du 11 décembre 1989, une marche pacifique ce jour mardi 11 décembre 2012 afin de réaffirmer le rejet par le peuple de l’autocratie.

     

    Partis de la Place de l’Etoile Rouge, les manifestants, venus des différents secteurs et régions du pays, ont, à travers leurs banderoles, pancartes, slogans et tout au long de leur parcours, exprimé avec  émotion leurs inquiétudes en rapport avec les dérives dans la gouvernance du pays faite d’assauts continus contre les libertés d’opinion et de presse avec le concours de la HAAC (Le Béninois Libéré, Bonjour Citoyen, Actu Matin, Nouvelle Tribune, etc.), et l’immixtion de l’Exécutif dans les affaires judiciaires, d’appels aux affrontements régionalistes (cf. message du Chef de l’Etat du 1er août 2012), de disparitions et d’assassinats non élucidés de citoyens, d’organisation d’élections truquées, de vie chère, de chômage pour les jeunes, d’impunité, de corruption et d’arbitraire quotidien au sommet. Mais, ils ont surtout clamé avec ferveur et détermination, leurs revendications relatives à la misère faite aux travailleurs et au peuple ainsi que la réaffirmation de  leur rejet de la dictature autocratique qui se réinstaure sur le pays.

     

    Pour les organisations et les populations parties prenantes à la marche, partout l’inacceptable doit être rejeté. Le silence, la passivité, la résignation, les plaintes sans actions de protestation encouragent les bourreaux, les apprentis dictateurs, les corrompus, les oppresseurs.  En mémoire du 11 décembre 1989 où les barrières autocratiques de KEREKOU-PRPB à la jouissance des libertés ont été brisées, à l’exemple d’autres peuples qui sous nos yeux refusent d’avaler et d’avaliser les dérives des pouvoirs en place, le peuple doit se lever pour rejeter les actes autocratiques.

     

    Dans l’immédiat, les participants appellent le pouvoir du Dr Boni YAYI à satisfaire les revendications pressantes suivantes :

     

    1-      Cessation des violations des libertés d’opinion, de presse, de manifestation, de grève. A cet effet le pouvoir doit prendre les mesures immédiates ci-après :

     

    * la fin de la censure de la presse et l’accès de toutes les opinions aux organes de presse publique et privée ;

     

    * la levée des sanctions et poursuites contre les démocrates, les journaux et journalistes ;

     

    * l’abrogation de la loi interdisant la grève aux corps de la douane ;

     

    * le retrait des propositions ou projets de loi anti-grève actuels au parlement;

     

    * la rétrocession des sous défalqués pour exercice de droit de grève ;

     

    * l’annulation des arrêtés préfectoraux pris en violation de la loi sur la décentralisation contre la liberté de manifestation, etc ;

     

    2-      Jugement et châtiment des violateurs des libertés et des pilleurs de l’économie nationale ;

     

    3-      Réhabilitation et dédommagement des victimes de la répression politique ;

     

    4-      Arrêt de la privatisation des entreprises publiques, notamment de Bénin Télécom et Libercom ;

     

    5-      Instauration du contrôle populaire de la gestion du bien public avec l’élection et la révocabilité des DG et Directeurs techniques des entreprises et administrations publiques ;

     

    6-      Arrêt des poursuites judiciaires décidées contre les spoliés de ICC-Services et consorts et rétrocession de leurs dus ;

     

    7-      Satisfaction des revendications pressantes des travailleurs salariés, des vendeuses de Dantokpa, des populations de Xwlacodji en détresse, etc. ;

     

    Les organisations participantes appellent les travailleurs, la jeunesse et le peuple à poursuivre avec détermination et hardiesse les luttes en vue de mettre fin à la restauration de la dictature autocratique et pour l’avènement d’un régime véritablement démocratique et de progrès pour le pays.

     

    Cotonou, le 11 décembre 2012

     

    Les Participants

     

     

     

  • MICROCREDIT AUX PLUS PAUVRES-9

     

     


      Une tendance à utiliser le programme pour évangéliser les demandeurs

    De nombreux témoignages ont indiqué aux membres de la commission au cours des travaux que lors des séances de sensibilisation et de formation qui précèdent les mises en place des crédits, les femmes futures bénéficiaires ont été à plusieurs reprises soumises à des séances de prières au début et à la fin des séances. Mieux, le jour de la remise des crédits, de fortes séances de prières (de véritables célébrations religieuses) sont faites.

    Au cours de ces séances, les bénéficiaires devraient répéter des textes de prière et faire la ferme promesse de réciter la dite prière chaque matin avant que les crédits, les trente (30.000) francs, ne leurs soient remis. En recoupant les témoignages, les membres de la commission ont observé que la plupart des femmes qui ont fait le témoignage proviennent des localités où les mises en place sont assurées par APHED- BAVEC, qui au départ était un sous traitant de la BRS avant de devenir un partenaire stratégique à part entière avec une plus grande responsabilité dans le Programme.
    Interrogée par la commission, Madame KPEDE Victoire, responsable de cette structure, n’a pas nié le phénomène même si elle a tenté de le banaliser. Mais le Bénin étant une République laïque, la commission a estimé que ce faisant, Madame KPEDE Victoire utilise les ressources publiques pour obliger les femmes à se convertir à sa religion (église évangélique). Car, en considérant la situation de précarité, de nécessité et de dénuement que vivent les femmes qui sollicitent les crédits, on comprend aisément qu’elles n’ont ni la force ni la capacité de discernement nécessaire pour résister à cette évangélisation sous la couverture des Microcrédits aux plus pauvres.
    Les membres de la commission ont, de façon unanime, relevé que cette pratique, qui se retrouve aussi de manière relativement légère au niveau de la CCEC, était un fait très grave porteur des germes de division des populations, d’affrontement et même de rejet du Programme ou tout au moins source de graves difficultés pour le programme. Choix inconséquent de certains partenaires stratégiques
    En 2010 c’est-à-dire trois (03) ans après la mise en œuvre du Programme, près d’une vingtaine de partenaires stratégiques exécutent le Programme MCPP sous la direction du FNM. Si les partenaires stratégiques de la deuxième et de la troisième génération ont été recrutés en tenant compte tout au moins de leur capacité financière et organisationnelle, le recrutement des partenaires de la première génération n’en a pas tenu compte.
    En effet, les dispositions qui organisent l’activité de micro finance au Bénin font de l’autorisation d’exercice donnée par le Ministère des Finances une condition sine qua non pour l’exercice de l’activité de micro finance au Bénin. Cependant, en organisant le recrutement des premiers partenaires stratégiques, le Ministère a défini des critères d’éligibilité pour le moins surprenants parce qu’omettant exprès la condition liée à l’autorisation d’exercice de la micro finance comme on peut le constater à l’annexe N° 16.
    La première conséquence de cette situation est que l’Etat qui fait obligation aux structures demanderesse de se faire autoriser par lui avant d’exercer l’activité de micro finance au Bénin, recrute lui-même et pour la même activité et dans le même pays des structures qui ne remplissent pas les conditions qu’il a lui-même fixées. Et il est impossible de croire que les autorités du Gouvernement n’avaient pas conscience de cette forfaiture.

    La preuve est que la commission mise en place pour le dépouillement et la sélection a été présidée par le Directeur de cabinet du Ministère de la Micro finance et avait en son sein le Conseiller technique chargé de la promotion de la micro finance, de l’emploi des jeunes et des femmes du Ministère de Micro finance et le Coordonateur de la cellule de suivi et de la surveillance au ministère chargé des finances comme membres. Il est donc évident que ces recrutements ont été faits en toute connaissance de cause tout en bravant les règles et pratiques qui organisent et gouvernent l’activité de microcrédit dans notre pays. La deuxième conséquence est qu’en agissant ainsi, l’Etat, par le biais des structures chargées de surveiller l’activité de microcrédit a fragilisé son autorité. La commission s’est demandé comment et en se basant sur quoi l’Etat pourrait sanctionner ou réprimer les structures indélicates ou celles qui décident délibérément de passer outre ses prescriptions ?

    La troisième conséquence de cette situation est que bien des structures non autorisées par le Bénin mais qui remplissent les conditions de l’appel à candidature se sont vues sélectionnées et confiées la gestion de ressources colossales dépassant dans la plus part des cas, et de très loin, leur capacités réelles. Mieux, la plupart des structures autorisées et recrutées comme la CCEC et le CFAD étaient, au moment de leur recrutement, dans une situation financière et organisationnelle très critique comme l’indique le rapport de la Direction de supervision du Ministère des finances.(le rapport d’évaluation du FNM)

    Comme on le voit, le fonds de crédit est donc confié à des structures dont la capacité financière et organisationnelle ne permet pas de gérer des ressources aussi importantes surtout quand on sait qu’il n’est pas prudent de confier à ces structures plus du double de l’encours de leur crédit constaté lors de leur soumission.

    Le facteur aggravant ici est que le MCPP est un programme développant le crédit de masse donc à fort risque car, du fait de la faiblesse du montant de l’emprunt, ces institutions sont subitement confrontées à un nombre très élevé de clients (parfois plus de 20 à 30 et dans des cas, 50 fois du nombre de personnes gérées habituellement par elles). Cette nouvelle situation a suffisamment perturbé les bases organisationnelles déjà très fragiles de toutes ces structures. Même la BRS bien qu’étant une banque et s’étant retrouvée avec la moitié des ressources du programme n’a pas dérogé à ce constat parce qu’elle n’avait pas d’expérience avérée dans ce domaine et n’avait même pas une seule agence en dehors de Cotonou à l’époque. Et pourtant, l’Etat a jugé réaliste de confier la plus grande partie du programme à la BRS. Cette situation de non qualification des structures recrutées explique en partie les difficultés qu’a connu le Programme dans les premiers moments de sa mise en œuvre et même jusqu’à nos jours. L’Etat comme acteur primaire du MCPP
    Depuis bientôt deux (02) ans, le PADME figure parmi les partenaires stratégiques de la deuxième génération recrutés pour la mise en œuvre du programme de Microcrédits aux plus pauvres. Or pour rappel, l’IMF qu’est le PADME est actuellement administré par le Gouvernement à travers la personne du Conseiller Technique à la promotion de la micro finance du Ministre en charge de la micro finance. Lorsqu’on sait que l’un des principes de base du MCPP est le « faire faire » et que l’Etat ne doit pas se mêler de la mise en place de crédit, on constate que, l’Etat lui-même transgresse les règles qu’il a établies et se positionne comme acteur primaire du microcrédit concurrençant des structures qu’il déclare promouvoir.

    Du limogeage du Directeur Général ABOUBAKARI

    En justifiant le limogeage de l’ancien Directeur Général, l’ancienne Ministre Madame SAKINATOU et le Directeur de Cabinet Monsieur MORIBA Djibril Ganiou ont évoqué deux (02) raisons fondamentales : la modification frauduleuse de la structure des salaires du personnel du FNM et les recommandations du rapport de vérification des activités du FNM
    • Modification frauduleuse de la structure des salaires du personnel du FNM Les responsables du Ministère ont estimé que l’ancien Directeur Général du FNM a frauduleusement modifié la structure des salaires du personnel du FNM au niveau des contrats de travail qui avaient été déposés à la Direction Générale de Travail (DGT) En analysant les déclarations de tous les protagonistes, la commission a relevé qu’en tant que responsable d’une structure autonome, c’est le Directeur Générale du FNM qui, représentant l’employeur, a mené les négociations de salaire jusqu’à la hauteur aujourd’hui incriminée. Que le DG ne recueille pas le seau de l’autorité hiérarchique avant le dépôt final du dossier pourrait mériter une demande d’explication mais ne pourrait pas être justifié comme raison suffisante pour un limogeage surtout que le DG, depuis l’amont est l’auteur des propositions de contrat du personnel du FNM.
    • les recommandations du rapport de vérification des activités du FNM La Ministre SAKINATOU a évoqué les résultats de la commission de vérification des activités du FNM comme élément fondamental ayant justifié le limogeage du DG ABOUDOU. En analysant les raisons évoquées par les uns et les autres et en étudiant le rapport produit par la mission de vérification, la commission a remarqué que la mission de vérification diligentée par le Ministère a finalisé son rapport le 25 juillet 2008 alors que l’acte de limogeage du Directeur Général date quant à lui du22 juillet 2008 soit trois jours avant le dépôt du rapport de la mission. Comment la ministre a pu alors se baser sur les conclusions d’un rapport qui n’existait pas pour prendre une décision aussi importante. En rapprochant les conclusions du rapport de la mission avec l’arrêté de limogeage du Directeur Général, la commission s’est rendue compte que le rapport a repris paradoxalement mot pour mot, les raisons évoquées dans l’arrêté du Ministre.

    De même, la commission s’est rendue compte que la mission d’inspection n’a pas adressé son rapport à l’ex Directeur Général pour y apporter ses observations comme la pratique en la matière le recommande. Toute chose qui aurait pu remettre en cause l’objectivité et la crédibilité des conclusions qui y sont tirées. La commission, en tenant compte de toutes ces observations, a conclu que les vrais raisons du limogeage du Directeur Général sont ailleurs.

    IV LES GRANDES CONCLUSIONS

    Après l’analyse des déclarations recueillies lors de l’audition des personnalités politico-administratives et gestionnaires, les recoupements ainsi que les différentes interprétations, et suite aux investigations de terrain et à l’analyse des opérations de comptes et de gestion, les travaux de la commission ont révélé :

     L’immixtion flagrante et grave du gouvernement dans la gestion des programmes du Fonds national de Micro finance (FNM) notamment le MCPP ;

     Le non respect de certaines dispositions organisant l’administration et le fonctionnement du FNM ;

     Une tendance affichée du ministère à se substituer aux responsables du FNM dans la gestion des ressources financières de l’institution ;

     Le recours à des institutions de micro finance non autorisées par l’Etat ;

     La dissimulation d’information sur les vrais chiffres liés au nombre de personnes impactées et au taux de recouvrement

     Le recours à des institutions n’ayant ni l’organisation administrative, ni la capacité financière pour gérer les nombreuses ressources financières mises à leur disposition ;

     Une tendance à utiliser l’opportunité du MCPP pour évangéliser les demandeurs ;

     Une forte et dangereuse tendance à la politisation du programme ;

     Le détournement de deniers publics ;

     Une tendance à développer le clientélisme par le biais du programme ;  Une sélection volontairement peu rigoureuse des partenaires de la première génération

     L’utilisation des fonds de crédit au profit de la propagande politique du Chef de l’Etat

    RECOMMANDATIONS

    • Afin de garantir au programme son caractère impartial et républicain et tenant compte des expériences passées, la commission recommande :

    Qu’aucune mise en place de crédit, en ce qui concerne le MCPP, ne doit se faire au cours du mois qui précède les élections, c’est à dire trente (30) jours avant la date du scrutin quelle que soit l’élection en République du Bénin,

    Que les agents et collaborateurs des partenaires stratégiques surtout ceux qui sont chargés de la sensibilisation, de la mobilisation des bénéficiaires, de la mise en place du crédit et de son recouvrement ne soient ni responsables ou acteurs de propagande importants de partis politiques ni candidats aux élections,

    Que les élus locaux, chefs village ou quartier de ville et chefs d’Arrondissement soient intimement associés à toutes les étapes liées à l’octroi du crédit notamment le choix des bénéficiaires, leur sensibilisation, leur formation, la mise en place du crédit et son remboursement ;

    L’existence d’une structure indépendante d’observateurs locaux pouvant faire remonter aux autorités des partenaires stratégiques, du FNM et de la mairie, toutes les observations et informations liées à l’activité. Cette disposition favorisera un suivi pluriel et plus efficace

    • Le MCPP étant conçu sur le principe du faire faire qui interdit à l’Etat de participer aux mises en place des crédits, le Gouvernement doit faire une option par rapport au PADME. En effet l’institution de micro finance PADME qui est devenue partenaire stratégique du Fonds National de Microcrédit est administrée depuis près de deux ans par le Gouvernement à travers la personne du conseiller technique à la promotion de la micro finance auprès du Ministre en charge de la micro finance. La commission recommande que l’actuel Administrateur du PADME nommé par le Gouvernement et qui est en même temps conseiller technique à la promotion de la micro finance auprès du Ministre chargé de la micro finance soit déchargé de l’une de ses missions puisque le PADME est désormais un partenaire stratégique chargé de mettre en place les crédits du MCPP. Car en tant que conseiller technique, il fait parti du cabinet ministériel donc interdit de participer à la mise en place des crédits du MCPP ce qu’il fait cependant aujourd’hui en tant que Directeur Général ou administrateur du PADME.

    • Les statuts du FNM adoptés en conseil des Ministres du ont fixé l’organigramme du FNM ainsi que les postes pour les quels des cadres devraient être recrutés. Au nombre de ces postes figure celui du Directeur Administratif et Financier. Or le FNM a recruté un Directeur administratif. La commission recommande qu’en lieu et place du Directeur administratif, qu’un Directeur administratif et financier soit recruté et installé avec toutes ses prérogatives conformément aux statuts du FNM.

    • Compte tenu des différentes observations faites sur le réseau des bénéficiaires, la commission recommande l’arrêt de cette expérience qui se révèle plus un instrument politique qu’un élément d’amélioration du programme

    • En considérant les dispositions de la loi n° 2009-09 portant protection des données à caractère personnel en République du Bénin notamment les articles 32, 39, 41et 42 qui organisent les conditions de mise en œuvre des traitements des données à caractère personnel, la commission recommande la suspension de l’opération de la biométrie introduite dans le programme du microcrédit aux plus pauvres (MCPP) jusqu’à la réalisation des conditions posées par ces dispositions

    • Après avoir étudié la nature des visites du chef de l’Etat dans les communes, la commission recommande que :

    le FNM et les partenaires stratégiques se départissent entièrement et définitivement de l’organisation pratique, logistique et financière des visites du chef de l’Etat et d’autres manifestations semblables.
    Le Gouvernement restitue au FNM les dépenses de cette nature déjà prises en charge par lui

    • En évaluant l’injustice induite par la pratique de Dépôt à terme orchestré par certaines IMF, la commission recommande que les intérêts réalisés par ces derniers soient évalués et reversés sans délai au FNM

    • Face aux nombreux cas de détournement détectés aussi bien au niveau du Gouvernement que des partenaires stratégiques, la commission recommande à l’Assemblée Nationale de prendre toutes les dispositions idoines afin d’approfondir les investigations et de faire prendre par les juridictions compétentes les mesures qui s’imposent.

    Président : 1er Rapporteur :

    Jude B. LODJOU                                  Augustin S. AHOUANVOEBLA

     

         

     

  • MICROCREDIT AUX PLUS PAUVRES-8

     

    Toute chose qui montre aisément que le nombre de bénéficiaires impactés et le taux de remboursement évoqués et présentés par le Gouvernement sont faux et relèvent de la communication. Dans tous les cas, en faisant un tel arrangement avec la CCEC au détriment des intérêts de l’Etat béninois et de son peuple, le Gouvernement s’est rendu coupable tout au moins de légèreté grave si non de complicité de détournement de deniers publics

    • Des crédits fictifs

    La méthodologie de travail adoptée par la commission décrite plus haut a permis de déceler plusieurs pratiques et subterfuges par lesquelles des partenaires stratégiques ont introduit des listes de millier de bénéficiaires qui, à l’analyse, se sont révélées fictives. Ces pratiques sont nombreuses et de plusieurs natures notamment :

    a) Le faux effectif Par cette pratique, les agents des institutions inscrivent volontairement un effectif supérieur à celui réel du groupement dans le but de détourner le crédit y afférent à leur propre compte. Ainsi, dans le registre est inscrit le faux effectif et sur la fiche des bénéficiaires le nombre réel de bénéficiaires. L’écart qui est généralement d’un effectif de dix (10) par groupement disparait au profit des agents ou responsables de ces institutions et devient ainsi de manière irrémédiable des impayés. Les cas sont légion.

    b) Des origines inventées

    En étudiant les listes des bénéficiaires produites par les partenaires stratégiques, il a été observé après les enquêtes de terrain que de manière consciente, les responsables ou agents de certains partenaires stratégiques ont introduit des noms en leur inventant des villages de provenance. Ainsi dans un arrondissement comme Toffo centre dans la commune de TOFFO, plusieurs groupements de femmes proviennent des villages appelés « cada, womè, ect.. » villages qui n’existent pas la commune de Toffo. Le même cas se retrouve dans la majorité des communes comme le village « avazoun » inventé pour être de l’arrondissement de Togoudo dans la commune d’Allada. Les techniques utilisées autour des villages de provenance varient d’un partenaire stratégique à un autre. Ailleurs, c’est le nom de village existant dans une autre commune peut être du même département qui sont utilisés. Les réponses données dans ces cas par les agents se résument à la mauvaise manipulation de l’outil informatique qui a permis de saisir les données. Mais toutes les vérifications faites, les noms de bénéficiaires qui auraient été parachutés ne font défaut nulle part. Par cette pratique, des partenaires ont pu créer plusieurs milliers de crédits fictifs
    c) Des groupements et bénéficiaires fictifs
    Les travaux de la commission ont permis de découvrir l’existence de près d’une centaine de millier de bénéficiaires fictifs introduits dans les listes en guise de justification de détournements colossaux orchestrés par des partenaires stratégiques. La pratique est simple : des noms de groupement inventés, des responsables de groupement inventés ou encore des noms d’anciens bénéficiaires ayant fini de rembourser et qui ne sont plus intéressés par le programme sont utilisés comme nouveaux bénéficiaires pour justifier l’incurie.

    d) Des mises en place fictives

    Les membres de la commission ont observé, en étudiant scrupuleusement les documents liés aux différentes mises en place de crédit depuis 2008 et surtout celles réalisées en 2009, que certains partenaires stratégiques ont fait état de plusieurs mises en place qui se sont révélées fictives. Le résultat de l’étude faite sur les mises en place réalisées au cours de la période allant de janvier à avril 2009 par le partenaire stratégique CCEC dans les départements de l’Atlantique et de l’Ouémé et les nombreuses vérifications de terrain, arrondissements et villages, montrent aisément l’ampleur du phénomène. Pour preuve, le

    tableau ci après en fait une illustration.

    partement Communes Dates de mise en place indiquées Nombre de bénéficiaires indiqués Montants indiqués Atlantique Allada 13 jan 2009 670 20.100.000 27 fév 2009 878 26.340.000 Ouidah 22 Jan 2009 975 29.250.000 Abomey calavi 18 fév 2009 1267 38.010.000 Zê 04 Mars 2009 879 26.370.000 Ouémé Bonou 04 Fév 2009 400 12.000.000 29 Mars 2009 800 24.000.000 Aguégué 18 Fév 2009 620 18.600.000 28 Mars 2009 200 6.000.000 Avrankou 03 Mars 2009 736 22.080.000 31 Mars 2009 900 27.000.000 Adjara 20 Mars 2009 883 26.490.000 Adjohoun 22mars 2009 968 29.040.000 Dangbo 04 Mars 2009 284 8.520.000 Missérété 24 Mars 2009 1207 36.210.000 Porto-Novo 17 Mars 2009 1601 48.030.000 Seme-Kpodji 25 Mars 2009 1496 44.880.000

    Ces mises en place fictives introduites juste pour combler le vide qui a été volontairement créé dans les ressources du fonds de crédit sont évaluées à 418.320.000 de nos francs, juste pour la période de janvier à avril 2009 et pour deux départements. Ces ressources auraient pu servir à satisfaire 13.944 femmes en attente.

    La politisation ou la tentative de politisation du Programme Lors de sa mission, la commission a observé plusieurs pratiques récurrentes qui, même si elles ne peuvent pas être lues comme la politisation du Programme, s’apparentent très fortement à celle-ci. Ces pratiques sont de plusieurs ordres notamment :

    • La mise en place de crédits à la veille des élections

    La commission a observé que les mises en place de crédit se sont accumulées dans les dernières semaines ayant précédé les élections communales de mars 2008. Ainsi les mois de janvier et février 2008 ont vu fleurir les mises en place dépassant les 40% de toutes les mises en place du semestre. Certaines mises en place ont même été faites la veille des élections c’est-à-dire quarante huit ou vingt quatre heures avant le scrutin et, à certains endroits, la nuit. C’est le cas de bien des mises en place incriminées dans les communes de Ouidah, d’Allada, de Toffo, de Porto Novo, de Natitingou, de Lokossa etc ...

    La principale raison évoquée par les responsables des institutions partenaires qui est le calendrier préétabli ne peut cependant pas justifier les messages tendancieux du genre : « C’est x qui a pensé à vous et qui envoie ce crédit. Si vous voulez continuer par bénéficier de ce crédit vous savez ce qu’il faut faire » que propagent certains animateurs à l’occasion. De même, des mises en place ont été décriées dans les mêmes conditions à l’occasion des reprises d’élection dans certaines régions comme dans la commune de Lokossa.

    Face à des pratiques semblables, il est difficile de ne pas lire des intentions de favoriser un bord donc des manipulations politiques.

    • Des parrains candidats

    Pour atteindre les objectifs qui lui sont fixés par le FNM, le partenaire stratégique CCEC a mis en place le système appelé parrainage. Ce système permet à des personnes ressources d’identifier et de sensibiliser des futures bénéficiaires qu’ils parrainent. Une fois le crédit mis en place, les parrains devraient contribuer au recouvrement en s’investissant dans la sensibilisation. La seule garantie du partenaire stratégique était dans ce cadre, le parrain. Dans plusieurs cas, se sont des milliers de bénéficiaires qui viennent au programme par le biais du seul parrain ou de la seule marraine.

    En regardant de plus près le rôle joué par ces parrains, la commission a fait deux observations :

    a) La plus part de ces parrains ou marraines, en tout cas jusqu’aux élections communales et locales de mars 2008, étaient des militants ou des personnalités très proches des Forces Cauri pour un Bénin Emergent (FCBE). La liste des parrains en difficulté de payement adressée à la commission et présentée en annexe n° le témoigne aisément.

    b) Bien des parrains ont été candidats aux élections communales et locales et ont fait mettre en place les premiers crédits dans leurs arrondissements au cours des soixante derniers jours qui ont précédé les élections comme dans les communes de Ouidah, de Semè Kpodji et d’Allada.

    Il apparait clairement que pour les élections communales de mars 2008 dans bien des communes, les microcrédits aux plus pauvres ont été utilisés comme un instrument politique, de campagne et de propagande au profit de FCBE.

    • Responsables et animateurs des partenaires stratégiques candidats et ou agents de propagande politiques Plusieurs collaborateurs, agents et ou responsables des partenaires stratégiques, structures chargées de la mise en place et du recouvrement des crédits, se sont révélés acteurs actifs de partis politiques soit en tant que responsables, animateurs ou encore en tant que candidats aux élections. Les élections de mars 2008 en ont donné une illustration. En effet lors de la préparation de ces élections et surtout lors de l’animation des campagnes, certains agents ou responsables chargés de recueillir les dossiers des demandeurs, de leur formation et de l’accord de crédit ont fait campagne de manière active et ont sollicité le suffrage et le vote des populations dont la majorité est soit bénéficiaire ou demandeur des microcrédits. Lorsqu’on sait que la grande masse des populations vivent dans la précarité et le dénuement, il est évident qu’elles n’ont ni la maturité ni la force de résister à cette pression faite sur elles. Ici aussi, les microcrédits aux plus pauvres ont été utilisés comme instrument politique et de campagne.

    • Le réseau des bénéficiaires comme handicap au recouvrement des impayés et cadre de mobilisation politique

    En 2008, le Gouvernement et le FNM ont décidé de mettre en réseau les bénéficiaires du microcrédit aux plus pauvres. Il s’est agit pour ce faire d’organiser tous les bénéficiaires dans les cadres de village, d’arrondissement, de commune, de département et national. L’assemblée de tous les bénéficiaires au niveau du village ou de quartier de ville devait désigner des responsables portes parole qui les représenteront dans toutes les instances. Ces représentants désignés au niveau village et quartier de ville se sont ensuite réunis au niveau de chaque arrondissement pour désigner les responsables d’Arrondissement et ce jusqu’au niveau national. Le réseau ainsi créé et qui dispose d’organes et de responsables jusqu’au niveau national a pour objectif affiché d’organiser les bénéficiaires, de faciliter les mises en place de crédits et les remboursements.

    Mais les travaux de la commission ont permis de constater que même si le réseau des bénéficiaires ainsi formé tente de jouer le rôle qui lui est officiellement dévolu, il est aussi et surtout assujetti à d’autres activités officieuses qui semblent prendre le pas sur les activités officielles. En effet, le réseau des bénéficiaires est souvent sollicité pour d’autres activités dont :

    a) Des mobilisations et animations politiques

    Le réseau est souvent sollicité pour mobiliser les bénéficiaires à participer à des activités politiques comme les visites du chef de l’Etat ou de la première dame ou encore la présentation de vœux au chef de l’Etat où elles sont habillées aux couleurs de FCBE portant des banderoles et scandant des slogans très favorables à une obédience politique connue. Comme cela se voit, ces différentes activités ne font pas partie du cahier de charge du réseau.

    b) Des mobilisations à buts folkloriques

    La commission a observé que bien des personnalités connues proches d’une obédience politique sollicitent le réseau pour mobiliser les bénéficiaires des microcrédits à des fins folkloriques. En effet, plus d’une fois déjà, les bénéficiaires des microcrédits ont été utilisés à faire le nombre et à faire de l’animation pendant des heures à l’aéroport dans le cadre de l’accueil des hôtes en visite dans notre pays. Cette utilisation du réseau n’a rien à voir avec les objectifs ayant gouverné la création du réseau.

    Au-delà de ces utilisations malencontreuses qui sont faites du réseau et des bénéficiaires, les membres de la commission ont observé que mêmes les objectifs fixés aux membres du réseau ne sont pas véritablement atteints. Bien au contraire, à bien des égards, le réseau a contribué à créer plus de problèmes au programme. En effet, s’étant vus confiés la tâche de recouvrement des impayés, plusieurs membres du réseau, surtout des responsables, ont gardé par devers eux des remboursements d’impayés. Le programme s’est donc retrouvé avec des montants élevés d’impayés recouvrés devenus à nouveau impayés parce que gardés par des responsables du réseau. C’est le cas de madame ZOGBA Christine présidente département de l’Atlantique pour le réseau qui dans ce cadre, continue de devoir à ce jour au moins trois (03) million de francs cfa à la CCEC. D’autres exemples du même registre peuvent être cités.


  • LA MARCHE DU 11 DECEMBRE 2012

    COMMEMORATION DU 11 DECEMBRE 1989 APPEL Aux travailleurs, A la jeunesse et au Peuple Le pays va mal. Il est en état de désarticulation avancée. Les travailleurs et la jeunesse vivent dans des conditions de plus en plus dégradées. Les salaires et revenus déjà bas sont laminés par une inflation galopante que la flambée actuelle du prix de l’essence dite kpayo ne manquera pas d’aggraver. L’Ecole est détruite. La santé publique est défaillante avec des coûts exorbitants rejetés sur les populations. Les perspectives économiques sont davantage assombries avec les politiques hasardeuses et chaotiques du pouvoir dans les filières portuaire et du coton. Pour les travailleurs, la jeunesse, les démocrates et patriotes au Bénin, la vie est faite quotidiennement de privations, de piétinement, d’humiliation et d’étouffement des droits, valeurs, aspirations et rêves d’émancipation et de développement du pays. Sur le plan de la gouvernance, le pouvoir de Boni YAYI assoit une véritable dictature autocratique : exclusion de toute opinion contraire des mass media audiovisuels notamment publics ; sanctions contre les émissions, journaux et journalistes non conformistes ; interdiction et répression de toute manifestation publique opposée à la politique du pouvoir; arrestations et procès télécommandés contre les démocrates et responsables syndicaux ; organisation sur commande de multiples marches et manifestations de "soutien" ; etc.. En somme l’arbitraire et l’avilissement du peuple. Mais les travailleurs et le peuple de manières diverses s’opposent au retour d’un pouvoir de type KEREKOU-PRPB. Le 11 décembre apparaît comme une occasion des plus indiquées pour une réaffirmation du rejet par le peuple de l’autocratie. En effet, le 11 décembre 1989 a constitué le jour où le peuple, à Cotonou et ailleurs dans le pays, a exprimé son rejet de l’autocratie et de toute dictature en conspuant dans la rue le dictateur Mathieu KEREKOU et brisé les barrières d’interdiction de la jouissance de ses droits démocratiques. Voilà pourquoi, des Organisations patriotiques diverses à l’initiative de la Convention Patriotique des Forces de Gauche, réunie à la Bourse de Travail le 30 novembre 2012 ont décidé d’une marche pacifique de commémoration, le 11 décembre 2012 (de l’Etoile Rouge à la Bourse de Travail de Cotonou) pour réaffirmer le rejet par le peuple de l’autocratie. Elles invitent les travailleurs de toutes catégories, la jeunesse, les femmes, les démocrates et patriotes à participer massivement à cette manifestation pour exprimer leur rejet de l’autocratie. Rassemblement : Etoile Rouge à partir de 8 heures. Cotonou, le 04 décembre 2012 Le Comité d’Organisation Contacts : Luc AGNANKPE : 98 96 12 62 ; Paul Essè IKO : 97761829 ; Goras GAGLOZOUN : 93433635 ; André ASSE : 66 16 01 69

  • MICROCREDIT AUX PLUS PAUVRES-7

     

    Mettre en place un système rigoureux permettant d’apprécier l’éligibilité des pièces justificatives des dépenses fournies par les partenaires stratégiques ;

    Définir à l’avenir, une méthodologie permettant de valider le budget des partenaires stratégiques avant l’engagement des dépenses afin de limiter l’anarchie. » (annexe N° 13 page 3) Cette résolution, comme on le voit, non seulement légitime la pratique de prise en charge des dépenses liées aux tournées du chef de l’Etat mais tente même de l’organiser pour la pérenniser.

    De plus, lorsqu’on sait que le budget exercice 2008 du Fonds National de Micro finance (FNM) a été puisé dans les ressources de transfert et qu’aucune subvention n’a été apportée pour le fonctionnement de cette structure par le Gouvernement, on se rend aisément compte que toutes ces dépenses extrabudgétaires sont déduites du fonds de crédit. On comprend donc que :

      Plusieurs centaines de million de francs ont été soustraites des fonds de crédit destinés à satisfaire les besoins des femmes pour financer les tournées du chef de l’Etat empêchant ainsi plusieurs milliers de femmes de bénéficier de ces ressources

    Près de 60.000.000F dépensés pour l’organisation du premier anniversaire du MCPP ont été soustraits des mêmes fonds de crédit

      Plus de 280.000.000 de francs dépensés pour le renforcement de capacité des acteurs ont été soustraits des fonds de crédit

    des frais de gestion supplémentaires liées à l’augmentation de la ligne de crédit qui s’élèvent 720.000.000 ont été aussi soustraits des fonds de crédit

    144 million de francs pour l’acquisition de véhicules au profit des IMF. Même si le commissaire au compte a exigé la régularisation de ce montant dans son rapport sur les états financiers de 2009(confère annexe N°), il est évident que toutes ces dépenses sont la preuve réelle de l’utilisation du fonds de crédit pour des dépenses extrabudgétaires preuve patente de détournement.

    La commission a observé qu’en décidant d’utiliser les fonds de crédit pour des activités extrabudgétaires, les responsables du FNM ont, non seulement participé au détournement des dits fonds mais ont aussi privé de fait des centaines de potentielles bénéficiaires de ces ressources. En effet, ces dépenses extrabudgétaires cumulées s’élèvent à environ deux (02) milliards de francs.

    Ces ressources qui sont des fonds de crédit destinés à être mis en place dans le cadre du MCPP auraient pu satisfaire les attentes de près de 70.000 femmes et les auraient donc affranchies de la pauvreté.

    c) Par rapport aux partenaires stratégiques

    En analysant les différentes opérations financières, l’évolution de l’état des comptes, et diverses autres opérations, la commission a relevé de graves irrégularités au niveau de plusieurs partenaires stratégiques. La nature, l’ampleur et la permanence de ces irrégularités sont très inquiétantes. Ces irrégularités sont de plusieurs ordres notamment :

    • La pratique de dépôt à terme (DAT)

    Au cours de ses travaux, la commission a observé que plusieurs partenaires stratégiques ont fait des dépôts à terme. S’il ne peut être reproché à une institution financière ou à un responsable d’institution financière de faire des dépôts à terme pour améliorer sa trésorerie, il est ce pendant inacceptable que des institutions, au lieu de faire parvenir les fonds aux nombreuses potentielles bénéficiaires qui attendent, ont préféré immobiliser ces ressources pour bénéficier des rémunérations au détriment des plus pauvres contrairement aux cahiers de charge qui les lient au FNM. En effet, conformément aux dispositions des contrats qui lient les IMF au Fonds National de Microcrédit, tout fond de crédit doit être viré à ces dernières seulement sur la présentation de la liste des bénéficiaires identifiés sensibilisés et dont les dossiers sont à jour. Ces dispositions sont prises afin d’éviter que des fonds de crédit restent oisifs dans les comptes des IMF ou servent à autre chose. Et pourtant, les institutions de micro finance CECEC (confère annexe N°) et CERRIDA se sont révélées coupables de cette pratique qui n’est rien d’autre qu’un détournement. La CERRIDA pour cinquante (50) million de franc et la CCEC pour deux cent quatre vingt dix (290) million de francs. Si les contrôles internes diligentés par le FNM ont permis en apparence de mettre fin à cette pratique, il est certain qu’ils ne peuvent pas corriger l’injustice créée aux bénéficiaires et ne font pas obligation aux institutions concernées de reverser les rémunérations bénéficiées par elles au FNM. Et pourtant les ressources ayant permis de réaliser ces rémunérations sont des ressources publiques appartenant au FNM

    • Détournement des fonds de crédit

    La commission a pu observer qu’en dehors de la pratique du DAT, bien des partenaires stratégiques se sont illustrés dans l’utilisation des ressources mises à leur disposition par le FNM pour satisfaire des activités ou opérations personnelles, particulières ou spécifiques liés à leurs intérêts. Dans la pratique, ces partenaires stratégiques sollicitent des ressources auprès du FNM sur présentation d’un plan de mise en place des crédits pour les bénéficiaires après les sensibilisations, les formations et la constitution des dossiers. Mais une fois les ressources transférées dans leurs comptes, ces structures satisfont peut être la moitié des demandeurs et utilisent l’autre moitié à d’autres fins laissant ainsi dans le désespoir des milliers de demandeurs qui se croyaient déjà au bout du long processus de mise en place des crédits. Plusieurs partenaires se sont illustrés dans cette pratique.

    Les résultats de la mission d’audit initiée par le Directeur Général du FNM en donne des preuves patentes. En effet, ces audits ont permis d’évaluer les fonds de crédit mis à la disposition de la CCEC mais détournés par elle à neuf cent quarante et un millions huit cent trente six mille cent soixante treize (941.836.173) francs CFA (annexe n°)et les encours sur le terrain déclarés par elle à deux milliards trente neuf millions huit cent soixante quatorze (2.039.848.174) francs CFA. Mais lorsqu’on sait que tout crédit MCPP mis en place dispose d’une durée de six mois pour être remboursé et que seul le FNM est qualifié à autoriser de nouvelles mises en place, on comprend alors que la raison d’encours évoquée par la CECC n’est qu’un argument échafaudé pour couvrir un tant soit peu la réalité.

    Mieux les investigations de la commission et les nombreuses vérifications ont permis de découvrir qu’une grande partie des encours déclarés sont simplement des crédits fictifs. Le tableau de la page N° donne les informations sur les montants de crédits fictifs constatés par commune. L’annexe N°14 présente tous les détails liés au nom et prénoms des présidents des groupements, le nombre des membres et le montant perçu.

    La réalité est qu’ici aussi ces nombreuses ressources ont été détournées de leur l’objectif principal. Les préoccupations évoquées au niveau de la CCEC ont été observées à la BRS même si elles ont pris d’autres formes. On peut citer les fonds de crédit non placés, des remboursements collectés non reversés, des impayés non recouvrés et mêmes des fonds de garantie. En effet, prétextant d’un document signé par les deux ex Directeurs Généraux du FNM et de la BRS, cette dernière décide de retenir 10% du montant de la ligne de crédit mise à sa disposition au titre de fonds de garantie. Ces 10% s’élèvent à environ 690 millions de francs.

    Cette confiscation délibérée des ressources destinées aux populations par la CCEC et la BRS, qui n’est rien d’autre qu’un détournement de deniers publics, a privé plus de cent cinquante mille potentielles bénéficiaires sans tenir compte du revolving que ces ressources auraient permis de faire.

    La commission, tout en appréciant la démarche faite par le FNM (l’audit), s’est inquiétée au sujet des dispositions prises à cet effet par le Gouvernement. En effet, le Gouvernement a fixé un délai de trente six (36) mois soit trois ans aussi bien pour les ressources détournées et reconnues que pour les pseudos encours. Cette situation parait aux yeux des membres de la commission injuste et grave pour deux raisons essentielles :

    1. Les bénéficiaires du MCPP ont l’obligation de rembourser leur crédit c’est-à-dire les 30.000 ou 50.000 dans un délai de six (06) mois. Alors que la CECEC, institution rémunérée pour mettre en place les ressources, non seulement détourne ces ressources mais il lui est accordé trois année c’est-à-dire 36 mois pour rembourser les fonds détournés

    2. Alors que l’Etat prélève sur les bénéficiaires du MCPP un intérêt de 5% c’est-à-dire 1500F pour les crédits de 30000 et de 8% c’est-à-dire 4000 F pour les crédits de 50000, l’Etat décide de ne prélever aucun intérêt sur la CCEC qui s’est rendue coupable du détournement de près de deux milliards de francs. En d’autres termes, l’Etat décide d’utiliser les fonds de crédit destinés aux femmes comme prêts à taux d’intérêt zéro aux indélicats.

    Mais au-delà de ces conclusions directes, plusieurs observations sont faites par les membres de la commission.

    a) Il est trop facile et banal de détourner les fonds de crédits institué pour satisfaire les besoins des demandeurs de crédit. On pourrait se demander s’il n’existe aucune organisation contraignante spécifique au sein du FNM et adaptées à cette activité

    b) Dans le règlement de ces questions de détournement des fonds de crédit reconnu par les auteurs, il n’a jamais été fait référence à aucun document (contrat, règle, directives, recommandations de rapport d’évaluation) ni à un manuel de procédure. Or il existe des documents relatifs à la résolution de ces questions notamment les contrats par lesquels les IMF ont été recrutées et autorisées à mettre en place les crédits du MCPP. On comprend alors que le Gouvernement a choisi volontairement d’ignorer ces règles de gestion et d’adopter un comportement de complaisance, de copinage et de complicité.

    c) Cette situation de fort taux d’encours difficile à recouvrer, le cas des deux milliards de la CCEC, est révélatrice de l’une des conséquences de la politisation du programme. Parce qu’en réalité, les impayés de la CCEC sont en grande parti l’œuvre des parrains et marraines mus par les élections communales de 2008 et aussi l’œuvre de hautes personnalités politiques qui font parvenir à la CCEC des listes de personnes à satisfaire.

    d) Cette situation de la BRS et de la CCEC dévoile aisément la mauvaise fois du Gouvernement ou sa propension à faire de la dissimulation à travers les chiffres avancés :

    Soit en termes d’encours

    Soit en termes de nombre de bénéficiaires

    Soit en termes de région impactées

    Toute chose qui montre aisément que le nombre de bénéficiaires impactés et le taux de remboursement évoqués et présentés par le Gouvernement sont faux et relèvent de la communication. Dans tous les cas, en faisant un tel arrangement avec la CCEC au détriment des intérêts de l’Etat béninois et de son peuple, le Gouvernement s’est rendu coupable tout au moins de légèreté grave si non de complicité de détournement de deniers publics